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Mohamed Hakim Soufi, président-directeur général de la compagnie d'assurances Macir-Vie, au Soir d'Algérie : «La proximité avec nos clients, une priorité»
Entretien réalisé par Ahmed Ammour Mohamed Hakim Soufi, le président-directeur général de Macir-Vie, la première compagnie d'assurances privée en Algérie spécialisée dans les assurances des personnes et leader dans l'assurance voyage, revient dans cet entretien qu'il nous a accordé sur les différents produits proposés et les perspectives de la filiale de la CIAR, fondée en 2011 suite à la séparation des assurances de personnes et des assurances dommages. Avec l'ambition d'être à la hauteur des attentes des opérateurs, le P-DG de Macir-Vie, qu'il dirige d'ailleurs depuis son lancement en 2011, milite pour plus de liberté des compagnies d'assurances privées. Occupant également le poste de vice-président de l'Union des assureurs algériens (UAR), M. Soufi, diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA) d'Alger, explique qu'avec le lancement de l'e-paiement, Macir-Vie a eu plus de 4 000 visiteurs uniques et plus de 500 devis établis en 6 jours. Le Soir d'Algérie : Macir-Vie est la première compagnie privée spécialisée dans les assurances de personnes en Algérie. Qu'est-ce qui l'a différencie des autres assureurs ? Mohamed Hakim Soufi : Macir-Vie est une compagnie qui se différencie des autres assureurs par une proximité extrêmement forte vis-à-vis de ses clients, d'une part, et par sa gestion efficiente dans le remboursement des sinistres, d'autre part. Je m'explique : une proximité vis-à-vis de ses clients par la mise à disposition de passerelles de communication multicanaux en utilisant l'ensemble des ressources actuellement disponibles comme le e-paiement, la déclaration de sinistres en ligne, le devis en ligne en comprenant l'usage optimal des réseaux sociaux. A titre d'information, nous sommes la compagnie qui enregistre la plus forte communauté de fans sur Facebook avec près de 165 000 personnes, nous sommes présents sur Twitter, Instagram sans oublier l'intégration, dans notre stratégie digitale, de notre chaîne YouTube. Donc nous nous voulons modernes en termes d'écoute et d'action en dépassant le cadre traditionnel des assurances classiques. Il y a aujourd'hui une lame de fond qui est en train d'émerger dans les services digitaux. Nous nous en inspirons et nous y mettons, en conséquence, toute notre énergie conformément aux actions du gouvernement et au-delà, conformément aux exigences de notre époque. En effet, je rappelle que dans le cadre du nouveau modèle économique, les autres secteurs devront, également, connaître une croissance moyenne soutenue de 6.5% par an pour l'agriculture et de 7.4% pour les services marchands. La part des BTP dans le PIB devant progressivement décliner en faveur des services de connaissances, la croissance de ce secteur sera de 1.7% en moyenne sur la période, cela signifie que la part réservée aux services internet dans le processus de croissance économique va non seulement être soutenue mais accentuée, c'est une superbe nouvelle pour nous autres acteurs dans le secteur des services et cela permet de comprendre à quel point l'économie numérique va prendre un essor considérable et pour finir car les chiffres sont plus explicites que les mots. A titre d'exemple, la valorisation boursière des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) est égale à 2 120 milliards de dollars. Le PIB de l'Algérie : 178 milliards de dollars. Tout est une gestion efficiente dans le remboursement des sinistres signifie que nous partons d'un postulat très simple, le client veut être remboursé en temps et en heure, ça c'est le postulat classique, il faut maintenant l'adapter au client algérien. Celui-ci est très différent, beaucoup plus complexe et beaucoup plus exigeant que partout ailleurs dans le monde mais avant tout, c'est un homme de parole. Autrement dit, il est prêt à attendre tout le temps qu'il faudra pour obtenir son remboursement mais il exige de la part de sa compagnie une date à laquelle il est sûr de recevoir ses fonds. Ainsi donc, la psychologie du client algérien est particulière. De ce fait, Macir-Vie, forte de son expérience et de sa connaissance du marché et forte de son équipe à 100% algérienne, comprend les attentes des clients et surtout comprend que le contrat n'est pas et ne doit pas être rigide par moments, il y a tout un environnement qui doit entourer le client et cet environnement nous nous attelons à ce qu'il soit le plus simple, le plus souple et le plus agréable qui soit afin que le client se sente tant en confiance qu'apprécié ; en fait Macir-Vie doit devenir, selon nous, un mode de vie. Macir-Vie doit entrer dans les habitudes de consommation des clients, ça doit devenir un réflexe pour le client. Quels sont les produits les plus demandés et quels sont les produits attendus pour élargir votre portefeuille-clients ? Nous sommes leaders sur la garantie assurance voyage mais nous nous positionnons de manière agressive sur le volet assurance groupe et assurance vie qui est une garantie à première demande pour les banques, donc nous avons 3 grosses garanties qui sont demandées par la clientèle tant corporate que pour les particuliers. Pour ce qui est des produits attendus pour élargir notre portefeuille, nous réfléchissons en termes de produits ou de garanties. En effet, tous les produits dont nous avons besoin existent déjà dans notre portefeuille, à l'exception de la garantie santé internationale pour laquelle nous sommes la seule compagnie en Algérie à avoir le visa de commercialisation, mais elle a été suspendue par le ministre des Finances et nous militons pour qu'elle soit réactivée mais c'est un autre débat car nous respectons les décisions du ministère et nous faisons entièrement confiance au jugement de nos autorités dans ce cadre. Seulement, quand ce produit sera réactivé nous serons capables de le proposer à notre clientèle immédiatement. Par ailleurs, je dois vous indiquer que nous réfléchissons et agissons en termes de services à forte valeur ajoutée, autrement dit, nous savons quelles sont les attentes des clients et nous y répondons à travers des partenariats qui permettent de faciliter la vie aux clients. D'ici quelques mois, inch'Allah, nous allons proposer des partenariats qui vont rendre l'acte de souscriptions beaucoup plus facile pour nos clients avec des systèmes de fidélisation qui n'ont jamais vu le jour dans notre pays, nos clients le méritent. Vous avez lancé récemment un nouveau produit, à savoir le service E-Paiement, accessible à tous les détenteurs d'une carte CIB. Quels sont les premiers retours et est-ce que vous allez généraliser cette opération avec d'autres banques ? En 6 jours, nous avons, via notre site web macirvie.com, eu plus de 4 000 visiteurs uniques, 500 devis établis et près d'une centaine de contrats souscrits et cela est en nette progression grâce à Dieu. Par ailleurs, je rends hommage aux équipes qui ont cru en nous et qui nous ont soutenus. Je parle ici du ministère délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers en premier lieu ainsi que nos partenaires de Société Générale Algérie en collaboration avec la SATIM qui nous ont portés à bout de bras. Par ailleurs, sur la question de savoir si nous allons généraliser cette opération avec d'autres banques, il m'apparaît évident que si certaines banques veulent faire le pari de la modernité en partenariat avec Macir-Vie, je ne pourrai que mettre toutes mes forces dans la concrétisation d'un tel projet sauf que je vous rappelle que notre partenariat avec Société Générale Algérie dans le e-paiement permet d'accepter sur notre site toutes et je dis bien toutes les cartes CIB actuellement en circulation. Si d'autres banques, à qui je réitère mon appel, souhaitent qu'elles le fassent avec nous, travailler dans le domaine de l'assurance vie ou même faire de la bancassurance, j'en serai plus que ravi et nous agirons de telle sorte qu'ils auront les tarifs les plus attractifs du marché. En conclusion, je tiens à dire que nous sommes une société algérienne à capitaux 100% algériens, je regrette que nous n'ayons pas eu l'opportunité et la chance de travailler avec les banques publiques, c'est dommage mais nous avons bon espoir qu'un jour ils nous sollicitent et nous leur montrerons la capacité des entreprises privées algériennes à leur fournir un service de qualité et de très haute facture, inch'Allah. Ce nouveau service n'est disponible pour l'instant que pour le produit assurance voyage, comptez-vous le proposer sur d'autres produits ? Bien évidemment, car nous sommes en plein dans la négociation de notre virage numérique ce qui signifie que très bientôt, nous allons pouvoir délivrer tous les produits en assurance de personnes à travers notre site et bien d'autres services qui permettront de vulgariser l'utilisation du web. Nous allons faire en sorte, inch'Allah, que le site web de Macir-Vie soit un passage agréable pour tous les internautes algériens et qu'il puisse répondre à bon nombre de leurs préoccupations pour une expérience utilisateur des plus satisfaisantes. Quelles sont les perspectives de Macir-Vie ? A moyen terme, devenir la seule compagnie offrant tout le panel de services digitaux de la souscription à la gestion des sinistres en passant par la fidélisation. Le secteur des assurances a été impacté par la chute du marché de l'automobile. Macir-Vie, qui est une filiale de la CIAR, est-elle touchée par cette crise ? Macir-Vie est une société dédiée aux assurances de personnes. La chute du marché de l'automobile ne la concerne pas ou très peu. Cette crise est systémique et disparaîtra lorsque les constructeurs automobiles auront déployé leurs installations en Algérie conformément au cahier des charges émis par le gouvernement, la question n'est pas de savoir si cette crise est importante ou pas, la vraie question à poser est de savoir combien de temps elle durera, c'est tout l'enjeu et c'est pour cela que les efforts du gouvernement sont à saluer et à soutenir dans ce domaine. Songez-vous à développer d'autres créneaux à l'avenir ? Nous sommes persuadés qu'un assureur sait pratiquer de l'assurance. Nous n'avons aucune prétention à aller sur d'autres secteurs, notre leitmotiv est de donner le meilleur service à notre clientèle et faire croître notre entreprise. C'est notre objectif principal, le reste ne nous intéresse pas, nous connaissons parfaitement nos limites. D'un autre côté, nous sommes dans un processus de digitalisation qui peut nous amener éventuellement à prendre des participations dans des entreprises innovantes car nous croyons au potentiel de ces TPE/PME/PMI spécialisées dans les services internet et qui nous permettraient de faire un saut qualitatif dans les services rendus à la clientèle, d'autre part, nous croyons fermement dans le potentiel de croissance des services internet en Algérie et nous voulons en être un acteur majeur car nous savons que c'est l'avenir. L'assurance des personnes est très peu développée en Algérie. Selon vous, quelles sont les raisons de ce désintéressement de la population ? Je ne le crois pas, et les chiffres prouvent en effet que l'assurance des personnes a trouvé un écho favorable au sein de la population puisque c'est le secteur qui porte la croissance du marché des assurances, ainsi le marché des assurances dommages a connu un ralentissement alors que celui des personnes a, quant à lui, porté la croissance de tout le marché. En effet, quand vous reprenez le rapport d'activité des assurances éditées par le ministère des Finances, la direction générale du Trésor, Direction des assurances en 2015, il est mentionné que les assurances de dommages ont progressé de 1%, passant de 116,9 milliards DA en 2014, à 117,8 milliards DA en 2015. Par contre, les assurances de personnes ont contribué positivement à l'évolution de l'activité́ des assurances. Sur un volume additionnel de primes toutes branches confondues de 2,4 milliards DA, environ 1,2 milliard DA proviennent des assurances non dommages, soit une contribution de 52%, même si l'assurance automobile reste la principale source alimentant les primes du marché. Partant de là, il m'apparaît évident qu'il n'y a pas désintéressement de la population, bien au contraire, seulement et c'est là où je vous rejoins, il faut réactiver des garanties comme la «santé internationale» qui permettrait non seulement de répondre à un besoin extrêmement important de la population qui souhaite se faire soigner partout dans le monde, Algérie comprise, mais en plus permettrait d'augmenter l'assiette fiscale des compagnies d'assurances au bénéfice du Trésor public, permettrait de capter de l'épargne, diminuer, en conséquence la masse monétaire en circulation et donc diminuer l'inflation. Il faut compter sur les compagnies d'assurances pour jouer pleinement leur rôle puisqu'à la base, elles sont aussi présentes sur le marché pour proposer des garanties de capitalisation, elles ont un rôle donc majeur dans l'effort économique contre la tendance inflationniste et doivent être soutenues en cela par les pouvoirs publics qui devraient les autoriser à vendre ce type de produit comme la santé internationale. Ne pensez-vous pas qu'avec l'essoufflement du système national des assurances sociales et de la retraite, ce serait un manque à gagner ? Comme je vous l'ai dit précédemment, les compagnies d'assurances doivent absolument être un dispositif d'appui aux institutions comme la Cnas et la CNR en proposant des produits de capitalisation qui sont un gisement énorme de générateurs de richesses au sein de la société. D'ailleurs, en Europe et dans le monde, les fonds de pension tirent leurs ressources des placements des compagnies d'assurances et qu'ailleurs, les compagnies d'assurances sont parmi les plus grands capteurs d'épargne et elles sont parmi les plus grands propriétaires immobiliers. Les compagnies d'assurances sont un pan entier du secteur financier et sont donc capables de jouer un rôle moteur dans le développement d'un pays. Permettez-moi de revenir sur un point, un exemple, nous intervenons en tant que compagnie d'assurances dans le cadre de l'assurance groupe pour couvrir le personnel d'une entreprise contre les accidents du travail, les maladies et autres financements des soins de santé sauf que nous n'intervenons donc que sur 20% du ticket modérateur et 80% sont pris en charge par la Cnas. Ainsi, il m'apparaît peut-être opportun de permettre aux compagnies d'assurances algériennes d'intervenir, de manière progressive, de 5% en plus par exercice avec une limite de 40% sur 4 ans sur ce volet, ce qui permettrait d'alléger la charge financière qui repose sur les épaules de la Cnas, sachant que la Cnas fait un travail fabuleux depuis sa création en prenant en charge la totalité de la population algérienne déclarée mais je pense que nous avons le devoir de les aider dans cette mission plus que stratégique. Pourquoi pas ? Je pense qu'il faut désormais poser cette question et voir dans quelles mesures nous pouvons travailler la main dans la main.