M. Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) : «C'est la plus grande honte pour le secteur de l'éducation. Les décisions politiques priment sur les méthodes pédagogiques, alors que le secteur doit être autonome là-dessus. Nous aimerions savoir qui est ce bras long qui est intervenu pour que cela puisse se faire. L'an dernier, une dizaine de lycéens bloqués dans les encombrements causés par un cortège ministériel n'ont pas passé leurs examens et aucun des gouvernants n'a pensé à leur faire passer leurs examens en seconde session. Sachez que nous sommes contre cette décision et que nous tiendrons un conseil national, d'ici la semaine prochaine, suite auquel nous prendrons une décision par rapport à la question.» M. Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) : «Nous aurions aimé que le gouvernement laisse l'éducation donner des leçons de rigueur, afin que cela se répercute, comme effet boule de neige, sur le respect des lois de la république. Nous espérons que cela ne se reproduira pas l'an prochain car beaucoup vont profiter de ça pour repasser en recalage. L'an dernier, l'Etat n'a pas cédé aux retardataires. Nous demandons à ce que la deuxième session se fasse pour tout le monde, après l'affichage des résultats, ainsi, même les recalés pourront se rattraper.» M. Seddik Chihab, porte-parole du parti Rassemblement national démocratique (RND) : «Cette question, distinctement appréciée, donne une seconde chance aux élèves. Seulement, sur le plan de la gestion, de la pédagogie et de l'éthique, cela reste à débattre. Globalement, il est toujours bon d'offrir une seconde chance à ceux qui n'ont pas pu être à l'heure.» M. Hamid Ferhi, coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS) : «Si une deuxième session de l'examen du baccalauréat doit se tenir, elle ne doit pas se faire uniquement pour les élèves retardataires, mais également pour l'ensemble des élèves qui n'auront pas eu leur examen, dans le but de rationaliser les efforts de l'éducation nationale.» M. Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) : «Au moment où Mme la ministre se démène pour rendre à l'examen du baccalauréat sa notoriété et sa crédibilité, le jour même où elle annonce qu'elle n'organisera pas une session pour les retardataires, voilà qu'une décision prise en haut lieu, accorde une deuxième session pour les élèves arrivés en retard. [...] Puisque nous encourageons la médiocrité et la paresse, le Satef exige la levée des sanctions contre tous les travailleurs qui se sont absentés (justifiées ou pas!) en leur rendant la prime de rendement, la suppression de la ponction sur salaire et le blâme dans leurs dossiers. Le SATEF exige aussi qu'il soit permis aux candidats libres absents de participer à la deuxième session. C'est cela aussi l'équité et la justice sociale pour ne pas dire le populisme ! Encore une fois, la crédibilité du bac a été souillée. Des revanchards n'ont pas réussi à discréditer l'examen du bac par des fuites de sujets et voila qu'on le discrédite par voie officielle. [...] Ce n'est pas de cette manière que l'Algérie ira vers une école de qualité ! [...] Au moment où on devrait parler d'indicateurs clés de performance dans nos écoles, on encourage l'incompétence et la médiocrité et nous éduquons nos enfants à la paresse et à la fraude! Le Satef ne peut et ne veut cautionner une telle décision et nous portons à la connaissance de l'opinion publique que nous n'avons pas été associés à cette décision.».