Le �harc�lement judiciaire� devient une r�alit� du m�tier de journaliste. Les proc�s se multiplient g�n�rant �des r�flexes d�autocensure� de la part des r�dactions. C�est le constat qu��tablissent les membres de la profession. Invit�s lors d�une �mission diffus�e sur Beur TV, dimanche soir, sur le th�me de la libert� de la presse, Ghania Khelifi, directrice de la r�dactrice du quotidien Libert�, Nadir Benseba�, le repr�sentant de la FIJ (F�d�ration internationale des journalistes), Alaoua Meziane, journaliste reviennent principalement sur l�emprisonnement de Mohamed Benchicou, le directeur du quotidien Le Matin, � pr�sent suspendu. La question de l�animateur agace et pourtant elle revient tel un leitmotiv: �Est-ce que Mohamed Benchicou a �t� trop loin dans ses propos ?�. �Pas du tout !�, r�torquent les invit�s. La r�ponse est unanime. La pol�mique fait rage et suscite de vives r�actions. Nadir Benseba� s�exclame : �Est-ce qu�on est dans une d�mocratie pour accepter une critique ou doit-on installer un r�gime despotique ?� De son c�t�, Mounir Boudjema�, le r�dacteur en chef du Quotidien d�Oran soutient les propos tenus par ses confr�res et va plus loin dans son analyse en soulignant la fragilit� de la profession de par l�inexistence d�un syndicat repr�sentatif et l�absence de coh�sion entre les r�dactions et les collectifs r�dactionnels. Le principe consisterait � �cr�er un syndicat puissant qui fasse un contre-pouvoir aux �diteurs et aux pouvoirs publics�, a-t-il expliqu�. L�ambition ne manque pas pourtant, mais les d�marches peinent � se concr�tiser. L�heure est � la remise en question. Mounir Boudjema� encha�ne : �On s�est f�licit� un peu trop d�avoir une presse insolente, pertinente mais qui sont les caract�ristiques et les d�fauts d�une presse jeune.� Le r�dacteur en chef du Quotidien d�Oran appelle � la responsabilisation et la remise en question suite � �un constat d��chec sur la mobilisation autour de l�affaire Mohamed Benchicou� qui n�a pas su sensibiliser la soci�t� civile. D�o� la n�cessit� de r�orienter le d�bat. �Pourquoi nous n�avons pas r�ussi � contrecarrer cet harc�lement judiciaire ? Pourquoi nous n�avons pas pu faire de cette presse, une presse responsable et qui se fait respecter?�, interroge le r�dacteur en chef du Quotidien d�Oran. Sans conteste, l�autre temps fort de l��mission reste l�intervention t�l�phonique de l��pouse de Mohamed Benchicou. �Je mets Mohamed Benchicou dans la cat�gorie franc-tireur avec toute proportion gard�e, pour moi c�est un autre Jules Val�s. Ce qu�on lui reproche ce n�est pas tant d�avoir dit mais de ne pas avoir cach�.�