Du département des travaux publics à celui du tourisme et de l'aménagement du territoire en passant par celui des transports, Amar Ghoul figure sur la liste des inamovibles ministres. Il vient néanmoins d'hériter de deux des départements qui ont toujours été les parents pauvres de la politique du gouvernement au moment où il a été cité dans le scandale de l'autoroute Est-Ouest. TAJ, le parti qu'il préside, en ressentira-t-il les contre-coups ? Nawal Imès - Alger (Le Soir) Créé en 2012, à peine deux mois avant des élections législatives, TAJ, avec à sa tête Amar Ghoul, se voulait «rassembleur». Son président voulait brasser large : nationalistes, démocrates et islamistes étaient les bienvenus. Ministre des Travaux publics à l'époque, Ghoul était sur tous les fronts. Les chantiers lancés par son département étaient énormes. L'autoroute Est-Ouest en était le projet phare. Son nom est indissociable de ce projet tout comme du scandale qui l'entoure. A l'occasion du procès de l'autoroute Est-Ouest, son nom a été cité. Plusieurs témoins ont affirmé que le ministre des Travaux publics de l'époque avait, au même titre que d'autres cadres, bénéficié de pots-de-vin. Nullement inquiété, Ghoul ne sera pas entendu par la justice. Il occupait alors le poste de ministre des Transports avant qu'à la faveur du remaniement ministériel, il ne se retrouve au département du tourisme et de l'aménagement du territoire. Un poste nettement moins prestigieux que celui qu'il occupait. Mais beaucoup d'observateurs affirment qu'il s'en sort à moindre frais. Le pire ? C'est qu'il quitte le gouvernement. Un échec tant au plan personnel mais au plan partisan. Que deviendrait TAJ si son président était lâché par le cercle présidentiel ? Le conglomérat de transfuges du MSP, du RND, d'islamistes dits modérés volerait certainement en éclats. Et pour cause, créé dans la perspective d'élection présidentielle à grand enjeu, TAJ avait pour mission première de soutenir la candidature du Président sortant. Un rôle qu'il a pleinement rempli. Incapable de faire campagne, le Président sortant devait alors compter sur ses relais. TAJ en faisait partie. Des analystes affirmaient même à un certain moment que TAJ pourrait rejoindre l'Alliance présidentielle après la défection du MSP. Un projet désormais aux oubliettes. TAJ n'est plus appelé à jouer de rôle important sur la scène politique et risque de souffrir de la position désormais moins confortable de son président.