Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, par l'entremise du ministre des Relations avec le Parlement et quatre ministres de secteurs différents ont répondu, jeudi dernier, à des questions orales. Devant seulement une vingtaine de députés, Tahar Khaoua, Mohamed Aïssa, Bakhti Belaïb, Abdelmadjid Tebboune et Abdelkader Ouali ont évoqué divers sujets. Il s'agit notamment de l'utilisation de la langue arabe et des réseaux sociaux par les administrations publiques, la gestion du pèlerinage, la spéculation commerciale, l'autoconstruction ainsi que la réalisation des projets de travaux publics. Certes, des questions dont les réponses ont été relativement tardives pour certaines et ne reflétant aucun enjeu réellement crucial. Néanmoins, la séance plénière qui a duré près de deux heures et qui a été présidée par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould-Khelifa, a été souvent marquée par des interventions liées à l'adoption controversée du projet de loi de finances pour 2016. Même si les députés du Parti des travailleurs n'ont pas honoré de leur présence l'auguste représentation gouvernementale, sans toutefois boycotter l'APN à l'instar de Djelloul Djoudi et Ramdane Taâzibt, leur absence a été très bien compensée par les déclarations voulues attristées concernant le vote de la LF 2016. Celles faites notamment par le député du Front de la justice et du développement (FJD), Benkhelaf, et par une parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Ainsi, l'ombre de la LF 2016 à propos de laquelle le député du FJD a tenu à présenter ses «condoléances au peuple algérien», que la députée AAV a qualifiée de «loi qui vise à affamer les Algériens» ou qu'un autre élu a présentée comme «la loi de l'argent et des affaires», a plané sur les débats. Ce qui a amené le président de l'APN à réagir souvent vivement, tenant à l'issue de la séance plénière à insister sur la nécessité de développer «la démocratie apaisée». Et même les membres de l'exécutif présents s'en sont tenus à la réserve. Si ce n'est cette déclaration du ministre des Travaux publics selon lequel le projet de loi de finances pour 2016 a pour vocation de stimuler l'entrepreneuriat national, de réhabiliter l'outil de réalisation local conformément à la philosophie du programme du président de la République. Notons, ce faisant, que les cameramen et à la différence des photographes de presse ne pourront plus accéder à l'intérieur de l'hémicycle pour filmer les débats. Cherif Bennaceur Selon le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb Des gérants de chambres froides sont derrière la spéculation La spéculation sur les prix de certains produits agricoles de large consommation est le fait de certains gérants de chambres froides. C'est ce que le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a relevé, jeudi dernier, lors d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale. «Nous avons constaté que plusieurs produits agricoles sont stockés dans des chambres froides afin d'exercer une pression sur le marché et maintenir les prix élevés», dira le ministre du Commerce. Il ciblera notamment les produits agricoles gérés dans le cadre du système de régulation, dont la pomme de terre. D'où «la nécessité» d'accentuer le contrôle des chambres froides, observe Bakhti Belaïb qui indiquera ainsi que 2 260 sites de stockage ont fait l'objet d'une inspection, dans le cadre des actions de contrôle lancées depuis la fin 2014 et dont la mise en œuvre a permis une certaine «stabilité» du marché. Dans le même contexte, le ministre du Commerce relève que ses services ont effectué 9 400 interventions au niveau des marchés de gros et 38 000 interventions sur les marchés de détail. Ce qui a permis de constater des infractions au nombre de 300 pour le gros et 1 400 pour le détail, induisant des poursuites judiciaires. Auparavant, Bakhti Belaïb avait présenté le bilan du contrôle des pratiques commerciales durant les dix premiers mois de 2015. Sur la base de 648 000 interventions, les services de contrôle ont constaté 130 000 infractions et ont établi quelque 120 000 P-V ouvrant droit à une poursuite judiciaire, ainsi qu'un chiffre d'affaires dissimulé (transactions sans facturation) de plus de 51 milliards de dinars. La fermeture administrative de 10 000 locaux commerciaux a été également proposée. C. B.
le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs : «La saison du Hadj 2015 sera évaluée en Conseil interministériel» La saison du Hadj 2015 sera évaluée la semaine prochaine à l'occasion d'un Conseil interministériel, indiquait jeudi dernier le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs lors d'une séance plénière à l'APN. Il s'agira de faire le point sur la saison écoulée, d'«évaluer les aspects positifs et ceux négatifs», même si Mohamed Aïssa exprimera un certain satisfecit concernant son déroulement. En dépit de quelques insuffisances minimes, le ministre des Wakfs considérera que cette saison s'est déroulée dans de meilleures conditions d'encadrement et offre des prestations aux hadjis, que celles ayant prévalu auparavant. Comme il s'agira d'examiner les moyens de «consolider l'expérience» et d'apporter d'autres améliorations dans le cadre du plan d'action de l'exécutif, considérera Mohamed Aïssa. Cela même si la gestion du hadj pourrait subir des réajustements, nonobstant ceux déjà opérés auparavant, concernant notamment la contribution financière du pèlerin et même si le ministre des Affaires religieuses sera assez élusif en marge de la séance plénière. C. B.
Abdelmadjid Tebboune à propos du programme LPP 3 300 souscripteurs ont déjà choisi leurs sites Quelque 3 300 souscripteurs au programme de logement promotion public (LPP) ont déjà choisi leurs sites depuis le lancement de cette opération le 1er décembre dernier. C'est ce que le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué jeudi dernier en marge d'une séance de questions orales à l'Assemblée populaire nationale. Plus de 11 000 visites au site électronique, lancé par l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) au profit des souscripteurs ayant déjà versé les première et deuxième tranches, ont été enregistrées selon le ministre de l'Habitat qui relève que les 3 300 postulants ont déjà confirmé leurs choix. Ce faisant, le ministre de tutelle tiendra à préciser que les difficultés techniques qui ont émaillé l'opération sont prises en charge. Concernant le programme location-vente 2013, Abdelmadjid Tebboune indiquera que les souscripteurs pourront choisir leurs sites une fois l'opération destinée aux anciens souscripteurs (2001 – 2002) achevée, soit d'ici la fin décembre 2015. Auparavant, le ministre de l'Habitat avait notamment répondu à une question orale portant sur le problème des bénéficiaires des aides publiques dans le cadre de l'autoconstruction et qui sont inéligibles à toutes les formules d'acquisition de logements. Ainsi, Abdelmadjid Tebboune se voudra rassurant, indiquant que les personnes sinistrées lors de catastrophes naturelles et qui ont bénéficié d'aides financières «peuvent bénéficier de logements dans le cadre des différentes formules, à la condition que la valeur de l'aide accordée ne dépasse pas les 300 000 dinars». Selon le premier responsable du secteur, une instruction existait dans ce sens et «toutes les mesures nécessaires seront prises si celle-ci n'est pas appliquée». Dans ce contexte, le ministre de l'Habitat a indiqué qu'il a présenté au gouvernement, cette semaine, des projets de réalisation de 10 000 logements et que d'autres projets portant sur 16 000 unités seront prochainement soumis à l'aval de l'exécutif. Notons qu'Abdelmadjid Tebboune a fait état, en marge de la séance plénière, du lancement dès aujourd'hui, à El Harrach (est d'Alger) d'une unité industrielle du bâtiment. Sur un autre plan, le ministre de l'Habitat a affirmé que la réglementation urbanistique régissant la construction notamment publique dans le sud et l'extrême-sud du pays est dorénavant stricte (surface égale ou supérieure à 250 m2, pas de bâtiment sauf dérogation pour les administrations, respect des spécificités locales...). C. B. Travaux publics Le département de Ouali œuvre à l'«actualisation des études» L'efficience des études de réalisation des projets de travaux publics est une nécessité, considérait jeudi dernier Abdelkader Ouali lors d'une séance plénière à l'APN. Répondant à une question orale sur l'état d'un projet routier dans la wilaya d'Ouargla, le ministre des Travaux publics a indiqué que son département œuvre déjà dans la perspective de «l'actualisation» des études relatives aux divers projets sectoriels. Il s'agira d'effectuer des études de «bon niveau», de bien connaître l'environnement et d'identifier la nature des sols et des réseaux souterrains, considère M. Ouali, avant de lancer les travaux et de les réaliser sans interruption. Le ministre des Travaux publics arguera, dans ce contexte, du souci permanent de son département ministériel de prendre en charge «les souffrances des citoyens qui sont aussi les nôtres». Comme Abdelkader Ouali assure de l'engagement de son département à régler les problèmes, «rationaliser» l'argent et veiller à la qualité et à l'efficience des réalisations. C. B. Utilisation de l'arabe dans les administrations publiques Sellal rassure L'utilisation de la langue arabe, en tant que langue officielle, dans les administrations et institutions publiques et officielles connaît des avances patentes, une généralisation effective, assurait jeudi dernier le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une séance plénière de questions orales. Répondant par l'entremise du ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua, à une double question sur le sujet, le Premier ministre considère que la place de la langue arabe dans le fonctionnement institutionnel, administratif, juridique, judiciaire et socioéconomique, est consolidée, patente. Il explicitera ainsi les multiples domaines où l'utilisation de la langue officielle est avérée. Et ce, nonobstant les obligations internationales qui imposent l'usage de langues étrangères, estimera le Premier ministre en évoquant des «cas exceptionnels». Comme Abdelmalek Sellal arguera, indirectement, du renforcement des institutions publiques en «cadres et agents qui maîtrisent la langue arabe» et de la qualité de la formation acquise par les cadres qui sont investis de diverses responsabilités. Par ailleurs, le Premier ministre a considéré, se voulant également rassurant, que les pouvoirs publics œuvrent à développer la communication institutionnelle, l'utilisation notamment des réseaux sociaux, dans le cadre de la dynamique de rapprochement de l'administration avec les administrés, la modernisation du service public et l'information directe des usagers. Et même si des insuffisances persistent au niveau de certains secteurs, l'on assure que nombre de départements ministériels ont mis en place des sites électroniques et des portails «qui se singularisent par leur richesse de contenu et leur qualité», des numéros verts ont été rendus accessibles aux citoyens et une dynamique de suivi en ce domaine a été enclenchée.