Une premi�re au niveau de la Maison du Peuple Abdelhak-Ben-Hamouda. Des syndicats d�entreprise et des sections syndicales affili�es soit � la Centrale syndicale UGTA soit � des organisations syndicales autonomes, � l�instar du Snapap, du CLA ou de l�UNPEF, ont observ� hier conjointement un sit-in pour dire �non au harc�lement des syndicalistes� et �halte aux violations des libert�s syndicales�. Ils �taient quelque deux cents cadres syndicaux entre des secr�taires g�n�raux des syndicats des douanes, du port d�Alger (Epal), de la Cnan, de l�Entmv, de Presco, de Batos (ex-Erca), du secteur des finances, de Diprochim, des structures syndicales relevant de l�UGTA, mais aussi des repr�sentants des organisations syndicales autonomes, telles que le CLA, le Snapap et l�UNPEF. Des animateurs de l�association estudiantine Nedjma ont tenu �galement � prendre part � cette manifestation, pour apporter leur soutien �aux luttes des syndicats qui r�sistent au rouleau compresseur lib�ral et aux politiques anti-d�mocratiques�. Ce rassemblement est, selon ses initiateurs, �une n�cessit� pour d�noncer la hogra et le m�pris affich� � l�encontre des repr�sentants des travailleurs qui revendiquent le changement dans la repr�sentation syndicale et qui luttent contre toute forme de m�pris envers les travailleurs�. A ce propos, le porte-parole du CLA, qui �tait dans un pass� r�cent un militant syndical affili� � l�UGTA, dira : �On est venu ici pour un seul objectif, celui de d�fendre les libert�s syndicales ch�rement acquises mais qui sont aujourd�hui s�rieusement menac�es. Des libert�s syndicales reconnues par l�Etat alg�rien, par la Constitution et le peuple�. �Nous sommes harcel�s depuis trois ann�es parce que nous avons plaid� la cause des salari�s. Mais ce qui est certain, la revendication syndicale ne peut se faire dans les salons ou dans les couloirs. C�est le terrain de la revendication syndicale qu�il faut investir pour faire valoir les revendications des travailleurs. C�est dans la solidarit� syndicale qu�on pourra faire avancer nos revendications, d�o� la n�cessit� d�aller vers une convergence syndicale�, fait-il savoir. Ayant claqu� la porte de la maison UGTA pour des questions organiques, Redouane Osmane conclut son intervention en affirmant : �Notre pr�sence ici n�est pas seulement pour Badaoui, mais pour dire halte aux violations des libert�s syndicales.� Des propos r�it�r�s par les repr�sentants de l�UNPEF, de Presco de la BEA, alors que le secr�taire g�n�ral du syndicat d�entreprise de Batos, une entreprise du secteur du b�timent qui a vu le jour au lendemain de la restructuration de l�ex- DNC et de l�Erca, n�a pas �t� par trente-six chemins pour d�noncer �ceux que ce soit au niveau des pouvoirs publics ou de l�UGTA qui ont contribu� � la situation � laquelle est arriv�e aujourd�hui notre entreprise�. �Notre entreprise subit une v�ritable op�ration de liquidation qui ne dit pas son nom. Notre entreprise est � l�arr�t depuis plus de dix mois. Ils ont refus� de nous accorder des chantiers alors que ceux que nous avons d�croch�s dans le cadre de l�ADDL on nous les a retir�s. La responsabilit� incombe certes aux pouvoirs publics mais avec la complicit� de l�UGTA dont les responsables n�ont rien fait. Au niveau de la f�d�ration du b�timent, on ne bouge point sous pr�texte que ses animateurs ne sont pas �lus. Tout cela n�est que du cin�ma, et ce, au moment o� plus de 1400 travailleurs ne disposent m�me pas de 25 dinars pour acheter un sachet de lait. Face � cette situation, certains n�ont pas trouv� mieux que de se suicider. Tout cela se passe dans un pays qui a 60 milliards de r�serves de change et qui engendre pour la seule ann�e 2005, 45 milliards de dollars�, confie ce responsable syndical. De son c�t�, Ahmed Badaoui a tenu � pr�ciser que ce �rassemblement n�est pas destin� � d�fendre ma personne mais pour dire halte aux harc�lements et intimidations des syndicalistes�. Cependant, il s�est interrog� sur la d�cision prise par le secr�taire g�n�ral de l�UGTA de �ne pas recevoir une d�l�gation des protestataires sous pr�texte qu�il faut d�abord introduire une demande�. �C�est grave que le premier responsable de l�UGTA exige des repr�sentants des travailleurs qui veulent le voir de lui adresser une demande�, a-t-il soulign�, alors que le charg� de la communication du secr�tariat de l�UGTA, M. Rachid A�t Ali, soutient l�id�e selon laquelle �non pas que Sidi Sa�d ne veut pas vous recevoir mais il veut que cela se fasse dans un cadre organis�. Une r�ponse qui n�a gu�re convaincu les protestataires. Ceci �tant, nous avons appris qu�une d�l�gation compos�e de six personnes, dont le SG de l�Entreprise portuaire d�Alger, aurait �t� re�ue par le premier responsable de la Centrale syndicale. Cela dit, hier � l�occasion de ce rassemblement, les observateurs de la question syndicale s�accordent d�sormais � dire que les pr�mices d�une reconfiguration de la carte syndicale en Alg�rie sont aujourd�hui une r�alit�. L�appel lanc� pour une convergence syndicale atteste de cette nouvelle donne, d�autant que le succ�s remport� par l�intersyndicale du secteur de l��ducation a confort� les partisans de ceux plaidant pour la cr�ation d�une conf�d�ration, voire une autre centrale syndicale parall�le � l�UGTA. Abder Bettache