La cotonnerie de Dra�- Ben-Khedda est au bord d�une asphyxie organis�e pourtant elle a tout pour vivre et prosp�rer : un plan de charges sans pr�c�dent de 53 milliards de centimes, un programme de recrutement de 120 travailleurs, un retour en masse de la client�le qui se f�licite des progr�s accomplis en mati�re de qualit� du produit, une direction et un personnel qui ont d�montr� leurs capacit�s � relever le d�fi et leur volont� de vaincre... Mais quelque part on a d�cid� de l�enterrer, notamment par la rupture des approvisionnements en mati�res premi�res qui intervient comme ultime coup de gr�ce � une entreprise qui a d�jou� tous les pi�ges destin�s � l�abattre, d�s les premiers pas, et qui refuse le suicide vers lequel on tente de la pousser. La Soci�t� de gestion des participations (SGP) refuserait, selon les syndicalistes de l�UGTA, d�approuver le dossier d�approvisionnement en mati�res premi�res, de compenser financi�rement la prise en charge du collectif de la Cotitex par la cotonnerie et d�engager une action en vue du recouvrement de 70 milliards de centimes de cr�ances d�tenues sur les entreprises du groupement. La SGP accuserait �galement un retard, financi�rement tr�s lourd, en mati�re de liquidation du dossier volet social ; 482 travailleurs continueraient d��tre pay�s, depuis six mois, hors activit�, 4 milliards 200 millions sont d�bours�s par la cotonnerie � cet effet. Cela s�ajouterait, selon la m�me source, au refus de la SGP de prendre en charge les d�g�ts occasionn�s par le s�isme du 21 mai 2003. Le summum de l�absurde ou du complot visant la cotonnerie se situe, selon les syndicalistes de l�UGTA � section, union locale et union de wilaya confondues � dans l�inexistence voulue, calcul�e � dessein, de statut juridique privant l�entreprise de tout droit � un cr�dit bancaire au moment o� la Cnas et le fisc op�rent des ATD sur ses comptes. C�est ce que les syndicalistes ont appel�, au cours d�une conf�rence de presse organis�e le samedi 23 juillet, une tentative de liquidation silencieuse, un complot tram� en haut lieu contre un fleuron de l�industrie textile. L�union de wilaya UGTA regrette d�avoir avalis� une filialisation qui s�est av�r�e une corde au cou des travailleurs ; elle refuse, par la voix de son secr�taire g�n�ral, l�enterrement programm� de l�entreprise qui a tout pour r�ussir mais que l�on s��vertue � �touffer par diverses combines parmi lesquelles figurent la centralisation des approvisionnement mal assum�e et l�invocation de stocks fictifs. �Il faut, dit-il, mettre face � face le groupement, la SGP et la cotonnerie pour tirer les choses au clair une fois pour toutes. Comment le faire lorsque les autres parties, notamment la SGP refuse le dialogue�, s'interrogent les conf�renciers d�cid�s de recourir � la rue. La rupture des approvisionnements est annonc�e depuis la mi-f�vrier par une lettre du directeur g�n�ral de la cotonnerie � son vis-�-vis de la BNA demandant l�accord pour l�importation de 1 000 tonnes de coton de Gr�ce et d�Espagne � raison de 500 tonnes en provenance de chacun des deux pays. Les stocks �taient alors �quivalent � 20 jours de production. Dans sa r�solution n�2 prise en date du 29 mars, le conseil d�administration qui fait r�f�rence aux r�solutions de l�assembl�e g�n�rale du 25 septembre 2004, signale que l�entreprise risque la cessation d�activit� en raison de la rupture des stocks des mati�res premi�res aggravant la situation g�n�r�e par la nonprise en charge par le groupement et la SGP du volet social et l��tablissement de titres de propri�t�. Filialis�e il y a trois ans, pour lui �viter la dissolution, la Cotitex a donn� naissance � deux entreprises sur le m�me site initial, le complexe textile de Dra�-Ben-Khedda, le plus grand d�Afrique. Au lieu d�intervenir comme soutien � la production, selon la mission qui lui a �t� assign�e lors de la filialisation, �le r�sidu de la Cotitex� s�est remis � la production de la m�me gamme confi�e � la cotonnerie, du coup les deux entreprises se livr�rent concurrence au lieu de se compl�ter. Le �r�sidu de la Cotitex� partait avec un gros avantage, son passif devenait un actif gr�ce � la vente au groupement Texmaco, des moyens de production n�cessaires au lancement de la cotonnerie qui, elle, d�marrait avec un endettement d� � l�achat des �quipements indispensables pour l�accomplissement de sa mission. De plus, la cotonnerie n�est que locataire chez �le r�sidu de la Cotitex� par un bail de 23 mois avec une entreprise (la Cotitex) dissoute depuis janvier 2005. C�est le retour � la case d�part, les r�sidus de la Cotitex rejoignent la cotonnerie et le comble de tous les obstacles, cette derni�re qui emploie 893 travailleurs � supportant, par ailleurs, 700 millions de salaires par mois, depuis janvier � ce jour, vers�s � des non-actifs � n�a pas d�existence l�gale qui permette d��tre un interlocuteur valable et cr�dible aupr�s des banques et des fournisseurs et ce, en d�pit des d�marches qu�aurait effectu�s le groupement. Depuis l�alerte lanc�e en f�vrier, la cotonnerie ne vit donc que gr�ce aux emprunts de mati�res premi�res aupr�s des entreprises similaires qui sont en r�alit� d�risoires, 40 tonnes par mois au lieu des 41 n�cessaires au fonctionnement journalier de l�entreprise. Du coup, la cotonnerie qui a reconquis la client�le de l�ex-Cotitex fonctionne au ralenti, refuse les commandes qui continuent d�affluer, cumule deux mois de salaires impay�s et envisage le recours au ch�mage technique pour rupture d�approvisionnement en coton. Les 41 tonnes de polyester disponibles en stock ne servent � rien sans un approvisionnement en coton, selon les syndicalistes UGTA, qui refusent le ch�mage technique envisag� par la direction. Chat �chaud� craint l�eau froide, les deux mois de ch�mage qu�ils ont accept�s lors du s�isme de mai 2003 se sont transform�s en 18 mois, selon Bachir Ramdani de l�union de wilaya UGTA, qui rappelle �galement les vingt jours de ch�mage engendr�s par les �v�nements de Kabylie, support�s par l�entreprise sans d�dommagement jusqu�� pr�sent. Le secr�taire g�n�ral de l�union de wilaya UGTA soup�onne derri�re cet embroglio une volont� d�lib�r�e non seulement de fermer en catimini le complexe de Dr�a-Ben- Khedda mais �galement de d�localiser toutes les activit�s �conomiques de la wilaya o� le taux de ch�mage est tr�s inqui�tant contrairement au discours officiel. �Mis � part l�extension de la voie ferr�e vers Oued A�ssi et le transfert des eaux du barrage de Taksebt, il n�y a plus aucun chantier qui s�ouvre, plus de gisement d�emplois, m�me la Sonatro pr�pare sa d�localisation, on cherche � paup�riser la population pour la r�duire � la mendicit� et � recourir � la solidarit� nationale et la vider de toute sa substance�, se plaint le conf�rencier visiblement inquiet de l��volution de la situation �conomique et sociale de la wilaya. Rappelons pour m�moire que le complexe textile Cotitex de Dr�a-Ben-Khedda, ouvert d�s les premi�res ann�es de l�ind�pendance est l�un des premiers jalons de l�industrialisation du pays. Il a connu une phase de prosp�rit� d�un quart de si�cle durant laquelle il employait 5 600 travailleurs, son d�clin, qui a d�but� au milieu des ann�es 1980 avec des probl�mes de v�tust� des �quipements, s�accentuera au cours de la d�cennie 1990 avec un surstockage de la production due � une baisse de qualit� et � la concurrence des produits d�importation ; il perdra � chaque �tape un millier d�emplois � travers les compressions, les d�parts volontaires et les d�parts en retraite.