Ils exposent toujours ensemble et pr�sentent actuellement leurs travaux � la galerie Arts en Libert� - Kouba, et ce, jusqu'au 24 f�vrier. Ils vivent en amiti� et en peinture depuis 25 ans. Vivront-ils un jour de la peinture ? Il faudra pour cela que leur message soit entendu et qu'un public au regard plus ouvert accepte de reconna�tre ce que porte un travail m�me s'il n'a pas �t� consacr� par les arr�ts labiles des oukases de la mode Capitale. Ils s'appellent Mahboub, Souadji, Arzazi et Hamidi. Il s'agit du Collectif de Maghnia. La bouleversante "Djamila" de Mahboub cr��e dans sa m�moire assoiff�e du souvenir absent d'une m�re inlassablement cherch�e nous laisse �mus. Cette œuvre r�alis�e sans mod�le, juste sortie de sa t�te, sublime � la fois la m�re et la femme. On la regarde sans se lasser. Le vrai est en elle. Le monde peut grincer, tourner, d�raper. Elle est. Et cette "femme au miroir" avec toujours la lancinante recherche de l'homme en qu�te maternelle : "Comment �taitelle ?" Mais il n'y a pas de r�ponse et l'artiste reste perdu devant ce reflet qui lui refuse l'image tant attendue. Sa qu�te n'aura pas de fin. Il faut avoir beaucoup de courage pour peindre, peindre et encore peindre sans se pr�occuper du devenir de son travail. Etre tellement habit� par le monde qui le hante qu'il n'a de salut qu'en l'expulsant pour s'en lib�rer. Se souciant peu d'�tre ou ne pas �tre �lu au box-office des cotations. Je saluerai toujours Souadji avec respect car ses personnages racontent, tout le mal qui nous a �t� fait. Souadji t�moigne avec sa modestie habituelle. Cet homme qui parle peu nous apporte une sorte de d�livrance. Ceux qui, ayant d�pass� le survol de bon ton des rencontres mondaines, auront regard� jusqu'� la trame sa peinture, auront vu combien elle parle pour qui sait voir. Souadji a les pieds par terre par n�cessit� mais la t�te dans ses couleurs et ses personnages qui l'habiteront le temps qu'il en gu�risse… et nous aussi. Arzazi, m�daill� d'or deux fois. Hors de nos fronti�res bien s�r. Il est parti, lui, par obligation mais reste li� � ses amis. Arzazi chercheur d'�pure. Un gigantesque bouquet rose et bleu pour vous accueillir dans une floraison d'espoir ou bien ce simple trait de lumi�re sur un fond sombre. Sans plus. Arzazi va son chemin. Si le "Chat" de Hamidi montrait ses griffes, peut-�tre aurionsnous des surprises sur ce que peut r�server cet artiste s'il se d�cidait � entrer en r�volution. Hamidi transforme ses inqui�tudes en peinture. Cela ne peut �tre que positif et porteur. Peut�tre sera-t-il tent� de faire le grand saut et de se lib�rer du coefficient de gravit� qui le retient, m�lant � son inconscient des h�ritages qu'il a besoin de quitter pour se retrouver. Ils devront tous les quatre, tout en pr�servant leur pr�cieuse amiti�, se pr�senter chacun seul devant le public. Leur œuvre elle-m�me l'exige. Nous les attendons pour bient�t avec peut-�tre la r�colte des efforts qu'ils auront consentis. Loin des lumi�res et des strass de la Capitale, apr�s avoir oubli� quelques regards goguenards ou entendus et minablement paternalistes �chapp�s � des fourches caudines en maraude que par d�licatesse ils n'auront pas relev� ; forts d'autres encouragements sinc�res, ils pourront se remettre � leur travail. Loin des effets de mode et des autels consacr�s � des dieux capricieux et �ph�m�res, ils se remettront � la peinture.