Rien ne va plus � la cour d'Alger. Les avocats montent au cr�neau et menacent de recourir � une gr�ve de deux jours. Encore une fois, c'est l'atteinte aux droits de la d�fense qui fait r�agir l'Ordre des avocats d'Alger. C'est un v�ritable bras de fer qui s'annonce entre les avocats et la tutelle. C'est � l'issue d'une r�union extraordinaire du conseil de l'Ordre des avocats que le b�tonnier d'Alger, en concertation avec les autres membres, que l'option de la gr�ve a �t� retenue. Dans le communiqu� sanctionnant cette rencontre, le conseil pr�sid� par Ma�tre Silini souligne �la d�t�rioration continue des conditions d'exercice de la profession, enregistre le refus d�lib�r� des organes concern�s de la cour d'Alger pour une prise en charge des pr�occupations l�gitimes de la profession tendant � assurer la pr�servation et la sauvegarde des droits de la d�fense�. Autant de griefs retenus contre certains magistrats et procureurs. Ne s'arr�tant pas au simple constat, l'Ordre des avocats d'Alger, �compte tenu des difficult�s, entraves et au regard des obstacles persistants rencontr�s par l'avocat dans l'exercice de son m�tier et de leurs cons�quences n�fastes sur la pr�servation des droits de la d�fense�, a visiblement �puis� toutes les voies de recours avant de d�cider d'aller vers un mouvement de protestation. Ce n'est pas la premi�re fois que l'Ordre des avocats d'Alger en arrive � cette d�cision. L'ann�e derni�re, un d�brayage de quatre jours avait �t� d�cid�. Les robes noires avaient en effet d�sert� les salles d'audience. Suite � ce mouvement de protestation, un semblant de dialogue avait alors �t� ouvert entre les deux parties. L'acte II de la protesta prouve que les probl�mes de fond sont toujours en suspens. Les avocats reprochent � la chancellerie de ne pas faire du droit de la d�fense une priorit�. D'ailleurs, des voix s'�taient �lev�es pour protester contre la tr�s faible repr�sentativit� du corps des avocats lors de la conf�rence nationale consacr�e � la r�forme de la justice. A maintes reprises, des avocats avaient fait l'objet de graves atteintes aux droits de la d�fense, d�non�ant les agissements de certains magistrats. Selon leurs propos, l'avocat �prouve �norm�ment de difficult�s � acc�der au dossier de son client. Ce qui est un droit fondamental, se retrouve en effet otage de pratiques bureaucratiques. Pire, des avocats parlent tout simplement d'un m�pris affich� et du refus de certains magistrats d'acc�der aux demandes de la d�fense. Les avocats se plaignent �galement du fait qu'ils ne soient inform�s des dates des audiences que la veille. Faute d'avoir eu le temps de pr�parer une strat�gie de d�fense, ils se retrouvent souvent r�duits � faire de �l'assistance morale�. C'est pour protester contre ces agissements qu'ils montent aujourd'hui au cr�neau, expliquant que la r�forme de la justice ne pourra se faire sans un maillon important de la cha�ne. Le malaise que couvaient les avocats a fini par �clater au grand jour. Comment la tutelle r�agira- t-elle ? Lors du d�brayage de l'ann�e derni�re, le garde des Sceaux, plut�t que d'aller dans le sens de l'apaisement, avait pr�f�r� rappeler que la gr�ve p�nalisait les justiciables, regrettant que le b�tonnat y recourt. De son c�t�, l'Ordre pr�sid� par Ma�tre Silini �r�it�re son enti�re disponibilit� pour favoriser et privil�gier la voie du dialogue et de la concertation avec les autorit�s et organes concern�s afin d'assurer, dans le respect du droit de la d�fense, un fonctionnement r�gulier de l'institution judiciaire�. Demain, le b�tonnier animera une conf�rence de presse au cours de laquelle il compte revenir plus longuement sur les revendications des avocats.