En Alg�rie, le transport a�rien est officiellement ouvert au priv�. Une l�gislation que les pouvoirs publics ne manquent jamais de rappeler � l‘occasion de forums ou de rencontres officielles. En r�alit� les choses sont tout autre. Depuis plus d'une ann�e, Touat Air Service attend son certificat de transport a�rien (AOC). Elle n'est malheureusement pas seule dans ce cas. La chute de l'empire Khalifa ne peut en aucun cas justifier �la frilosit� du d�partement de Mohamed Maghlaoui. Sa�da Azzouz- Alger (Le Soir).Le minist�re du Transport n'a pas ouvertement �recal� Touat Air Service, qui pour rappel a d�pos� sa demande d'agr�ment le 17 janvier 2004 au niveau de la direction de l'aviation civile et de m�t�orologie. De faux-fuyants sont avanc�s par les responsables du minist�re des Transports � chaque fois que les dirigeants de cette compagnie de charters qui esp�rent relancer le tourisme dans le sud du pays vont aux nouvelles. Aucune explication logique n'a �t� donn�e, selon Benouis Amar, cadre � Touat Air Service. �A chacun de nos contacts avec la direction de l'aviation civile, on nous parle de nouvelles dispositions juridiques et de nouvelles lois. Nous avons demand� pour nous y conformer � consulter les lois en question ou � d�faut en avoir les r�f�rences, en vain�, indique ce commandant de bord instructeur qui souligne que de hauts cadres du minist�re, qu'il avait rencontr�s en automne dernier leur avaient fait la promesse que toutes les informations sur le sujet allaient leur parvenir au plus tard le 15 novembre 2004. Depuis, plus rien ! R�cemment relanc� par Touat Air Service, la direction de l‘aviation civile a motiv� son atermoiement par le fait que le dossier d'agr�ment de la compagnie doit passer par le Conseil de gouvernement et par le Conseil des ministres. �Nous pouvons comprendre que le dossier fasse l'objet d'un Conseil de gouvernement, mais pas un Conseil des ministres ! Nous n'avons pas demand� de cession de ligne. Nous sommes une compagnie charters, nous intervenons ponctuellement�, explique Benouis Amar qui rappelle que la demande d'agr�ment a �t� d�pos�e apr�s accord du minist�re des Transports, et suite � de nombreux contacts pr�paratoires. �Tout est pr�t, les avions, le personnel, le financement. Nous devions commencer � travailler d�s juin 2004. Le malheur est que ce retard entame notre cr�dibilit� aupr�s des bailleurs de fonds, et les �trangers qui nous ont fait confiance�, se d�sole notre interlocuteur qui revient sur les motivations de la cr�ation de cette compagnie. �Le projet date de 2002, bien que Khalifa Airways existait encore. Il y avait une tr�s forte demande sur la destination Sud. En introduisant le mod�le low cost en Alg�rie, on pense r�ellement relancer d�velopper le tourisme saharien�, affirme le commandant de bord instructeur. Inutile de pr�ciser que du c�t� du minist�re des Transports, c'est le black-out autour de ce sujet �sensible�, selon un cadre de ce minist�re. Une attitude qui laisse place � toute les sp�culations et qui donne raison aux observateurs qui justifient les tergiversations du minist�re de Mohamed Maghlaoui par le fait que des groupes d'int�r�ts veulent favoriser les compagnies �trang�res qui veulent investir le cr�neau. Ou encore pour pr�server le monopole d'Air Alg�rie. Les tarifs pratiqu�s par la compagnie nationale sont inabordables. A titre d'exemple, le ticket � destination de Djanet est c�d� � plus de 25 mille dinars. Un prix qui n'est pas fait pour encourager le voyage vers cette destination touristique, comme vers Tamanrasset d'ailleurs. Le blocage du dossier de Touat Air Service, ou encore de celui de North Africa Airlines va � contre-sens du discours des pouvoirs publics qui font de la relance du tourisme une priorit�. Le dernier Salon international du tourisme saharien organis� par le minist�re du Tourisme en est une preuve. Sauf qu'il ne suffit pas de faire conna�tre une destination, pour encourager le tourisme de masse, si les moyens de transport ne suivent pas, tout comme les infrastructures h�teli�res d'ailleurs. Le d�veloppement du tourisme ne devrait pas �tre la politique d'un secteur, mais celle de tout un Etat. Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, gagnerait � d�fendre l'ouverture du transport a�rien au priv�, plut�t que de s'�chiner � cr�er avec les services de s�curit� une police du tourisme. S. A.