A deux mois de l'ouverture de la saison estivale, les pouvoirs publics n'ont, a priori, pas encore tranché sur la manière de gérer au mieux les plages du littoral algérien. Est-ce que l'anarchie et le racket des estivants vont encore se répéter comme les années précédentes ? Pour rappel, chaque été, des groupes maffieux s'érigent le long du littoral algérien pour s'accaparer, souvent de force, des espaces publics (les rivages) et se livrent dans l'impunité au racket des estivants. On ne pouvait pas ne pas poser la question dans ce sens au ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, en visite hier dans la wilaya de Boumerdès. Sa réponse n'est pas claire. «Je vous rappelle que l'année passée nous avons pris une décision au sujet de la coordination entre notre ministère et celui de l'Intérieur et des Collectivités locales au sujet de la gestion des plages. Cette coordination a ses prolongements au niveau des wilayas concernées. Par ailleurs, nous avons mis en place une équipe de travail qui se penche sur ce dossier depuis 9 mois. Cette équipe a examiné tous les aspects de ce dossier. Nous avons pris de nouvelles décisions qui vont être rendues publiques bientôt. Ces décisions vont sûrement mettre fin à cette anarchie et le laisser-aller et va rendre ces plages aux estivants. Grâce à ces décisions les plages deviendront des espaces touristiques sous la responsabilité des walis.» Est-ce la fin des concessions insistons-nous ? «Tout a été pris en compte. Nous n'avons pas oublié le côté jeunes, les communes et l'aspect sécuritaire», dira le ministre. Sans plus. Une bonne dynamique en matière d'investissements touristiques à Boumerdès. A l'issue de sa visite qui l'a conduit dans plusieurs communes du littoral de la wilaya de Boumerdès, Ghoul est reparti satisfait de ce qu'il a vu et des chiffres en matière de projets d'investissement que la ministre-wali de Boumerdès, Nouria Zerhouni, et Nor Zoulim, directeur du tourisme de la wilaya lui ont annoncés. Faisant le bilan de sa visite, le ministre a déclaré : «La capacité de l'hôtellerie de la wilaya de Boumerdès commence à prendre de l'importance. La wilaya a maintenant 37 projets en cours de lancement ou de réalisation qui vont mettre sur le marché plus de 3 000 lits nouveaux. A moyen terme la wilaya aura au minimum 7 000 lits. Sur un autre volet, 11 zones d'expansion touristique sont en cours d'étude.» Ces 37 projets nécessiteront, rappelons-le, des investissements de l'ordre de 9 milliards et 135 millions de dinars par des privés. «A cela, poursuit le ministre, s'ajoutent 10 pôles touristiques dont les études d'aménagement sont terminées. Les arrêtés ministériels ouvrant ces espaces à l'investissement seront signés dans les prochains jours. Ces infrastructures ouvriront de grandes perspectives d'investissement.» Le ministre reconnaît que la wilaya du Rocher dispose d'un immense potentiel dans le secteur du tourisme. Il n'a pas omis de rappeler, à l'occasion, qu'il est nécessaire, à tous les niveaux de la société, d'instaurer la culture du tourisme selon les normes internationales. Ce volet est le côté le plus lourd du dossier du tourisme dans notre pays. Lors de ce périple sur le littoral de Boumerdès, le ministre a visité le projet de la Maison de l'artisanat de Dellys, le projet d'aménagement du vieux port de la plus ancienne ville de la région (Dellys) avec des commodités touristiques et un théâtre en plein air. Au niveau de la plage de Seghirat, il a assisté au nettoyage de la plage surnommée Ushuaïa à l'aide d'équipements neufs que la Direction du tourisme a mis à la disposition des communes. A Boumerdès-ville, le ministre a visité les chantiers de construction de deux hôtels et pris connaissance des aspects techniques d'un troisième dont les travaux seront bientôt lancés.