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LE TOURISME EN KABYLIE
Entre potentialit�s et insuffisances
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 09 - 2005

La Kabylie constitue un v�ritable gisement de potentialit�s touristiques. Son exploitation va certainement doper l�essor �conomique par de nouveaux investissements cr�ateurs de richesses et d�emplois dans une r�gion qui en a grandement besoin. Pour ce faire, un grand chantier doit �tre ouvert dans le cadre d�un plan qui permettra de traduire des atouts naturels, culturels et historiques en offre touristique.
�Il va donc falloir veiller � bien d�terminer les types de tourisme qu�on souhaite d�velopper et ces derniers sont conditionn�s par les vocations m�me des r�gions, leurs sp�cificit�s et potentialit�s�, a soutenu M. Sa�d Sa�dani, directeur de l�agence Thilleli Voyages lors du s�minaire r�gional des agences de tourisme et de voyages (ATV) de la r�gion centre du pays qui s�est tenu � Alger l�an dernier et au cours duquel il est intervenu en sa qualit� de repr�sentant des ATV de la wilaya de Tizi-Ouzou.
D��normes potentialit�s
En mati�re d�atouts, il va sans dire que la wilaya de Tizi-Ouzou a la chance de proposer aux touristes, qu�ils soient nationaux ou �trangers, un produit diversifi�. Il comprend, particuli�rement, le tourisme baln�aire avec des dizaines de kilom�tres de littoral vierge dont l�exploitation peut �tre prolong�e par les op�rateurs au-del� de la saison estivale par la promotion des sports aquatiques tels la p�che sous-marine ou la voile. Les montagnes et autres stations climatiques existantes, � l�exemple de Yakouren et du Parc national du Djurdjura (PND), ne manquent pas, non plus d�attraits en ce sens qu�ils favorisent le tourisme �cologique gr�ce � la richesse de la faune et de la flore. Ceci, en plus des possibilit�s de pratiques d�activit�s comme la sp�l�ologie, les randonn�es p�destres, le ski et autres sports de montagne. Une culture ancestrale, et qui se d�cline sous plusieurs facettes est assur�ment l�autre atout important dont dispose la wilaya, la tenue, annuelle des f�tes nationales de la poterie � Ma�tkas, du bijou � A�t-Yenni et du tapis � A�t-Hichem ( A�n-El-Hammam) constitue � ce titre un produit touristique d�une valeur inestimable. La Kabylie, une destination pour les �trangers ? M. Sa�dani en est convaincu.
La Kabylie a tout pour attirer les touristes �trangers.
Une conviction qu�il tient d�une connaissance parfaite de l�attente et des besoins de ces derniers. Ainsi qu�est-ce qui pourrait d�tourner un Fran�ais des destinations telles que l��gypte, la Tunisie ou le Maroc, pays autrement en apparence plus attractifs et � la politique touristique plus affirm�e, pour choisir l�Alg�rie ? �Chaque destination a ses propres atouts, mais ce qui int�resse le plus un �tranger, c�est l�authenticit�. Il est toujours habit� par une curiosit� touristique qu�il cherche � satisfaire par la d�couverte de faits culturels et sociologiques de lieux, d�objets naturels et qui n�ont pas �t� alt�r�s par des artifices d�naturants. Faire d�filer un chameau sur le sable d�une plage, par exemple, peut amuser un gamin mais sera consid�r� comme artificiel par un touriste �tranger qui pr�f�rerait d�couvrir le dromadaire dans son milieu naturel : le d�sert. Aussi le mode de vie et la structure d�un village kabyle peuvent constituer un int�r�t certain pour un touriste en qu�te d�exotisme, de d�couvertes et m�me de d�tente�, r�pond-il. C�est en connaissance de cause que notre interlocuteur traite de ce sujet puisqu�il a d�j� accueilli, l�an dernier, un petit groupe de touristes fran�ais auxquels il a fait d�couvrir la r�gion. Une exp�rience qu�il compte renouveler prochainement. Il nous apprendra, � ce propos, qu�il s�appr�te � se rendre en France pour conclure avec un autre groupe, plus important en nombre cette fois-ci. Il leur proposera un circuit touristique segment� sous forme d�excursions qui les prom�neront � travers des sites aux richesses insoup�onn�es garantissant la satisfaction des besoins d��vasion dans de grands espaces et de d�couvertes.
�Chez l�habitant�, une formule � explorer
M. Sa�dani est conscient que l�Alg�rie, en g�n�ral, et la Kabylie, en particulier, souffrent de beaucoup d�insuffisances qui emp�chent les professionnels du tourisme d�exercer leur m�tiers dans les meilleures conditions. Pour y rem�dier, il appelle l��tat � contr�ler davantage les diff�rents intervenants dans un secteur envahi par des trabendistes qui courent derri�re le gain facile et rapide en ouvrant des agences- Omra ou agences-Tunisie, une pratique qui ne rapporte rien au pays sur le plan �conomique. Car, il est clair que l�int�r�t du tourisme pour un pays r�side dans la manne financi�re qu�il est susceptible de g�n�rer. Sans n�gliger le r�ceptif �tranger, le directeur de Thilleli Voyages est convaincu de la n�cessit� de la relance du tourisme de r�ceptif national. C�est dans cette optique d�ailleurs qu�il a lanc� cet �t� une exp�rience promotionnelle aux avantages multiples. Ayant pour objectif essentiel de faire conna�tre d�abord le produit local. La formule consiste en le d�placement de quelque 1 800 personnes vers les villes baln�aires de B�ja�a. Elles ont �t� log�es par familles dans les maisons lou�es aupr�s des habitants de ces villes. Parmi elles, nombreuses �taient celles qui avaient les moyens � mais aussi l�intention � de s�journer en Tunisie ou au Maroc. B�n�ficiant de l�intimit�, de la d�tente et de la s�curit� que leur a procur�es la formule, elles n�ont finalement pas regrett� leur choix. Par cette exp�rience r�ussie � en juger par les �chos favorables qu�elle a suscit�s, M. Sa�dani a prouv� que le secteur du tourisme pr�sente de nombreuses opportunit�s. Pour peu que l��tat fasse preuve d�une ferme volont� de moralisation de l�activit�, qu�il soit plus exigeant en mati�re de formation des personnels de service, qu�il assure le d�veloppement des voies et r�seaux divers et qu�il pr�serve les �l�ments attractifs tels que les plages, les parcs et monuments historiques et qu�il encourage les activit�s culturelles et artisanales, il est certain que la Kabylie pourra tirer grand profit de ses potentialit�s touristiques.


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