�Pourquoi toutes les strat�gies �conomiques adopt�es, bien que raisonnables, donnent des r�sultats d�cevants ?� Partant de cette probl�matique, le professeur Tayeb Hafsi, sans d�signer un Etat pr�cis, dira : �L'Etat est souvent domin� par les enjeux politiques et cela peut faire oublier qu'il s'agit aussi d'un appareil organisationnel d'une grande complexit�.� Hier, lors de la conf�rence-d�bat organis�e par le Cercle d'action et de r�flexion autour de l'entreprise (Care), avec le soutien de la Soci�t� financi�re internationale (SFI) et la fondation Friedrich Naumann (FFN), sur �les r�formes �conomiques : enjeux et contraintes�, � l'h�tel Mercure, ce conf�rencier titulaire de la chaire Walter J. Somers de Management strat�gique international des organisations � l'Ecole des hautes �tudes commerciales de Montr�al, a pris comme indicateur la ville de Sa�da pour pouvoir analyser notre pays. Expliquant que le sentiment de d�prime et d'abandon r�gnant chez la population l'a conduite � adopter un certain comportement. A ce sujet, il soutiendra : �Face � un Etat qui semble absent, le comportement le plus courant est l'�go�sme face � cet Etat�. Aussi, l'�lite elle-m�me ne se pr�occupe que de ses propres int�r�ts. Il ajoutera : �M�me si, culturellement, le pays est ancien, il est organisationnellement presque neuf.� Ainsi, pour le bon d�veloppement du pays, il fera ressortir la n�cessit� de �viser des changements micro, c'est-�-dire s'int�resser � des changements ayant une envergure limit�e et o� il est possible d'identifier une perspective d'acteur�. En d'autres termes : �Arriver � faire des petits pas�. Il est aussi n�cessaire d'�viter �les analyses �macro� portant sur des virages de grandes entreprises et o� le changement est tellement complexe qu'il est impossible d'avoir une vision suffisamment compl�te des enjeux en cours.� Lors du d�bat auquel ont particip� d'�minents �conomistes tels que Hadj Nacer El Rostomi, ex-gouverneur de la Banque d'Alg�rie, le Dr. Abdelhak Lamiri, sp�cialiste en macro�conomie, et Ahmed Benbitour, �conomiste et ex-chef de gouvernement, des d�finitions de la r�forme ont �t� donn�es. Positives ou n�gatives, les conf�renciers sont unanimes � dire qu'elles sont n�cessaires. Pour le cercle d'action �la conduite des r�formes en Alg�rie pourrait �tre compar�e � une marche sans m�moire. La nature du d�bat �conomique � tous les niveaux se traduit par une tyrannie des mots : chaque p�riode g�n�re ses propres concepts — postulats indiscutables — qui s'imposent � tous : industrie industrialisante, restructurations, retour au m�tier de base, mise � niveau… �. Et d'ajouter : �Sans ancrage, les actions retenues sont peu efficaces et ne capitalisent ni sur les exp�riences pass�es souvent riches en enseignements, ni sur les personnes ressources ayant b�n�fici� de ces exp�riences.�