Pour le président du RCD, l'effondrement du système qui a volé la victoire du peuple algérien pour l'indépendance construit sur la cooptation, l'accaparement de la rente, la corruption, le détournement de l'Histoire, les fraudes électorales, l'opacité dans la gestion et l'exclusion du citoyen de la prise de décision, commence et se précipite». M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est là, la conviction de Mohcine Belabbas qui s'exprimait, hier samedi, dans un meeting tenu à la salle Atlas, à Bab-El-Oued, archicomble. Drapeau national, fanions aux couleurs bleu et jaune du parti, à la main, ces centaines de personnes ont créé une ambiance festive avec des youyous et des mots d'ordre entonnés à gorge déployée. Une présence massive parmi laquelle on pouvait distinguer l'infatigable Ali-Yahia Abdennour, un membre du parti que préside Ali Benflis et le secrétaire général du Snapest, Méziane Mériane. Cette mobilisation, à l'occasion du 27e anniversaire du parti, n'a pas été pour échapper à Belabbas. Pour lui, cette présence en grand nombre a une signification politique, celle d'une disponibilité pour l'action solidaire dans la perspective de changement et de renouveau de la Nation». Elle constitue également «une réponse cinglante à tous ceux qui ne cessent de dire que les citoyens algériens se désintéressent de l'intérêt général et de la politique», «un désaveu pour ceux qui alimentent la propagande de la confusion pour absoudre le système de ses échecs, de ses turpitudes et de ses crimes en répandant l'intox qui veut faire croire que tous les acteurs politiques sont les mêmes» et témoigne de la «lucidité de notre peuple qui refuse l'amalgame fait entre des politiques pourris et des militants dignes dévoués et désintéressés». Considérant que «jamais les incertitudes et les doutes n'ont pesé aussi lourdement sur la vie politique, économique et donc sociale, c'est-à-dire sur notre quotidien» comme c'est le cas présentement, le président du RCD estimera que tout n'est cependant pas perdu. «Certes, le pays vit une crise grave et complexe qui risque d'emporter la nation si nous restons spectateurs et inactifs, mais nous savons aussi qu'une crise même grave et dangereuse peut être une opportunité pour se remettre en cause, pour agir et donner naissance à une ère nouvelle». Le président du RCD, et au lieu de s'attarder sur ce constat connu de tous, et sur l‘ampleur de la crise, préconise son traitement fait de «solutions et d'espoir», loin des «raccourcis, anathèmes et autres «insultes», «populisme qui en a tenté tant» ou de règlements de comptes» même si, fera-t-il remarquer, «nous avons subi la répression et l'invective». Et parce que au RCD, on estime «n'avoir aucunement besoin de démontrer notre patriotisme» pour «avoir payé chèrement nos positions d'avant-garde dans la définition des chantiers qui attendent le pays, dans la lutte contre le terrorisme dans les sombres années 90» et pour avoir «payé cher notre refus de transiger sur nos convictions», Belabbas avertira que la gravité de la crise «ne peut s'accommoder des intérêts personnels, de la gestion des carrières politiques ou des égos, ni de sauvegarde des avantages des clientèles et des intérêts mesquins du moment». Pour lui, «seuls comptent l'intérêt général et notre futur commun, en un mot ce qui est bon pour tous et pour le pays est bon pour tout un chacun». Plaidoyer pour la refondation nationale Et de lâcher «qu'une issue positive à cette crise ne peut venir de l'intérieur du système des clans». D'où le plaidoyer du président du RCD, une fois de plus, pour la démarche commune adoptée par le parti avec d'autres acteurs politiques et personnalités de l'opposition pour, dira-t-il, «construire ensemble une transition démocratique pacifique et négociée qui redonne au peuple algérien sa souveraineté, qui permet au peuple algérien de construire ses institutions, de rédiger sa Constitution et d'élire librement ses représentants». Et de décliner par la suite cette alternative qui, selon lui, devra déboucher, d'abord, sur une réorganisation administrative qui doit redonner du sens aux territoires par la consécration de régions dotées de larges pouvoirs afin d'impliquer le citoyen et de libérer l'initiative et l'innovation, soit la «refondation républicaine des institutions et de la société algérienne ou encore «l'Etat unitaire régionalisé qui permet aux citoyens le rapprochement des centres de décisions, une meilleure participation à la gestion de la cité et le sens du devoir et d'appartenance à une communauté». Il est question également que cette transition a pour autres finalités, selon Belabbas, d'engager une transition économique pour sortir d'un modèle rentier qui a épuisé nos richesses naturelles, perverti notre culture et nos habitudes alimentaires et accru notre dépendance vis-à-vis de l'étranger et une «transition environnementale et énergétique pour garantir un développement durable par la valorisation et la préservation de nos richesses naturelles.