Ils ne sont que deux partis à ne s'être pas encore prononcés officiellement à l'égard des prochaines élections législatives, ceci même si l'un est beaucoup plus tenté par le boycott et l'autre devra y prendre part. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Il s'agit du Parti des Avant-gardes des libertés et du Parti des travailleurs dont les comités centraux devront trancher la question lors de sessions ordinaires, respectivement le 7 et le 13 janvier courant. Pour ce qui concerne le parti que préside l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, l'option du boycott semble la plus plausible, à se fier seulement à ses toutes dernières déclarations publiques qui ne laissent pas de place au doute quant à une bouderie, rejoignant ainsi Jil Jadid, le seul parti à avoir signifié le boycott du scrutin prévu au printemps prochain. Certes, le candidat malheureux aux élections présidentielles d'avril 2004 et 2014 prend le minutieux soin de dire que la consultation à ce sujet est lancée depuis des semaines au sein de la base du parti dont la synthèse sera proposée aux membres du comité central samedi prochain pour leur servir de socle à leur prise de décision finale. Mais Benflis ne manque jamais, dans ses dernières sorties publiques, de maintenir son constat sur la situation politique du pays faite d'une vacance du pouvoir des suites de l'illégitimité des institutions, à commencer par celle de la présidence de la République. Ceci a contrario de ses autres pairs de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition, exception faite du parti que préside Soufiane Djillali qui en avait claqué la porte, qui ont tous mis de l'eau dans leur vin, en décidant de prendre part à ces élections, pour, expliquent-ils, «ne pas tomber dans le piège du boycott que leur tend le pouvoir qui, cette fois-ci, selon eux, n'aurait pas besoin d'une quelconque caution». Car pour le parti des Avant-gardes des libertés, décider de prendre part aux prochaines élections législatives serait synonyme de reconnaissance implicite d'institutions «illégitimes» car issues de «la fraude». Mais la véritable raison de cette option du boycott réside dans la crainte pour Benflis, de «perdre» le capital populaire engrangé lors de la dernière élection présidentielle avec la moisson de plus d'un million de voix glanées en dépit de la fraude massive qui l'a émaillée et qui a fait, d'ailleurs, l'objet d'un livre blanc. «Je crois que la messe est dite et que les jeux sont faits. Le système politique en place répète ses mauvais choix et poursuit sa fuite en avant. Il sait pertinemment que la fin de la tricherie politique et de la fraude électorale signifierait, du même coup, sa propre fin. La tricherie politique et la fraude électorale sont vitales pour sa survie et il ne le sait que trop bien qu'il ne peut y renoncer.», disait le président du parti des Avant-gardes des libertés dans l'une des ses dernières sorties publiques qui ne laisse pas de place au doute quant à l'option du boycott. Un choix qui ne manquera pas de déplaire à de larges pans de la base, parmi, notamment, les arrivistes d'autres partis, notamment ceux venant de l'ex-parti unique pour qui la politique de la chaise vide relève d'une pratique «impie» et la participation comme une «seconde nature». Le second parti qui maintient encore un semblant de suspense est le PT. Basant sa stratégie sur un soutien critique cher à l'ex-PAGS (Parti de l'avant-garde socialiste), le parti que dirige de main de maître Louisa Hanoune critique l'action de membres du gouvernement tout en ménageant son chef. Combien de fois, en effet, n'a-t-elle pas exigé le renvoi de membres de l'équipe à Sellal qu'elle accuse ouvertement de «travailler pour le compte de ce qu'elle appelle la «minorité oligarchique qui menace jusqu'à l'existence même de l'Etat et de la Nation». Mais en prenant, à chaque fois, le soin d'épargner le Premier ministre dans une démarche similaire concernant le président de la République dont elle ne cesse de dénoncer vigoureusement l'entourage. Ceci même si, à des moments précis, Hanoune a «osé» s'interroger quant à celui qui décide, parlant même d'un pouvoir parallèle, rejoignant indirectement Benflis qui, lui, parle de «déplacement et de multiplication des centres de décision» Ceci dit, la position du PT à l'égard des prochaines élections législatives, qui ne saurait être autre que la participation, sera formellement tranchée le 13 janvier courant à l'occasion d'une session du comité central du parti. Une temporisation que la direction du parti justifie par le fait que cette élection ne constitue pas une priorité, l'urgence étant la situation économique du pays.