Calama tout entière pleure le maestro du malouf, El Hadj Mohamed-Tahar Fergani. De nombreuses personnalités de cette ancienne cité ont réagi vivement à l'annonce du décès du géant de cette musique traditionnelle. Les Guelmis ont exprimé leur stupeur. Guelma, une ville réputée comme étant le fief des mordus de ce genre musical, pleure aujourd'hui sa disparition. Feu Saïd Bouster, Rafik Zenache, Fethi Kebabssa... des artistes guelmis ont interprété durant toute leur carrière et en toute humilité les chefs-d'œuvre du maestro, qu'il fait toujours bon de se remémorer, le temps d'un mariage, d'une fête de circoncision... Ils sont accompagnés à chaque fois par Mohamed Djoumabi, Samir Herirech, Fedaoui..., les plus fins connaisseurs de ce répertoire musical. D'El Boughi à Dalma, de Salah Bey à Ghab felk el ahbab, de Sid etalab à Sebagh, de Demâaï djara à Men frag ghzali, c'est un tour des plus beaux souvenirs du grand Fergani et de ces traces impérissables qu'il a laissées aux célèbres théâtres, romain et Mahmoud-Triki, dans tous les recoins de la ville et chez les familles citadines de Calama. De l'amour à la beauté, et de la joie aux larmes, Mohamed-Tahar Fergani a toujours gratifié les mélomanes de la ville du 8-Mai-1945 de ses œuvres. Il y a deux types de fans guelmis du maestro du malouf : ceux qui l'écoutent... et ceux encore plus rares qui l'ont côtoyé. Les regrettés Dada Omar Laïdi, Lhoussine Boudemagh, maître Aïbi dit El Oulem, Lakhdar Sahra, Amar Baâli dit Ouakha, mais aussi Salah Bônois, Abdelkader Derbal... qui font eux partie de cette seconde catégorie. «Mais ce n'est pas tout ! Car écouter Fergani est une chose, mais le côtoyer en est une autre», témoignent ses plus anciens admirateurs. Et d'ajouter : «El Hadj Mohamed-Tahar Fergani nous a quittés, mais le mythe reste vivant.»