Les présidents du MSP, du RCD et du parti des Avant-gardes des libertés ont beau estimer que les options du boycott et de participation aux prochaines élections législatives ne sont pas de nature à influer sur la cohésion et l'action collective de l'opposition, mais la réalité est tout autre. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Et pour cause, le sommet de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (Icso), prévu aujourd'hui dans l'après-midi au siège national du MSP, se déroulera, si le rendez-vous est maintenu, sous le sceau de nombreuses absences. Et pas que pour des raisons d'agendas chargés comme le signifiait, hier, le secrétaire général du mouvement Nahda, qui affirme ne pouvoir être de ce conclave en raison d'obligations partisanes. Mohamed Dhouibi ne dira pas s'il déléguera ou pas un des cadres du parti pour le représenter à cette réunion qui verra également l'absence quasi-certaine du FJD et de Jil Jadid et pas pour les mêmes raisons de plannings chargés mais bel et bien pour des considérations politiques étroitement liées au prochain scrutin législatif. Lakhdar Benkhellaf, adjoint de Abdallah Djaballah, justifiait, en effet, dans une sortie médiatique, l'absence du FJD à la réunion de cette après-midi de l'Icso du fait que cette dernière qui devait se tenir la semaine dernière a été reportée en raison de l'indisponibilité du parti des Avant-gardes des libertés. Ce que le cadre dirigeant du FJD dit ne pas apprécier, avançant, à son tour, les préparatifs intenses de son parti pour les prochaines législatives et le projet de fusion avec Nahda et El-Binaa pour justifier son absence au conclave d'aujourd'hui. Pour sa part, Jil Jadid, qui, pour rappel, avait claqué la porte de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) avant même que les membres de cette instance ne décident à leur majorité de prendre part aux prochaines élections législatives, ne serait pas de ce conclave si celui-ci venait à être maintenu. Une source proche du parti soutient ne pas apprécier qu'il y soit convié par un simple SMS. Ceci pour la forme car c'est plus le fond de la démarche que la direction de Jil Jadid semble récuser. La même source estime «insensé» que les partis boycotteurs de l'Instance puissent discuter des prochaines élections législatives, ce point devant certainement être à l'ordre du jour de ce sommet comme avancé par le président du MSP. En effet, dans l'entretien à notre journal samedi dernier, Abderrezak Mokri affirmait que cette réunion «évoquera les élections» en sus des perspectives de l'Instance, estimant que «même les boycotteurs peuvent participer au contrôle de ces élections pour confirmer leur option et nous les appellerons pour ce faire», parlant d'un «projet dans ce sens qui est au stade de maturation». Un «piège», selon toujours notre source, dans lequel Jil Jadid ne tombera pas, lui qui ne sera pas, ainsi, de cette réunion de ce lundi. Pourtant, le président du parti des Avant-gardes des libertés, celui du RCD ainsi que celui du MSP ne cessent de professer que la participation ou la non-participation aux prochaines élections législatives ne sont pas «indissociables de l'objectif commun à l'Icso, d'une transition démocratique négociée et sereine, le premier allant jusqu'à considérer que «rien dans la problématique secondaire et dérisoire de la participation ou de la non-participation à ces élections ne rend obsolète ou caduque l'impérieuse action collective de l'opposition nationale». Pour ce faire, d'ailleurs, Ali Benflis, Mohcine Belabbas et Abderrezak Mokri rappellent à chaque fois que ce n'est là qu'une inversion des rôles, expliquant que les boycotteurs d'aujourd'hui ne sont que les participants d'hier, soit l'élection présidentielle d'avril 2014 à laquelle les présidents du parti des Avant-gardes des libertés et de Jil Jadid avaient participé alors que les participants aux prochaines élections législatives, le RCD, le MSP et autres avaient tourné le dos à ce scrutin.