Pour sa première sortie, après son retour à la formation professionnelle a l'issue du dernier remaniement ministériel et après avoir occupé le portefeuille de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohammed Mebarki a choisi la visite de 3 CFPA et de l'Institut national sis à Khemis Miliana. A la tête de la délégation officielle, accompagné du wali, des autorités civiles et militaires et de quelques députés, le ministre s'est rendu d'abord à Bir Ould Khelifa, dans la daïra de Bordj Emir Khaled, où il a visité une structure qui avait le statut d'annexe avant de devenir centre. A l'issue de l'exposé des données globales sur le secteur de la formation professionnelle, fait par le directeur du secteur, M. Benalia, le ministre ne s'est pas empêché de faire remarquer la «faiblesse du taux de fréquentation par les jeunes dans le secteur de la formation, un stagiaire pour 80 habitants est très faible eu égard à une population de près de 800 000 habitants d'une part, et la demande d'un développement en pleine croissance tant dans le domaine agricole qu'industriel d'autre part». A ce sujet, le ministre s'est interrogé : «Est-ce la qualité de la formation que nous offrons qui est en inadéquation avec les besoins réels et ne motive donc pas assez les jeunes ?» A propos de motivations, le ministre dira : «nous savons que ces motivations sont très différentes, pour certains, c'est le papier qui les intéressent.» Il a reproché aussi aux responsables le manque d'actions de sensibilisation en direction des jeunes. Cette remarque, il la répétera aussi au CFPA Abdelhak-Benhamouda de Miliana et celui de Aïn Defla qu'il a visités aussi. A Miliana, il a constaté que les travaux de réhabilitation accusent du retard. Il a reproché là aussi aux responsables du centre de ne pas avoir fait des propositions des projets qui s'imposent, notamment en ce qui concerne l'internat et la restauration pour les stagiaires qui fréquentent ce centre, difficilement accessible parce que situé sur les hauteurs ouest de la ville de Miliana, au pied du Zaccar. Ce qui a provoqué l'ire du ministre, c'est quand on lui a appris que les stagiaires sortent de l'établissement pour aller se restaurer en ville. Les enseignants se sont plaints aussi de ce manque de possibilité de se restaurer sur place, certains étant présents de 8 h du matin à 16 h sans pouvoir se nourrir. S'adressant aussi bien au directeur de la wilaya qu'aux responsables du centre, il dira «en principe, c'est à vous de manifester les insuffisances et de proposer des améliorations... pourquoi attendre que le ministre le fasse ?» Le manque de propositions constaté concerne aussi des filières qui seraient adaptées aux attentes des jeunes et du marché de l'emploi. Ces carences ont fait dire au ministre «vous continuez à faire du bricolage». Au niveau de l'Institut national de la formation professionnelle de Khemis Miliana, qu'il a visité, le membre du gouvernement a aussi constaté que dans le cadre du réaménagement de la structure, notamment l'éradication des ateliers en préfabriqué, une certaine priorité a été donnée au bâtiment administratif flambant neuf tandis que la réalisation de nouveaux ateliers, dans le cadre d'une opération à tiroirs, accuse du retard. L'entreprise en charge des travaux a promis que le paquet sera mis pour que les ateliers, qui sont au stade de la finition, seront livrés très prochainement. A la question d'un journaliste lors du point de presse qui demandait comment se fait-il qu'aujourd'hui trouver un soudeur, un plombier, un menuisier ou un maçon qualifiés, relève de la gageure bien que les CFPA existent depuis l'aube de l'Indépendance, le ministre a simplement répondu : «nous, nous savons pourquoi mais ce qui est incertain c'est que nos stagiaires trouvent du travail 2 ou 3 mois après leur sortie. A la question de savoir si le ministère avait mis en place une cellule de suivi postformation des stagiaires, le ministre dira : «notre tâche, notre mission est de former des jeunes, de leur permettre d'acquérir un métier pour qu'ils puissent réussir leur insertion dans la vie active.»