Pantalons fripés, vestes aux teintes délavées... voilà la panoplie d'articles d'habillement qui est proposée à la vente au niveau du marché hebdomadaire de Relizane. Un marché hebdomadaire, mais qui se tient tous les jours, sommes-nous tenus de constater. Ouvert aux quatre vents, ce marché local nous fait découvrir l'univers de la fripe, ce vêtement usagé importé d'ailleurs. Ces fringues proposées souvent pour des clopinettes trouvent facilement preneur. «Cela fait plus de dix ans que je n'ai pas acheté le moindre vêtement en vitrine. Les tarifs affichés sont exorbitants», souligne un jeune père de famille, flanqué de ses deux enfants. «Heureusement que ce marché aux puces nous permet de nous tirer d'affaire en habillant toute la famille pour pas plus de 2 000 DA», renchérit un autre citoyen. «Il y a toujours une opportunité à saisir pour qui sait faire preuve de patience», lance à la cantonade un vieillard affairé à fouiner dans un fatras de chemises posées sens dessus dessous. La friperie occupe de larges espaces au marché et attire de plus en plus de gens à la recherche de «belles affaires». Un signe, sans nul doute, révélateur du nivellement par le bas généré par la crise. Une crise qui a précipité des pans entiers de la société dans les abysses du dénuement et de la précarité. Le vêtement d'occasion est une aubaine à saisir.