Le 7 septembre aura lieu la premi�re �lection pr�sidentielle pluraliste en Egypte. Hosni Moubarak, 77 ans, candidat � sa propre succession, au pouvoir depuis 24 ans, brigue un cinqui�me mandat de six ans. Face � lui, neuf adversaires dont Noumane Goum�a, 70 ans, chef du parti Wafd, la plus ancienne force politique �gyptienne et la nouvelle star politique, le lib�ral Ayman Nour du parti Al Ghad, 41 ans. Le pr�sident sortant a d�j� remport� une premi�re manche, celle des symboles. Islam oblige, il m�nera sa campagne sous le signe du �croissant�, sigle qui a �t� l�objet d�un litige politico-juridique avec son rival, Ayman Nour. Ce dernier a d� se contenter du �palmier�. Noumane Goum�a le fera sous le signe du �flambeau�. Pour Aouad Allah Khalil, autre candidat du parti de la Oumma (islamyia), ce sera le �livre�, allusion au Livre saint bien s�r. Dans cette campagne, il y a tout de m�me des candidats originaux. C�est le cas de Mamdouh Qinaoui du Parti constitutionnel, qui a pris pour symbole la �maison�. Lui se r�clame de l�Egypte ancienne, plus pr�cis�ment du pharaon Narmer qui, vers 3150 avant J�sus-Christ, a unifi� l�Egypte et d�Ahmosis qui, deux mille ans plus tard, en 1550 avant J�sus-Christ a chass� les Hyks�s. A l�instar de ces glorieux pharaons, il veut �tre un unificateur et un b�tisseur. Ce qui n�est pas une mince affaire. Comme quoi au pays d�Oum Kaltoum, il y a toujours des surprises. Depuis 1981, Hosni Moubarak �tait d�sign� chef de l�Etat par les d�put�s de l�Assembl�e nationale, majoritairement membres de sa formation politique, le Parti national d�mocratique. La nouveaut�, c�est que cette fois-ci, il est oblig� d�affronter les �lecteurs axant sa campagne sur des th�mes socio�conomiques. Pas avare en promesses pharaoniques, il s�est engag� � cr�er 4 millions d�emplois, � relever de 100% les plus bas salaires de la fonction publique, la construction de 600 000 logements� en six ans ! En face, les arguments ne manquent pas. Sous le mot d�ordre �On �touffe�, Goum�a n�est pas en reste. �Nous sommes le parti des galabias bleues, le parti des pauvres et non celui des pachas�, a-t-il lanc� � partir de Port- Sa�d, fief historique des wafdistes. Quant au m�diatique Ayman Nour, lib�r� de prison suite aux pressions de Washington, il pr�ne la lib�ralisation �conomique et politique du pays, n�h�sitant pas � opportunisme politique oblige � � prier dans une mosqu�e aux c�t�s du guide supr�me des Fr�res musulmans, Mehdi Akef dans le but d�obtenir le soutien de la puissante confr�rie. Cette derni�re, apr�s avoir pr�n� le boycott, s�est ravis�e, appelant � la participation au scrutin tout en conseillant aux �lecteurs de �ne pas soutenir un tyran�, � savoir Moubarak. En revanche, le Parti Tagamou (Rassemblement marxiste) et les Nass�riens appellent au boycott, estimant que le scrutin ne sera ni libre ni transparent. S��tonnant de cette soudaine effervescence �lectorale, le politologue de gauche, Mohamed Sid-Ahmed, affirme que �tout le monde sait bien que c�est le pr�sident Moubarak qui emportera les �lections pr�sidentielles� ! En effet, son parti est une puissante machine �lectorale, les m�dias sont � son service et ses partisans multiplient les provocations et menaces � l�endroit des adversaires du candidat du pouvoir. Pas dupes, les artistes et �crivains dont le po�te Fouad Negm et l��crivain Sonaa Allah Ibrahim � ils �taient plus de 300 dans les rues du Caire � ont manifest� leur opposition � un nouveau mandat � Moubarak. �C�est un message � tous les r�gimes arabes bas�s sur l�oppression leur affirmant que les peuples sont oppos�s au monopole et � l�h�r�dit� du pouvoir�, a lanc� Fouad Negm, l�ancien compagnon du chanteur aveugle Cheikh Imam. Des propos qui ont d� mal sonner aux oreilles du pouvoir �gyptien.