S'il partage avec elle le constat d'une crise au sommet de l'Etat, le président de Ahd 54 diverge avec l'opposition sur la démarche à suivre à l'effet de dépasser le système en place dont il s'interroge, par ailleurs, sur sa survivance 52 ans après le recouvrement par le pays de son indépendance nationale. M. Kebci - Alger (Le Soir) Un système qui, pour Ali-Fawzi Rebaïne, qui animait, hier dimanche, une conférence de presse, «doit partir», non sans s'interroger sur sa longévité au moment où, argumentera-t-il, «de par le monde, aucun parti n'a pu maintenir sa popularité cinquante ans durant». Tenant absolument à se distinguer du reste de l'opposition, le candidat à la présidentielle d'avril dernier dira «ne pas faire de fixation sur la personne du président de la République» qui, selon lui, «appartient désormais à l'histoire». Manière pour lui de signifier qu'il faille se préparer à la période post-Bouteflika. Et les deux initiatives lancées dans cette perspective, une période de transition assortie de la mise sur pied d'une commission indépendante qui aura pour mission d'assurer le processus électoral dans le pays lancée par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique et une conférence nationale pour la reconstruction du consensus national n'agréent pas Rebaïne. Pour la première initiative, si le patron de Ahd 54 la désapprouve, c'est en grande partie à cause de la «présence parmi ses initiateurs de bien d'ex-guides de l'exécutif» qui, selon lui, «ont mangé dans la soupe du pouvoir». Concernant la démarche du FFS, Rebaïne soupçonnera ce dernier de jouer l'intermédiaire entre l'opposition et le pouvoir. «Je suis un homme politique à la tête d'un parti politique. Si je veux discuter avec le pouvoir, je le ferai en toute responsabilité», dira-t-il. Cela dit, le président de Ahd 54 déclinera sa propre feuille de route sous forme d'un gouvernement d'union nationale où l'opposition aura droit à des postes ministériels clés, à l'effet d'organiser une période de transition qui sera entamée par des élections législatives. Par ailleurs, Rebaïne invitera le secrétaire général du FLN à apporter la contradiction à ce qui lui est reproché, voyant en la victoire de Ali Haddad à la tête du FCE un soutien franc au système en contrepartie de tirer profit de la rente.