Ce que la diplomatie algérienne avait entamé, dans la discrétion la plus totale, pour avoir reçu ces derniers mois plus de 200 personnalités libyennes, se concrétise par l'ouverture très prochainement d'un dialogue à Alger, où toutes les parties seront présentes. La réussite de la médiation algérienne dans le conflit malien a visiblement inspiré le soutien et le renouvellement de la confiance onusienne en l'option politique prônée par Alger. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a annoncé hier, sur les ondes de la Radio nationale, que toutes les parties libyennes seront prochainement à Alger, pour l'ouverture d'un dialogue. Ce que Abdelkader Messahel a qualifié de «pas extrêmement important», est décidément le fruit d'un long travail fait dans la discrétion la plus totale, puisqu'il affirme qu'«il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui, parfois, ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier». Il ajoute aussi qu'«il a eu des contacts avec toutes les parties libyennes, et reçu beaucoup d'acteurs libyens sans distinction, à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies». Après l'annonce faite par l'invité de la rédaction de la radio Chaîne III, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL) n'a pas tardé à annoncer qu'«une réunion de représentants de dirigeants et militants politiques libyens se tiendra la semaine prochaine en Algérie dans le cadre du processus de dialogue en Libye». Après la réussite de la médiation algérienne dans le règlement du conflit malien, les Nations unies ont ainsi renouvelé leur confiance dans l'option politique prônée par Alger. Ce qui atteste que l'option d'une intervention militaire telle que souhaitée par l'Egypte et l'Italie ainsi que certains pays qui ne le revendiquent pas officiellement, est définitivement enterrée. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines le fait d'ailleurs clairement ressortir dans son intervention : «Nous nous sommes beaucoup investis, et inscrivons nos efforts dans la recherche d'une solution politique pour la Libye. Nous avons durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi. Nous l'avons fait dans la discrétion la plus totale. Nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger. Il n'y a pas d'alternatives à la solution politique. Une intervention militaire ne mène à rien. Pire encore, ses conséquences sont inconnues dans le sens où nous ne pouvons jamais savoir quand et comment elle se termine». Les efforts douteux du Maroc pour la tenue du dialogue sur son sol, ainsi que les incessantes polémiques propagandistes pour faire échouer le processus discret entamé par Alger, se sont avérés vains. Hier encore, la chaîne TV Médi 1 annonçait une réunion des principaux leaders libyens, à Rabat. Mais il se trouve que les Nations unies se sont déjà penchées du côté de l'expérience, la crédibilité et la tradition diplomatique algériennes. Aussi, et compte tenu de la proximité géographique et la neutralité algérienne dans le conflit libyen, il ne pouvaient être autrement.