Le combats font toujours rage dans le sud du Yémen où au moins 21 personnes ont péri dans la nuit de samedi à dimanche dans des affrontements entre rebelles houthis et combattants favorables au président Abd Rabbo Mansour Hadi, alors qu'un plan de sortie de crise était présenté par l'Iran. Selon un dernier bilan, au moins 21 personnes sont mortes dans des affrontements nocturnes à Taëz et Ataq entre coalition et rebelles soutenus par des unités de l'armée yéménite restées fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le chef de la diplomatie iranienne, Mohamed Javad Zarif, a estimé qu'«il n'y a pas de solution militaire à ce conflit». Le plan de paix iranien proposé, pour le dénouement de la crise au Yémen, repose sur quatre points, à savoir le cessez-le-feu immédiat, l'accès humanitaire «sans entraves», reprise du «dialogue national» entre tous les protagonistes de cette crise et la «formation d'un gouvernement d'Union nationale sans exclusive». M. Ban avait lui-même réclamé la veille à Washington un cessez-le-feu immédiat au Yémen, où la situation humanitaire serait, selon le ministre iranien, en passe d'atteindre «une ampleur catastrophique». Le chef de la diplomatie iranienne accuse, en outre, la coalition arabe conduite par l'Arabie Saoudite de «cibler essentiellement des infrastructures purement civiles» et bombarde de «manière aveugle les zones résidentielles». Depuis le 26 mars, une coalition militaire menée par l'Arabie Saoudite mène une opération militaire contre les Houthis en réponse à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie Saoudite après avoir fui le pays sous la pression des rebelles houthis. «Les violences dans le pays, puis les bombardements aériens, ont fait plus de 750 morts depuis le 19 mars», selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui estime, pour sa part, que le bilan réel est plus élevé. Selon les experts et observateurs, les Houthis seraient soutenus par l'Iran qui dément cependant leur fournir une aide militaire. En fait, ce conflit «bénéficie principalement aux groupes terroristes, qui s'implantent encore plus au Yémen en profitant de la campagne aérienne menée depuis l'étranger», a affirmé M. Zarif dans sa missive adressée à l'ONU. Evacuation par les airs de ressortissants étrangers D'autre part, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé hier avoir procédé à la première évacuation par les airs du Yémen de 143 ressortissants étrangers bloqués dans ce pays en guerre, alors que certains pays, à l'image de l'Algérie, avaient rapatrié par eux-mêmes leurs ressortissants établis dans ce pays. «L'opération a été un succès et ouvre la voie à de nouvelles évacuations de plus de 16 000 ressortissants de pays tiers bloqués au Yemen», a indiqué l'OIM dans un communiqué, précisant que ce premier vol était parti de Sanaâ à destination de Khartoum (Soudan). Les étrangers évacués étaient des ressortissants du Soudan, des Etats-Unis, du Nigeria, de la Corée du Sud, de la Syrie, de l'Irak, de l'Indonésie et de plusieurs pays européens. L'OIM a également indiqué que 38 pays lui avaient demandé de l'aide pour évacuer leurs ressortissants du Yémen, affirmant avoir identifié environ 16 000 personnes en besoin urgent d'une assistance internationale pour voyager, dont 5 000 pourraient partir immédiatement. L'OIM, dont le siège est à Genève, a négocié avec le Soudan et l'Ethiopie l'établissement «d'un pont humanitaire aérien» pour évacuer les étrangers du Yémen, a déclaré Mohammed Abdiker, chef du service des opérations d'urgence.