Pour le président de Jil Jadid, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ne prétend pas représenter toute l'opposition, estimant qu'elle devra, de fait, gagner davantage en s'ouvrant et en s'élargissant à d'autres forces et acteurs qui partagent l'alternative d'une transition démocratique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un pan de l'opposition auquel il faudra reconnaître, néanmoins, le mérite et pas des moindres, a estimé, Soufiane Djillali, hier dimanche lors d'une conférence de presse, celui d'avoir «conféré un contenu au concept de l'opposition». «Depuis deux ans, soit depuis la conférence de Zéralda, elle s'est dotée d'une plateforme, d'une feuille de route avec des objectifs précis», a-t-il encore ajouté, relevant la nécessité de passer à une autre étape, celle dictée par la conjoncture empreinte d'une crise économique qui risque de déboucher sur une crise sociale si rien n'est entrepris. D'où l'impératif pour cette même CNLTD et l'Icso de «s'ouvrir et de s'élargir» davantage pour constituer une «nouvelle force», estimant qu'elles «ne peuvent pas se refermer sur elles-mêmes». L'objectif étant, a expliqué Djillali, «d'amener le pouvoir à accepter des réformes politiques», l'actuel rapport des forces étant à la faveur de ce dernier. Et au président de Jil Jadid d'estimer «inopportune» une élection présidentielle anticipée comme revendiquée par l'Icso dont son parti fait partie, préférant appeler directement le président de la République à démissionner. A défaut, le conférencier plaide pour un consensus autour d'une personne qui aura la mission de réunir pouvoir et opposition autour d'une feuille de route d'une année ou deux durant lesquelles les lois de la République seront revues avant de s'engager dans un processus électoral supervisé par une instance indépendante qui commencera par régler la légitimité au plus haut sommet, à savoir la présidence de la République. Car pour Soufiane Djillali, la solution à la crise économique qui risque de se muer en crise sociale passe inéluctablement par la résolution du problème de légitimité des institutions. Une crise dont le pouvoir porte l'entière responsabilité, et ce, a contrario de ce que soutenait la veille, le chef intérimaire du RND et néanmoins directeur de cabinet de la présidence de la République. «C'est de la lâcheté de la part de celui qui a été plusieurs fois chef de gouvernement que de disculper le gouvernement de la crise que vit le pays», a-t-il affirmé, s'interrogeant «c'est facile de dire que je n'ai pas de responsabilité. C'est qui alors le responsable ? Qui apeure le peuple si ce n'est celui qui a dit que si jamais Bouteflika ne passe pas, l'Algérie sera la Syrie ou la Libye ? Qui a fait sortir Madani Mezrag de l'anonymat et qui l'a accueilli en tant que personnalité nationale ? A quel titre parle Ouyahia ? Et de lancer un défi à ce dernier pour un débat public comme celui-ci l'a réclamé il y a deux mois, sans tenir sa promesse.