Pour relancer la machine de la production et augmenter le potentiel d'extraction des hydrocarbures, la Sonatrach vient d'accorder des contrats de services de forage pour le montant de 1,4 milliard de dollars. A elles seules, deux sociétés publiques chinoises ont décroché la moitié de ces prestations, alors que les traditionnelles sociétés américaines ont vu chuter leurs parts de marché sur les activités de forage en Algérie. Cette situation semble découler de la nouvelle politique de la Sonatrach, consistant à sortir impérativement des griffes des lobbys américains des services pétroliers et imposer une fourchette de prix qui soit la plus équitable. Et c'est dans cette logique de baisse des coûts d'exploitation que les sociétés chinoises ont pu s'imposer, en proposant des prix nettement avantageux pour la Sonatrach. Sinopec International Petroleum Service Corporation aura été la plus agressive face aux grandes compagnies américaines, en décrochant quatre contrats sur les dix qui étaient en jeu. La société chinoise s'est vu attribué ainsi des marchés à hauteur de 21.32 milliards de dinars et 359 millions de dollars, soit un total équivalent de 565 millions de dollars. Sa compatriote, Great Wall Drilling Company, filiale de CNPC, a elle aussi obtenu deux lots de services de forage pour un montant de 11,31 milliards de dinars et 204 millions de dollars, soit un montant total de 206 millions de dollars équivalent. La légendaire compagnie américaine Weatherford, qui se trouve en phase de fusion avec Halliburton, n'a pu obtenir que deux lots contre 10 milliards de dinars et 189 millions de dollars. Au chapitre américain, on enregistre le retour en force de la compagnie Nabors Drilling International qui traverse une période très difficile avec une baisse de bénéfices de l'ordre de 48% au cours du premier semestre de 2015. Nabors se consolera avec le contrat algérien estimé à 147 millions de dollars. La grande surprise de cette opération d'attribution de marchés aura été la société émiratie Dalma Energy LLC, qui a obtenu un contrat pour le montant de 4,74 milliards de dinars et 86,61 millions de dollars. Cette compagnie de services n'a jamais pu pénétrer le marché algérien, en dépit du bon rapport qualité/prix qu'elle propose pour ses services. Dalma n'a été pré-qualifiée qu'une seule fois, en 2010, par sa compatriote Cepsa, qui exploite le champ de Rhourde El-Khrouf. L'autre surprise est celle de l'absence de certains géants des services pétroliers. La compagnie franco-américaine Schlumberger et l'allemand Kca Deutag, pourtant en course depuis le lancement de l'opération de pré-qualification, n'ont pu obtenir aucun contrat sur ce lot de services de forage. Les dirigeants de ces deux sociétés de services n'ont pas admis que les prix ont chuté à travers le monde entier et qu'ils doivent suivre ce cours en Algérie. Depuis un an, les prix de ces services pétroliers ont chuté de 20 à 30% sur le marché américain et la majorité des compagnies de services pétroliers ont dû licencier plus de 10% de leurs effectifs. La Sonatrach est en phase d'exploiter ces situations pour réduire au maximum ses coûts d'exploitation et obtenir les meilleurs prix du marché.