Quel meilleur hommage que puisse rendre un m�lomane � un artiste qui a consacr� toute sa vie � la musique ? Tout simplement continuer � appr�cier ce pourquoi il a v�cu, l�art, dit-on, adoucit les m�urs. Sur l�initiative, en effet, de la direction de la culture de la wilaya de Boumerd�s et de son directeur M. Bekki, qui ne rate que rarement de telles occasions en tant que militant de sa cause, la culture en l�occurrence, pour donner avec peu de moyens � celle-ci le droit de l�expression, une soir�e en hommage au virtuose de l� istikhbar (pr�lude musical) Mustapha Skandrani, d�c�d� r�cemment � l��ge de 85 ans, a �t� organis�e � la salle des f�tes du complexe la tour Bleue de la ville. Prenant la parole au d�but de cette soir�e conviviale et familiale, M. Bekki a compar� le d�funt � un soldat de la composition. Puis le responsable de la culture a annonc� l�ouverture d�une maison de la musique qui portera le nom du d�funt au sein de la maison de la culture Rachid-Mimouni. La sc�ne a �t�, par la suite, laiss�e aux artistes haouzi et cha�bi. Sans avoir perdu de sa voix, Nadia Benyoucef a puis� dans le terroir pour entamer son tour de chant. Chaou Abdelkader revisita son r�pertoire pour le plaisir des familles qui n�ont pas cess� de d�dier � chaque chanteur des youyous. Des connaisseurs ont r�clam� la chanson La maison blanche � El Hasnaoui amjtouh qui, comme � son habitude, �tait �gal � luim�me. Meskoud a, longuement, interpell� El maknin ezzine, perch� sur les cordes de sa guitare pour lui demander les nouvelles d�El Assima. Djallal se chargeait de l�animation. Quand vint le tour de chant de Hassiba Amrouche, les familles sortirent de leur r�seve pour envahir la piste de danse. Il faut dire que la chanteuse a allum� du feu sous les pieds des invit�s. Et la soir�e s�arr�ta aux heures tr�s tardives de la nuit. Cette manifestation a �t� organis�e gr�ce � l�apport d�un autre artiste puisqu�il a fait les Beaux-Arts, le sympathique Merouane propri�taire de la tour Bleue d�di�e � la culture araboberb�re, qui en plus de la mise � disposition de cette magnifique salle des f�tes, il a offert des g�teaux et des rafra�chissements aux convives. Comme, par ailleurs, il a invit� au ftour bon nombre d�artistes ! Les personnes invit�es ne se tarissent pas d��loges sur l�artiste disparu. �C�est un pilier ( aarssa) qui s�est effondr�, nous dit Meskoud. Pour Kechroud, chef d�orchestre � la radio, le d�funt qui a commenc� l�apprentissage de la musique dans les ann�es 1930 et qui a travaill� avec les grands ma�tres du haouzi et du cha�bi, comme El Anka, Hadj Menouar entre autres, a laiss� sa marque ind�l�bile sur le genre alg�rien, notamment l�istikhbar qu�il a fa�onn� � sa mani�re. �De ses 50 ans de carri�re, il nous a laiss� un h�ritage artistique de grande valeur, des �l�ves qui sont devenus des professeurs et surtout le souvenir d�une personne d�une grande humanit� et d�une grande modestie�, nous dit le chef d�orchestre.