Un événement inédit et exceptionnel aura lieu lundi 29 février à la salle Ibn Zeydoun : la chanteuse berbère marocaine Hindi Zahra se produira pour la première fois en Algérie. Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et l'Office Ryad El Feth, ce concert permettra enfin aux nombreux fans algérois de l'artiste de la découvrir sur scène. Originaire de Khouribga dans le sud du Maroc où elle grandit dans une famille de musiciens, elle est initiée dès son enfance par sa mère et son oncle aux mélodies gnawies et reggae. Elle prend très vite son envol et s'installe en France en 1993 où elle se fait aisément remarquer grâce à une maîtrise polyvalente de différents répertoires nord-africains et occidentaux qu'elle s'évertuera à faire rencontrer dans des univers musicaux souvent atypiques. Chantant en berbère, en anglais, en français et en arabe vernaculaire, Hindi Zahra joue aussi de la guitare et déploie une palette vocale richissime où vibrent tout à la fois des accents du blues américain des années d'or, de la soul onduleuse et du groove berbère rugueux et authentique. Avec sa dégaine dépouillée et son visage austère, elle s'est imposée comme une figure excentrique et exigeante qui a notamment apporté un souffle nouveau à la scène musicale berbérophone au Maroc et au Maghreb. Portant un projet résolument moderniste et iconoclaste, la chanteuse bannit les carcans et s'éloigne des sentiers battus en introduisant une relecture complète de la sémiologie et de l'esthétique du répertoire berbère contemporain. Tout est d'abord une histoire de recherche et de travail approfondi dans le style de Hindi Zahra qui, certes se nourrit d'une longue tradition musicale marocaine dont les Rouicha, Khalid Izri et autres ont fait les beaux jours, mais qui considère cet héritage non pas comme un totem sacré, mais comme un tremplin vers d'autres cieux avec cette unique profession de foi : la liberté. Ce concert d'Alger sera d'autant plus passionnant qu'il intervient peu de temps après la sortie de son deuxième album «Homeland», largement dominé par des textes en anglais et par une véritable avalanche soul et une errance salutaire dans différents registres. A la fois ténébreuse, sensuelle et mystique, la voix et la musique de l'artiste se nourrissent dans ce nouvel opus de la double mamelle universalité/racines et atteignent ainsi un nirvana des sens et des rythmes. Pour info, le concert aura lieu à 19h30 à la salle Ibn Zeydoun avec un prix d'entrée fort accessible : 800 DA et disponible dès le 27 février, de 10h à 17h, au niveau de la salle.