Le tribunal criminel de Tizi- Ouzou s'est pench� ce dimanche 10 avril sur les circonstances de l'assassinat, le 22 avril 2002, du chauffeur de taxi Merahi Yahia, p�re de famille, ancien arbitre de football, estim� de tous, sur la route reliant la ville baln�aire d'Azeffoun � celle de Fr�ha, � une trentaine de kilom�tres au nord-est de Tizi-Ouzou. 7 pr�venus dont 2 r�cidivistes en d�tention pr�ventive poursuivis pour association de malfaiteurs, homicide volontaire avec pr�m�ditation, vol � main arm�e, 2 autres pour nond�nonciation de crime et les 3 derniers pour recel du v�hicule de la victime cit�s, avec 2 absents, en tant que pr�venus libres. Les faits remontent au 24 avril 2002. La victime venait d'effectuer une course sur Azeffoun o� elle a d�pos� trois clients, � savoir B. Redouane, H. Nassim et Z. Lynda, pour des raisons que leur crime mettra en �vidence par la suite. Les deux premiers accus�s demandent � leur transporteur de les conduire � Tigzirt mais ce dernier refuse et leur propose de les d�poser sur son chemin de retour � Fr�ha. March� conclu, diront-ils, en abandonnant Z. Lynda sur place en compagnie de L. Merzak, leur but �tant de s'emparer, par tous les moyens, du v�hicule de la victime pour le vendre comme ils proc�dent habituellement. Rapelons que ces individus n'en sont pas � leur premier vol. Confiante, la victime — elle conna�t bien B. Redouane, un parent par alliance — reprend la route, pour son malheur, avec ses deux clients, ses futurs assassins, qui ont pr�m�dit� leur coup dans la matin�e de la m�me journ�e et con�u le guetapens fatal. Parvenus dans un coin d�sert, les meurtriers choisissent un grand virage pour s'attaquer, l'un par derri�re l'autre de c�t�, � leur victime, occup�e � n�gocier ce dangereux tournant, en lui ass�nant plusieurs coups de couteau. Le rapport d'autopsie d�nombrera exactement 30, caract�risant l'acharnement des meurtriers mais aussi la r�sistance de la victime en d�pit des premiers coups port�s par surprise. Durant l'audience, B. Redouane a retrac� avec pr�cision et d�tails les circonstances de ce meurtre tentant de minimiser son r�le et de charger son acolyte H. Nassim, tous deux originaires de Sidi Na�mane, � 15 km environ au nord de Tizi- Ouzou. Ce dernier niera cat�goriquement d�clarant avoir assist� � l'int�rieur de la voiture, sans participer aux coups de couteau port�s par son comparse au chauffeur de taxi... Bien entendu les accus�s et leurs d�fenseurs ont cherch� � faire croire au tribunal, en d�pit de leurs ant�c�dents et de leur implication dans d'autres affaires � venir, qu'il n'y a ni association de malfaiteurs ni pr�m�ditation, ni guet-apens, le meurtre qu'ils ont commis est survenu tout � fait par hasard, ce qui est dur � avaler sachant leurs ant�c�dents et certaines de leurs d�clarations devant le tribunal sans compter celles faites devant le juge d'instruction. Aussi la partie civile, repr�sent�e par Me Sayeh Abdelkader, et le procureur g�n�ral repr�sentant le minist�re public n'ont-ils eu aucun mal � r�clamer la peine capitale pour ces 2 assassins, sains d'esprit et responsables de leurs actes, se r�f�rant � plusieurs articles du code p�nal. 8 ans de r�clusion criminelle ont �t� requis contre les accus�s poursuivis pour non-d�nonciation de crime et la peine maximale pr�vue par l'article 188 du code p�nal pour les inculp�s de recel. Apr�s d�lib�ration, le tribunal qui a reconnu coupables B. Redouane et H. Nassim de tous les chefs d'inculpation qui leur sont reproch�s les condamne � la peine capitale et d�clare innocents ceux poursuivis pour non-d�nonciation et recel � l'exception de M. Abdelaziz, m�canicien de son �tat, qui a �t� condamn� � un an avec sursis. Les deux pr�venus libres, absents � l'audience, ont �cop� de trois ans chacun, l'un pour recel, l'autre, une femme, pour non-d�nonciation de crime.