Le poste frontalier de Rous El Aoun, relevant de la commune d'El Kouif, à la frontière algéro-tunisienne, à 27 km au nord du chef-lieu de la wilaya est en ébullition depuis hier matin à cause de l'imposition du payement de la taxe de 30 DT à tous les automobilistes algériens qui transitent par les postes frontaliers vers les villes côtières de Tunisie, contrairement aux automobilistes tunisiens qui ne sont soumis à aucune taxe de la part de l' Algérie. Le week-end (samedi, dimanche en Tunisie), les Tunisiens sont très nombreux à faire la navette à longueur de journée entre le souk principal de la ville de Tébessa, appelé communément souk Enissa, et les stations-services des villages les plus proches des frontières. D'autres passagers vont même jusqu'aux villes de l'intérieur du pays, à savoir Aïn El Fekroun jusqu'à El Eulma pour faire leurs emplettes. Ce qui est vu d'un mauvais œil par des centaines d'automobilistes algériens qui ont décidé ce matin de passer à l'acte, empêchant tous les passagers tunisiens d'entrer sur le sol algérien, créant ainsi une tension aux portes de la frontière. Un grand nombre de passagers algériens en colère, parqués devant le poste frontalier, dénoncent cette mesure de la sinistre taxe de 30 DT équivalente à 2 100 DA et réclament l'adoption du principe de la réciprocité comme c'est le cas au niveau de la frontière tuniso-libyenne. La plupart de ces protestataires dénoncent aussi que la taxe de 30 DT relève de mesures discriminatoires et aléatoires à l'encontre des milliers d'Algériens qui transitent quotidiennement par ce poste. Ils lancent un appel aux autorités locales et centrales d'intervenir dans l'immédiat pour régler ce problème qui perdure depuis près d'une année. Dans l'après-midi, la situation était toujours tendue et risque de se propager aux autres postes frontaliers de Bouchebka et El Meridj, ont précisé nos sources.