La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a fait savoir hier, que l'épreuve du baccalauréat aura lieu à temps. Pour compenser les cours non dispensés pendant la grève, des séances de rattrapage seront organisées suivant les besoins et capacités de chaque établissement. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Invitée de la rédaction de la radio Chaîne III, la ministre de l'Education nationale s'est voulue rassurante quant aux conditions de préparation des examens du baccalauréat pour l'année scolaire 2014-2015. Nouria Benghebrit a d'abord tenu à écarter tout éventuel report de la date de cette épreuve. Pour compenser les cours non dispensés pendant la période de grève qu'a connue le secteur, des séances de rattrapage seront organisées. La ministre laisse, néanmoins, libre initiative aux établissements du secondaire d'organiser des séances suivant leurs besoins et capacités. Toujours dans le même chapitre, Nouria Benghebrit a exclu tout recours à la limitation des cours pour le passage de l'examen. Mieux encore, elle préconise de «rompre avec cette habitude et cet état d'esprit». Elle explique d'ailleurs que «l'acte pédagogique d'évaluer se fait par rapport à ce qui a été réalisé et non pas sur la base d'un programme». En clair, «l'évaluation sera faite sur la base de ce qui a été réellement fait». L'autre bataille de Benghebrit Après avoir réussi à mettre fin au mouvement de protestation qui paralysait le secteur, puis mettre en place une stratégie pour rattraper les cours perdus et organiser ainsi l'épreuve du baccalauréat à temps, Nouria Benghebrit ouvre un autre front. Celui de la réforme de l'école algérienne, dont d'ailleurs les lignes modernistes et futuristes commencent à se dessiner. La ministre veut ainsi innover et son action se fera pour un premier temps à travers la professionnalisation de toutes les catégories des corps d'enseignants. Ce qu'elle a d'ailleurs jugé «impératif», toujours sur les ondes de la radio Chaîne III. L'approche et le contenu pédagogiques ne sont pas aussi du goût de la ministre. C'est pourquoi elle a insisté sur «la nécessité de procéder à la réécriture des cours dispensés par l'école algérienne». Il faut dire que c'est l'aspect qui pénalise le plus la qualité de l'enseignement algérien, très peu d'ailleurs, reconnu dans le monde. C'est donc le chantier le plus sérieux et le plus important qui sera ouvert dans le secteur de l'éducation depuis l'indépendance du pays, et la ministre a décidément du pain sur la planche. C'est dans le sens où beaucoup d'ennemis de l'évolution et du progrès font déjà obstacle à cette initiative. La preuve est que le volet pédagogique n'a, à aucun moment, figuré dans les revendications des enseignants. Certains se sont même prononcés contre toute réforme pédagogique. Enfin, il est à signaler que Nouria Benghebrit a recadré ceux qui ont fait polémique de la distribution de CD comportant le programme scolaire, affirmant qu'une telle initiative était supplémentaire et non pas visant à remplacer les enseignants. «L'idée était d'innover», conclut-elle.