Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, qui a reçu hier les ambassadeurs d'Italie et d'Espagne, a appelé les entreprises de ces deux pays à lancer des partenariats productifs en Algérie. Les contraintes administratives pour les entreprises espagnoles et italiennes existent mais ne sont pas insurmontables, assurent leurs ambassadeurs. Cherif Bennaceur – Alger (Le Soir) - Hôte dimanche dernier de l'ambassadeur de France, Bernard Emié, et de l'ambassadrice des Etats-Unis, Mme Joan A. Polaschika, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Ali Haddad a poursuivi hier sa mission de diplomate économique en recevant successivement l'ambassadeur d'Italie et l'ambassadeur d'Espagne. Voulues booster davantage la coopération économique entre les deux pays, les deux rencontres ont été l'occasion pour le président du FCE d'appeler les entreprises italiennes et espagnoles à s'engager dans des partenariats productifs. Confortant les propos de l'ambassadeur d'Italie, Michele Giacomelli, favorable à l'association du savoir-faire italien avec les capacités algériennes dans plusieurs secteurs d'activités, le président du FCE invitera ainsi les entreprises italiennes à s'implanter localement, des filières de partenariat à développer en commun étant déjà ciblées. En ce sens, Ali Haddad qui citera notamment les secteurs de l'automobile, de l'agroalimentaire et de l'agro-industrie, évoquera la possibilité de «créer quatre à cinq grands pôles industriels» à même, selon lui, de «drainer» d'autres investissements. «Nous voulons passer du stade d'importateur à celui de producteur», dira-t-il. Une dynamique qui devra être consolidée par l'organisation d'«importantes» missions d'affaires selon l'ambassadeur italien, Michele Giacomelli. Des partenariats productifs, la colocalisation et le transfert de savoir-faire et d'expertise sont également opportuns et possibles entre les entreprises algériennes et espagnoles. C'est ce dont il a été question lors de la rencontre entre Ali Haddad et l'ambassadeur d'Espagne en Algérie, Alejandro Polanco, qui assurera de la volonté des entreprises de son pays de développer des partenariats effectifs, au-delà de la simple coopération commerciale. Potentiels notamment dans les secteurs de l'agro-industrie, le tourisme, le BTPH et les transports, des partenariats qui pourront être explicités, affinés et lancés grâce aux missions d'affaires qui seront organisées durant les prochains mois. Notons qu'une mission d'hommes d'affaires algériens en Espagne sera organisée prochainement par le FCE, en vue de mettre en contact les opérateurs des deux pays. En outre, la tenue d'une réunion de la commission mixte algéro-espagnole, attendue durant le semestre en cours, devrait également stimuler le partenariat. Cela étant, le développement du partenariat économique algéro-italien ou algéro-espagnol pâtit encore de contraintes administratives et notablement la règle 49-51 régissant l'investissement étranger. C'est ce que les deux ambassadeurs ont clairement affiché. Tout en considérant certes que cette règle «a été décidée par le gouvernement algérien. Nous la respectons», l'ambassadeur Michele Giacomelli assurera toutefois que «les entreprises italiennes doivent s'adapter». «Ce n'est pas un choix», relève l'ambassadeur d'Italie qui observe que «pour certaines petites et moyennes entreprises familiales, la règle peut être un frein, un élément de blocage». Une contrainte néanmoins surmontable, dans la mesure où «elle peut être contournée» à travers le pacte d'actionnariat, selon le diplomate italien. Abondant dans le même sens, l'ambassadeur d'Espagne, Alejandro Polanco, qui saluera «l'hospitalité» dont font preuve les entreprises et institutions algériennes pour leurs homologues espagnoles, reconnaît néanmoins qu' «il y a des complexités» administratives tant en Espagne qu'en Algérie. «Il y a des contraintes», dira le diplomate espagnol qui précise néanmoins que des efforts sont déployés pour trouver des «solutions», «alléger» l'impact de ces difficultés.