Les contours de l'installation future des cabinets d'affaires français en Algérie ont été mis en exergue hier, à l'occasion de la tenue à Alger durant deux jours du «campus international», organisé conjointement par les barreaux d'Alger et de Paris. M. Bernard Emié, l'ambassadeur de France à Alger, a annoncé la couleur en déclarant «qu'entre l'Algérie et la France, il y a une tradition juridique partagée». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Deux thèmes seront débattus à l'occasion de ce forum de deux jours, à savoir «l'avenir économique en commun» et «l'avenir professionnel en commun». Ainsi, les participants qui sont dans leur majorités des avocats inscrits soit au niveau du barreau d'Alger soit au niveau du barreau de Paris discuteront des «expériences d'entreprises en Algérie et en France», «de l'entreprise et de l'investissement en Algérie», de la «réglementation des changes et du droit douanier», du «système juridique et droit des obligations» et de «l'exequatur des décisions de justice : quelle pratique ?». Lors de son intervention, l'ambassadeur de France en Algérie a déclaré que «l'objectif aujourd'hui tend au partage des expériences et de faire coopérer les deux barreaux sur des sujets concrets depuis l'environnement économique, les questions d'exécution des décisions de justice, l'exequatur, soit entre tous les acteurs incontournables de l'Etat de droit». «Il s'agit aussi de travailler avec l'Algérie afin d'être plus efficace en Afrique plus globalement», a-t-il ajouté. Il n'en demeure que l'enjeu de cette rencontre algéro – française reste incontestablement la mise en place des instruments juridiques qui permettront aux cabinets d'avocats français de s'installer en Algérie, a contrario de leurs «collègues algériens qui trouvent dit-on des difficultés à s'installer dans l'Hexagone». Sur ce sujet, l'ambassadeur français s'explique : «Des deux côtés des cabinets qui s'installent, je crois que c'est de la fertilisation réciproque et mutuellement profitable et je n'ai pas connaissance des difficultés particulières. Ce que je peux vous dire par contre est que nous sommes ouverts et ici effectivement, il y a quelques cabinets français qui s'installent et c'est dans l'intérêt de notre coopération partagée». A ce titre, il est important de rappeler que le bureau algérien du cabinet d'avocats d'affaires, Francis Lefebvre, a entamé officiellement ses activités le 1er octobre dernier 2010. Ainsi après le Maroc, l'Algérie est le deuxième pays maghrébin où le célèbre cabinet français s'implante. «Ce bureau de conseil juridique et fiscal d'Alger, dénommé Bureau Francis Lefebvre Algérie, est placé sous la responsabilité de Samir Sayah, qui a fait toute sa carrière professionnelle en Algérie et qui est assisté dans un premier temps par deux consultants, tout en bénéficiant de l'expertise et des ressources du cabinet français», avait souligné Francis Lefebvre dans un communiqué. Autrement dit, après Gide Loyrette Noel qui a déjà un bureau sur place, Francis Lefebvre est le second grand cabinet d'avocats d'affaires français à s'implanter en Algérie. Et sur ce point précis, certains spécialistes de la question judiciaire n'y sont pas allés par trente-six chemins pour indiquer que «l'installation des cabinets d'affaires français en Algérie n'ont d'autres objectifs que d'accompagner «l'investissement français en Algérie». A ce propos, le représentant de la diplomatie française en Algérie dira que «les avocats qui sont d'un côté ou de l'autre sont là naturellement pour la défense des intérêts de leurs clients. Nous sommes dans une économie mondialisée et au fond, nous travaillons dans l'intérêt des justiciables. C'est cela qu'il faut comprendre. C'est le respect du droit».