Mettant le doigt sur la plaie et donnant un grand coup de pied dans la fourmilière, le wali de Mila, monsieur Madani Fouatih Abderrahmane, est, semble-t-il, décidé à sévir contre ce carcan bureaucratique qui s'est formé autour et à l'intérieur de la plupart des services administratifs et financiers de la wilaya, allant jusqu'à empêcher toute velléité de développement ou d'amélioration des conditions de vie des citoyens. Des organes censés gérer les affaires et les deniers publics mais qui se sont transformés, malheureusement pour une raison ou pour une autre, en empêcheurs de tourner en rond, rendant obsolète toute initiative émanant des pouvoirs publics centraux. Le wali est allé jusqu'à les qualifier de «nababs qui gèrent la wilaya comme bon leur semble !» Les organes de contrôle financier des deniers publics (contrôle financier et trésorerie), dénoncés d'ailleurs, de par leur gestion, par beaucoup de monde, ont eu la grosse part de la sentence, eux dont les services ne font que dans «la formulation de rejets, et ce, pour le plus banal des motifs, motif qui n'est, souvent, jamais mentionné dans le rejet, créant de ce fait des situations de blocage et de retard intenables et inadmissibles». Dans la foulée, le wali a instruit le contrôleur financier de ne plus procéder à un quelconque rejet, mais plutôt de convoquer la partie contractante de l'engagement, pour faire ressortir l'erreur, si erreur il y a, afin de pouvoir la rectifier dans les plus brefs délais et, idem pour les mandatements destinés à la trésorerie de la wilaya. Des administrations et autres organismes publics à l'instar de la Direction de l'habitat, du Domaine, de la Conservation foncière, du Cadastre, de l'Agence foncière, de l'OPGI, de la Sonelgaz, de l'ADE, des daïras et des APC, n'ont pas été du reste en recevant leur part de remarques et leur lot d'instructions. Conviant, à une réunion élargie, tous les acteurs du logement, y compris les promoteurs LSP et LPA dont les programmes traînent dans le temps ou carrément à l'arrêt, pour un quelconque problème technique ou administratif, le wali s'est donné le temps de les écouter un par un et, devant témoins et partenaires, afin d'aplanir tous les obstacles et les litiges, dans la semaine qui suit, promet-il, mettant devant leurs responsabilités respectives, tout ce beau monde, avec une condition et une seule, en finir définitivement avec ce dossier LSP et LPA au plus tard à fin 2016. «A partir de ce délai là, je ne veux plus en entendre parler de ce type de logements dans notre wilaya», martèle-t-il, un délai qui semble convenir à tout le monde et c'est tant mieux ! A signaler que la wilaya de Mila a bénéficié d'un programme de l'ordre de 8 100 unités, réparties entre LSP (7 000) et LPA (1 100), et ce, durant les deux derniers plans quinquennaux 2005-2009 et 2010-2014 et seulement 5 722 LSP (dont à peine 3 780 exploités) et 50 LPA achevés ! C'est dire qu'à Mila, le logement traîne et peine dans le temps et dans l'espace et seuls les boucs émissaires paient cash les frais de cette situation ubuesque, les souscripteurs à ces modes de logements !