Le souverain pontif Jean- Paul II agonise et ne tardera pas, affirment uninanimes les m�dias du monde entier, son entourage et ses collaborateurs, � succomber � sa longue maladie. A 85 ans bient�t, cet enfant de Pologne, acteur de cin�ma dans sa jeunesse, aura marqu� l'histoire de l'humanit� et aura �t� l'une des personnalit�s les plus influentes et les plus m�diatis�es de tous les temps. Chef du petit-grand Etat du Vatican, Jean-Paul II aura �t�, � la fois, le guide spirituel, moral de tous les catholiques, soit le tiers de l'humanit�. Depuis soit �lection en 1978, le pape a fait de l'Eglise un acteur spirituel social et m�me politique de premier plan sur la sc�ne internationale. Son charisme, son ouverture d'esprit, son discours mod�r� et son temp�rament ont fait qu'il r�ussisse parfois l� o� l'ONU �choue. Partisan de rapprochement et de dialogue entre les trois grandes religions, Jean-Paul II a r�ussi la prouesse de ne pas �tre compl�tement �rejet� par les protestants, et d'�tre respect� par les musulmans et les juifs. Il marquera son pontificat de vingt-six ans par quelques coups d'�clat diplomatiques inimaginables en leur temps. En 1984 d�j�, Jean-Paul II rencontrait Yasser Arafat, le chef de l'OLP, consid�r� � l'�poque par les puissants de ce monde comme �une organisation terroriste�. Le pape reconna�tra officiellement l'Etat palestinien d�s 1993. En 2001, Jean-Paul II bousculera un tabou s�culaire : il sera le premier pape dans l'histoire � visiter une mosqu�e. C'�tait la mosqu�e des Omeyyades � Damas en Syrie, un lieu fortement symbolique pour une visite qui devait d�finitivement ranger la �hache� de guerre des Croisades. Un extr�miste islamiste turc avait, pourtant, failli l'assassiner en 1981 au cœur du Vatican. Mais Jean-Paul II s'en est sorti avec quelques blessures � l'abdomen. Tout comme il �chappe, au milieu des ann�es 1980 � un autre attentat perp�tr�, celui-l�, par les redoutables services du KGB de l'ex-URSS. Il �tait pour ainsi dire la b�te noire de Moscou qui l'a toujours consid�r� comme un homme des Am�ricains. Homme de religion, lib�ral, il n'en fallait pas plus pour agacer le Kremlin en fait. Ceci �tant, la plus grande victoire du r�gne de Jean-Paul II reste, incontestablement, celle d'avoir neutralis� les extr�mistes catholiques. A la fin de son pontificat, leur influence et leur poids sont quasiment nuls. Jean-Paul II a grandement restitu� � l'Eglise son r�le naturel. A savoir un r�le moral, social et humanitaire mais pas politique. Et quand �a lui arrive de faire de la politique, c'est pour des missions de bons offices pour r�gler des conflits ou mettre fin � des guerres. L'Eglise qui ne combat plus la science n'intervient d�sormais que pour tenter de moraliser quelque peu les progr�s vertigineux de la biologie et de la g�nie g�n�tique. Un axe qui, avec les guerres et la r�surrection des extr�mismes religieux, constituera les priorit�s du successeur de Jean-Paul II en ce d�but du XXIe si�cle. Aussi convient-il de pr�ciser que la succession de l'auguste pape se fait via un conclave des cardinaux, 117 au total, en plus d'un autre "anonyme" que Jean-Paul II a d�sign� en 2003. Ce conclave se tiendra au Vatican quinze � vingt jours apr�s le d�c�s du pape.