L'Afrique qui a réitéré hier son soutien à Sepp Blatter, candidat à sa propre succession à la présidence de la Fifa, le 29 mai prochain, finira-t-elle par «rendre justice» à l'Algérie en lui confiant, cet après-midi, l'organisation de la 31e phase finale de la CAN «seniors garçons», programmée en 2017 ? Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) Candidate, l'Algérie n'est pas vraiment le favori pour l'obtention des voix favorables à l'organisation sur ses terres du prochain tournoi de la Coupe d'Afrique des nations. Pour plusieurs raisons, le dossier algérien n'a pas les faveurs des membres votants du comité exécutif de la Confédération africaine de football que préside le Camerounais Issa Hayatou depuis le congrès de la CAF, en 1988, à Casablanca. A l'initiative des Algériens et avec leur soutien, faut-il le rappeler. Une «générosité» jamais récompensée puisque, excepté le titre africain acquis par Madjer et les siens à Alger, le football algérien a toujours souffert de l'indifférence des Africains et des dirigeants de la CAF en particulier. En 27 ans de règne, le Camerounais semble avoir pris un malin plaisir d'écarter l'Algérie, ses clubs et ses sélections, de la grande «bouffe». Sans que personne ne puisse expliquer le pourquoi d'un tel oubli pour une nation qui, pourtant, a forcé la main à la Fifa pour que l'Afrique obtienne le droit de participer à une phase finale de coupe du Monde avec cinq représentants. C'est l'Algérie qui a poussé l'instance mondiale à programmer les matchs de la dernière journée du premier tour d'une phase finale le même jour et à la même heure. Et c'est à son initiative que la loi Bahamas a été votée pour que les footballeurs ayant la double nationalité civile aient le droit de choisir une nouvelle nationalité sportive de leur choix. Un amendement qui a profité principalement aux seuls Africains. Depuis hier, aussi, l'actuel président de la CAF et ceux qui vont lui succéder vont profiter d'une nouvelle «offrande» faite par un Algérien, Mohamed Raouraoua en l'occurrence, pour que la limitation d'âge ne soit pas cet obstacle pour leur règne à vie. Un «apport moral» qui ne figure probablement pas dans le dossier fourni par l'Etat algérien aux décideurs de la CAF appelés à se prononcer aujourd'hui sur le pays qui doit accueillir le prochain rendez-vous africain du football. Contrairement au dossier algérien présenté lors du congrès de la CAF tenu en septembre dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), et qui n'a pas «convaincu» les votants de la Confédération, l'Algérie semble bénéficier, cette fois, de plus de crédit. Les arguments défendus au Caire par le ministre algérien des Sports, Mohamed Tahmi (absent à Addis-Abeba), devront rallier les voix les plus indécises à la cause du dossier algérien. Les dossiers du Ghana et du Gabon ne doivent pas peser lourds face au «projet» des Algériens. Ce dernier présente de nombreux avantages même s'il faut relever que, sur le plan de l'infrastructure sportive, les stades proposés font l'objet de profonds toilettages pour certains (5-Juillet d'Alger et le 19-Mai-56 d'Annaba) alors que deux nouvelles enceintes (Oran et Baraki) sont en phase de finition. Des sites qui ont été inspectés par les experts de la CAF lors de leur visite en mai dernier quand l'Algérie postulait, sans trop de convictions, à l'organisation des CAN-2019 et 2021. Deux éditions attribuées par les membres du CE de la CAF respectivement au Cameroun et à la Côte d'Ivoire. Pis, les compères de Raouraoua ont décidé d'attribuer la 34e édition à la Guinée, et ce, malgré le fait que l'attribution de la CAN-2023 n'était pas à l'ordre du jour du congrès d'Addis-Abeba et que, par-dessus toute les Guinéens n'étaient pas demandeurs. Ce mercredi 8 avril 2015 sera-t-il un autre jour ?