Le ministre de la Santé a fait de la spécialisation des structures de soins de proximité son cheval de bataille depuis quelques mois. L'externalisation des spécialités a ainsi touché jusqu'à aujourd'hui 1 571 polycliniques sur un total de 2029 à l'échelle nationale. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - C'est depuis le mois de ramadhan dernier que la sonnette d'alarme a été tirée sur le problème de la surcharge des urgences hospitalières. Suite à quoi, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a déclenché une enquête qui a révélé que 80% des consultations effectuées aux urgences des CHU étaient de «fausses» urgences qui pouvaient être prises en charge par les structures de soins de proximité. Le problème, n'ayant pas de moyens, les polycliniques étaient dans l'incapacité de soulager les urgences hospitalières afin de prendre en charge les malades qui ne nécessitent pas de grandes interventions. Un audit auprès des polycliniques a révélé aussi que l'insuffisance de plateaux techniques était le problème principal qui empêchait de faire face aux urgences médicales chirurgicales. Une fois le problème diagnostiqué, au ministère de la Santé, on a mis en place une politique de mise à niveau des plateaux techniques et des équipements pour pouvoir répondre aux besoins des patients et renforcer la politique de santé de proximité pour soulager les urgences hospitalières. Abdelmalek Boudiaf a décidé de doter les polycliniques de moyens nécessaires en équipements et en personnel spécialisé. L'externalisation des spécialités est devenue, depuis, un discours récurrent du ministre de la Santé, à chacune de ses sorties. Jeudi, lors d'une sortie d'inspection sur Alger, Abdelmalek Boudiaf a déclaré que jusqu'à aujourd'hui, 1 571 polycliniques sur un total de 2029 sont dotées d'équipements de radiologie et de laboratoires d'analyses à l'échelle nationale. Il ne reste ainsi que 458 polycliniques pour généraliser l'externalisation des spécialités vers l'ensemble des structures de soins de proximité. La capitale à elle seule compte d'ailleurs 58 polycliniques dont 40 fonctionnent H24. Par ailleurs, le ministre de la Santé a inauguré aussi deux centres baromètres dans deux EPSP dans les communes de Dar el Beïda et Staoueli à Zeralda. L'objectif de ce projet destiné aux malades diabétiques est de «collecter, mesurer et comparer un ensemble d'indicateurs de performances sur l'état de santé lié au diabète et la prévalence des complications associées, les caractéristiques socio-économiques des personnes diabétiques, la qualité des soins qu'elles reçoivent, leurs parcours de soins, y compris les démarches éducatives, leur qualité de vie, leurs vécus et leurs besoins en matière d'éducation et d'information, ainsi que les coûts estimatifs de leur prise en charge». Le projet qui fournira aux professionnels de la santé des données algériennes répondant «aux standards internationaux» a touché à ce jour, expliquent ses initiateurs, 26 centres à travers 20 wilayas dont Alger, Tizi-Ouzou, Constantine, Biskra, Bordj-Bou-Arréridj... et 8 500 patients ont été inclus dans le programme avec un dossier électronique.