L'Absent, dans une autre ville, pays, une autre région, un autre continent ou parti vers l'Au-delà, est présent quand des gens parlent de lui. L'Absent est aussi présent dans le cœur de ceux qui l'aiment. Valentin Vasilivitch Pavlovsky était présent jeudi soir à Alger à travers l'hommage que lui rend sa fille Valentina Ghanem Pavlovskaya, et à travers les discussions sur ce grand «Gospodine» (Monsieur) et grand artiste plasticien, fondateur d'une école des beaux-arts dans la ville d'Odessa en Ukraine. «De Toits à Moi» est presque une discussion», fait remarquer Valentina Pavlovsaya avec émotion. Les jeux de mots du titre de l'exposition et aussi de certains tableaux ont une intime signification. Quand Valentin Pavlovsky survolait la ville quasi-méditerranéenne, d'Odessa sur la mer Noire, il voyait les toits des maisons avec leurs couleurs chatoyantes et aussi les «vides» comparables à des zones d'ombre. Il disait à sa fille que ces diférences de tons sont comme une métaphore sur la vie avec ses hauts et ses bas, ses côtés clairs et aussi obscurs. Les œuvres intitulées «Route de Soie» et «Ombre de soie» sont aussi à comprendre dans les deux sens, écrit et phonétique, voire poétique. Valentin Vasilivitch Pavlovsky était présent jeudi soir à la galerie Sirius à Alger à travers la vingtaine de tableaux en particulier le chaleureux «Amour paternel». «J'ai aussi travaillé sur ma ville natale, Odessa, et sur Alger, ma ville d'adoption. Ce travail est aussi une réflexion sur la destinée et sur la philosophie de la vie», nous expliqua Valentina Ghanem Pavlovskaya. Des œuvres comme «Reflets d'Alger», «Eclat Urbain», «Violon Ville» et «Reflets de ma ville» entrent dans ce cadre. La discussion sur le tableau «Reflets de ma ville» dans lequel est visible un joueur d'accordéon fait rappeler à l'artiste de beaux souvenirs de la famille réunie chaque dimanche autour d'une table chantant en chœur à la manière russe ou ukrainienne. Tout comme sa fille Valentin Vasilivitch Pavlovsky est artiste-plasticien. Ses études, il les a faites à l'Institut des Beaux-Arts d'Odessa. Généreux et philanthrope, il décide un jour, d'ouvrir une école des beaux-Arts à Odessa. Du temps du socialisme et de l'Union soviétique, cet objectif paraissait irréalisable. Finalement, il a eu l'autorisation ! Mais les moyens manquaient et la famille a dû vendre presque tous ses biens pour financer le projet. Plus tard, les choses se sont tellement améliorées que six filiales de l'école ont été ouvertes dans la région d'Odessa. L'Ecole a formé un grand nombre d'artistes et de professeurs des beaux-arts ukrainiens et étrangers. Valentin Pavlovsky disait souvent à sa fille qu'il faut voir la vie du bon côté et «voir des couleurs flamboyantes, même dans les choses les plus sombres». Parti, il y a cinq ans, vers l'Au-delà, il sera présent à Alger jusqu'au mois de septembre, et durant toute l'exposition «De Toits à moi» à la galerie Sirius de Télemly.