Le ministère des Affaires étrangères organise, aujourd'hui 7 et demain 8 septembre, un atelier international sur le thème si brûlant de l'actualité qu'est la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme. Un atelier de travail qui verra une participation internationale qualitative et diversifiée avec des experts et des fonctionnaires de haut niveau. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cette rencontre, éminemment thématique, qu'abritera le Palais des Nations, à Club-des-Pins, à Alger, est présidée par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, se tiendra à huis clos, à l'exception de sa séance d'ouverture. Parmi les participants, on notera la présence de représentants de l'Union africaine, ceux de l'union européenne, mais aussi de ceux des pays membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies, notamment le secrétaire d'Etat adjoint pour la démocratie, les droits de l'Homme et le travail, Tom Malinovski, comme représentant du gouvernement des Etats-Unis. Troisième du genre qu'abritera l'Algérie, cette rencontre a comme thème exact «le rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme». Le ministère des Affaires étrangères a précisé, dans un communiqué rendu public hier, que la rencontre d'aujourd'hui «intervient dans le sillage des récentes rencontres organisées par l'Algérie et qui avaient porté respectivement tant sur l'expérience algérienne en matière de déradicalisation que sur le rôle de l'internet et des réseaux sociaux dans la lutte contre le cyberterrorisme». De même que, selon le même communiqué, «ces initiatives sont venues appuyer l'action que mène l'Algérie au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCFT) dont elle est membre fondateur et dont elle copréside avec le Canada le groupe de travail sur le Sahel». Le terrorisme, dont l'Algérie en a souffert durablement à la fin du siècle dernier, est devenu, aujourd'hui, le problème majeur qui menace toute la planète, avec ses manifestations dévastatrices un peu partout dans le monde, de l'Irak aux Etats-Unis, en passant par la Syrie, la Libye, la Tunisie, la France, l'Espagne, etc. Le monde s'est brutalement rendu compte, un certain 11 septembre 2001, que ce qui se passait en Algérie était un vrai génocide mené contre un peuple et son Etat par un terrorisme barbare qui a sa tutelle politique et idéologique. C'est d'ailleurs depuis les attentats du 11 septembre à New York que le «qui-tue-qui ?» avait perdu son aura et ses soutiens internationaux. L'islamisme politique avait été enfin désavoué et désigné comme le vrai coupable des massacres qui frappaient l'Algérie et bien d'autres pays encore, y compris les tout-puissants Etats-Unis d'Amérique. Comme le nazisme et le fascisme au siècle dernier, c'est cet islamisme politique qui constitue le socle idéologique sur lequel ont été bâtis de terrifiants groupes de la mort comme le GIA, l'AIS, le GSPC, puis Al-Qaïda, l'Aqmi et, depuis peu, Daesh ou l'EI. A la base, la radicalisation ou, comme l'appellera un document du ministère des Affaires étrangères, «la logique de l'exclusif». Le document en question précise en effet que «l'une des principales caractéristiques des idéologies extrémistes qui alimentent et justifient aujourd'hui le terrorisme réside dans la logique de l'exclusif et de l'exclusion, se plaçant ainsi à contresens des valeurs civilisationnelles d'ouverture, de tolérance, de dialogue et de coexistence sur lesquelles reposent nos sociétés. La négation de l'autre et de ses opinions devient ainsi les tenants de l'extrémisme et du terrorisme la règle, pour autant que ces opinions ne soient pas convergentes et n'accommodent pas leur propre philosophie, ses fondements et ses objectifs politiques et idéologiques». Un vrai fléau en fait pour toute l'humanité : «Si elles ne sont pas prises en charge adéquatement et contrecarrées et combattues sérieusement, poursuit le même document, les idéologies extrémistes finiront par menacer non seulement les fondements de nos sociétés, leur stabilité, leur cohésion et leur harmonie, mais par mettre en danger la paix et la stabilité internes et internationales et par engendrer des cycles de terrible violence destructrice.» A juste titre, il est ajouté que «l'histoire récente du siècle dernier avec le nazisme et le fascisme ainsi que les drames que vivent certains pays depuis quelques années maintenant confortent cette triste réalité». Le problème est très clairement défini : il s'agit, avant tout, de priver le terrorisme de sa source originelle : l'extrémisme, religieux notamment. C'est le défi majeur qui interpelle toute la communauté internationale.