Messaoud Koussa perd son statut de président de la commission fédérale d'arbitrage qu'il a été chargé de diriger au lendemain de l'élection du nouveau fédéral de la FAF présidé par Kheireddine Zetchi. Un simple et bref communiqué publié sur le site de la fédération, hier en début d'après-midi, annonce la fin de fonction de l'ex-arbitre international et président de la ligue de Sétif. «Compte tenu de son attitude et de ses déclarations à la presse, constituant une atteinte à l'obligation de réserve de tout membre du Bureau fédéral à l'égard de la Fédération algérienne de football, le président de la FAF a décidé de décharger M. Messaoud Koussa de ses fonctions de président de la Commission fédérale de l'arbitrage». Des déclarations incendiaires dans lesquelles Messaoud Koussa a carrément mis en cause la gestion opaque du «dossier arbitrage» par l'instance fédérale. Il semble bien que les résolutions du dernier BF soient derrière la montée au créneau de M. Koussa qui a déjà, en avril dernier, annoncé qu'il démissionnerait de son poste de président de la CFA si Amalou Mokhtar venait à être maintenu dans le cercle décisionnel de l'arbitrage. En fin de compte, la «guerre froide» entretenue par le néo-président de la FAF qui insistait à renouveler sa confiance à Mokhtar Amalou malgré les «réserves» du nouveau président de la CFA n'a jamais cessé. S'il est vrai que Messaoud Koussa a accepté de laisser tomber la gestion du passif laissé par l'ancien membre du bureau fédéral chargé de l'arbitrage (Khalil Hammoum, ndlr), assurant que sa mission débutera lors du prochain exercice, il s'est gardé quelques marges de manœuvre dans l'activité de la commission fédérale d'arbitrage. C'est cette assurance de pouvoir gérer à sa manière la CFA qui semble avoir été «ébranlée» lors du dernier bureau fédéral, jeudi passé. Une réunion sanctionnée par un communiqué dans lequel, pourtant, M. Koussa a demandé et obtenu l'accord de ses pairs de la FAF de choisir son équipe. «M. Messaoud Koussa, président de la Commission fédérale d'arbitrage, a demandé aux membres du Bureau fédéral de choisir lui-même son équipe. Une équipe composée de 8 personnes. Une demande à laquelle les membres ont accédé après un long débat», lit-on dans le texte du communiqué final de la réunion du jeudi. Il semble bien, toutefois, que la décision des membres du BF/FAF de procéder à la désignation des arbitres grâce à un logiciel soit derrière la volte-face de l'ancien arbitre. Non pas que le procédé soit contesté par M. Koussa mais parce que celui-ci a exigé que l'opération soit engagée au début de la prochaine saison et non pas «à moyen terme» comme précisé dans le texte qui a sanctionné la réunion du BF. Surtout que ledit communiqué ne donne aucune précision à propos de l'avenir de la paire Amalou-Benali au sein de la CFA. Or, dans ses «revendications» Messaoud Koussa était clair. Pas question pour lui de «collaborer» avec ces deux personnes (Amalou et Benali. Déjà en pleins travaux du BF/FAF, Messaoud Koussa ne s'est pas empêché de montrer son offuscation de la légèreté avec laquelle le dossier arbitrage a été traité. « Si vous voulez m'imposer des personnes avec lesquelles je refuse catégoriquement de travailler, vous n'avez qu'à venir gérer à ma place la commission d'arbitrage. A ce rythme-là, je suis prêt à vous laisser ma place, mais je vais dénoncer ces pratiques d'un autre âge.» Une menace qu'il a mise à exécution au sortir de cette réunion qui a duré plus de 10 heures et durant laquelle les affaires d'arbitrage ont été abordées en long et en large par les membres du BF. Vendredi matin, sur les ondes de la Radio nationale, M. Koussa annoncera sa démission de la CFA non sans tirer à boulets rouges sur tous ceux qui veulent maintenir l'ordre établi. «Cela prouve que l'arbitrage génère beaucoup d'intérêts», a-t-il notamment asséné. C'est cette dernière phrase qui semble avoir été mal appréciée par le président de la FAF qui a fini par «mettre au frigo» Messaoud Koussa et son projet de réhabilitation d'un corps arbitral plus que jamais dénoncé. Aussi bien par les victimes des erreurs arbitrales que par les grands bénéficiaires de la générosité de certains hommes en noir.