S'exprimant lors d'un meeting à la Maison de la culture, Mohcine Belabbas a saisi l'occasion de la célébration du 20 avril pour rappeler le combat que mène chaque année le RCD depuis sa création pour tamazight. «La reconnaissance de tamazight n'est pas venue toute seule. Ce sont nos luttes qui ont fait plier le pouvoir. Le combat est loin d'être achevé sachant que cette reconnaissance demeure insuffisante parce qu'on observe que tamazight est toujours considérée sous tutelle de la langue arabe», a martelé Mohcine Belabbas avant de réaffirmer la détermination et l'engagement de son parti à poursuivre la lutte jusqu'à «la consécration de tamazight, première langue partout en Algérie». Devant une assistance très nombreuse, sur les prochaines élections, Mohcine Belabbas a ensuite déploré l'absence de compétition entre les programmes de partis engagés pour ces législatives qui, selon lui, sont réduites à «une course aux slogans». «Au parlement, on doit proposer des solutions à des problèmes qui se posent à toute la nation. Des propositions sur des questions liées à la justice, l'école, l'administration, l'économie, les relations internationales. Un programme électoral comporte des solutions concrètes, mesurables, réalisables à court, moyen et long terme. Mais on constate que nombre de partis et candidats font campagne comme s'il s'agissait d'une élection locale», regrette Mohcine Belabbas, affirmant que «le RCD vient avec un programme et des solutions concrètes et non avec des slogans creux». «Notre programme était ficelé depuis le mois de décembre passé avant de décliner au fur et à mesure nos propositions et solutions pour la sortie de crise dans le pays», ajoute le président du RCD expliquant que «la décision de son parti pour la participation aux législatives du 4 mai "découle justement de la situation de désespoir qui ronge les citoyens"». «Les suicides, les immolations par le feu, le phénomène de la harga sont autant de signe de ce désespoir semé par le pouvoir dans le pays», note Mohcine Belabbas, fustigeant le discours du gouvernement qui propose «l'austérité comme seule issue à la crise qui secoue le pays». «Chaque problème peut trouver sa solution .Mais pour les trouver, il faut écouter et parler avec son peuple», assène Mohcine Belabbas. Citant la résidence du Sahel Club-des-Pins qui coûte, selon lui ,annuellement, au Trésor public près de 50 milliards de dinars, le président du RCD plaide pour «sa privatisation». «Il n'appartient pas à l'Etat de gérer le tourisme», estime l'orateur qui propose les énergies renouvelables et les panneaux solaires mais surtout le GPL comme source de création d'emplois et pourraient générer de l'argent. Mohcine Bellabas évoque aussi la restructuration de l'administration avec le renforcement des communes, l'instauration des régions et la suppression des daïras jugées budgétivores. «Les daïras qui ne servent à rien bouffent l'argent des contribuables. Supprimer ces structures et affecter leurs effectifs aux communes qui en ont le plus besoin», selon Mohcine Belabbas. Dans son discours, le président du RCD juge que «les subventions ciblées doivent faire l'objet d'une gestion intelligente et rigoureuse». «Les soins gratuits ne sont que de la poudre aux yeux (...) Au RCD, on propose la carte Hayat. La même chose pour le lait qui profite aux fabricants de yaourts (...) Plus de 30% de retraités ne touchent pas leurs retraites ! Ils sont livrés à la rue ou aux maisons de vieillesse», explique-t-il en promettant une meilleure gestion de ces subventions orientées exclusivement vers les plus démunies. Mohcine conclut sur une note d'espoir affirmant que «les solutions existent et coûtent peu et génèrent de l'argent, de la richesse et des emplois. On n'aura plus besoin d'austérité»