Un mouvement de colère, matérialisé par un sit-in des représentants des différents et nombreux titres de la presse écrite et audiovisuelle devant le siège de la Wilaya, a caractérisé la matinée d'hier dimanche. Cette colère est partagée par la majorité des consœurs et confrères accrédités à Annaba. Elle reflète une multitude d'atteintes à la liberté d'expression et de presse dont ont été victimes plusieurs journalistes dans l'exercice de leur fonction d'agents de l'information dans le strict respect de l'éthique et de la déontologie qui animent chacun d'eux. Leur tort semble être le fait de ne pas s'être conformé à la nouvelle stratégie de communication de certains représentants des institutions de la République. Certains ont même tenté de soumettre à leurs injonctions des journalistes et correspondants de presse. Ces injonctions prennent pour base l'obligation des représentants des titres et chaînes de télévision de se limiter à l'exploitation de communiqués laconiques sur des faits, loin de répondre à l'attente des citoyens et dont les détails ne font que nourrir davantage les suspicions et les doutes. La pression sur les gens de la presse est telle que certains responsables locaux n'hésitent plus à mettre en application des mesures d'intimidations. C'est ce qu'ont vécu plusieurs de nos confrères. La réaction d'hier est une réponse à ces intimidations et aux tentatives de les faire taire, de ne pas dénoncer des situations de compromission, de corruption et d'atteinte à l'économie nationale. Ainsi réunis en sit-in hier devant le siège de la Wilaya, les journalistes ont émis un communiqué comportant des revendications en relation avec leur métier d'agent de l'information. La plateforme a été remise au président de l'Assemblée populaire de wilaya Hadji Laïd et au wali de Annaba par intérim. L'un et l'autre ont pris langue avec les protestataires pour les rassurer et s'engager à entamer des actions leur permettant d'accéder à la source de l'information, à leur éviter toute contrainte ou pression de quelque responsable que ce soit dans l'exercice de leur profession d'agent de l'information et de mettre à leur disposition les moyens nécessaires pour une plus grande liberté d'expression et de presse.