La plupart des scandales bancaires r�cents n'auraient pas eu lieu si les banques publiques ne subissaient pas "des injonctions" pour financer des projets "insuffisamment bancables et rentables" selon le Pdg du groupe priv� Cevital, Issa�d Rebrab, appelant � une volont� politique pour privatiser deux � trois banques publiques. Ch�rif Bennaceur- Alger (Le Soir) - H�te hier du Centre de presse d'El Moudjahid, le Pdg de Cevital a estim� qu' "il est temps que ces injonctions s'arr�tent et que la libert� soit donn�e aux banques de g�rer leurs �tablissements selon leurs int�r�ts et de financer les projets rentables et bancables". Solution, selon Issa�d Rebrab, pour �viter de tels scandales financiers, la mise en place de cinq fonds d'investissement en soutien aux banques, impliquant le Tr�sor public et dot�s d'une expertise nationale ou �trang�re pour l'�tude des projets efficients et viables. Dans cet ordre d'id�es, il a estim� qu'actuellement, seulement 3 � 5% des projets voient le jour et les autres p�tissent encore de contraintes li�es aux blocages fonciers, bureaucratiques et manque de financements bancaires. En outre, il a consid�r� que les fonds de garantie bancaire en place ne fonctionnent pas correctement sur le terrain et ont une marge d'action limit�e dans l'accompagnement de l'investissement. En fait, le Pdg de Cevital a appel� les pouvoirs publics � avoir "la volont� politique de privatiser un certain nombre de banques", �tant, selon lui, possible de privatiser "tr�s rapidement" deux ou trois banques publiques et de s�parer la gestion des cr�ances irr�couvrables et non performantes de celle des portefeuilles bancaires "sains". Cevital cot�e � terme en Bourse, possible... Par ailleurs, Issa�d Rebrab est revenu sur "le grand succ�s" du r�cent emprunt obligataire �mis par son groupe et qui lui a permis de pouvoir lever 5 milliards de dinars pour financer une partie de son plan d'investissement � moyen terme, de l'ordre de plus de 90 milliards de dinars. Sur la lanc�e, l'h�te d'El Moudjahid a indiqu� que son groupe pourrait �tre cot� � la Bourse de Londres, � l'initiative d'une grande banque �trang�re, sous r�serve toutefois de l'aval des autorit�s mon�taires nationales et britanniques, � convaincre selon lui. En cons�quence, Cevital pourrait, � terme, �tre cot�e sur la Bourse d'Alger m�me si Issa�d Rebrab a estim� que cette derni�re "n'est pas tr�s liquide" et de constater l'�cart entre la valeur de la cotation des trois actions cot�es actuellement (Saidal, El Aurassi et l'Eriad d'Alger) et celle qui leur est intrins�que. Ce faisant, le Pdg de Cevital a, tout au long de cette rencontre, affich� son ambition de faire passer l'Alg�rie du stade d'importateur � celui d'exportateur de produits de base (huiles, sucres et autres produits agroalimentaires), permettant de doubler le volume de nos exportations hors hydrocarbures. Mais l'ambition de son groupe d'acqu�rir des actifs � l'international avec le d�marrage attendu � court terme d'activit�s de production d'huiles dans plusieurs pays d'Afrique (Angola, Libye, Togo, Mauritanie, notamment), en partenariat et avec des financements �trangers. Plusieurs projets ambitieux mais n�anmoins bloqu�s Cela, outre une volont� de diversifier ses activit�s en s'int�ressant � la p�trochimie et l'amont gazier concernant la production de gaz m�thanol, d'essences de bonne qualit� et de naphta pour l'emballage. Pour autant, plusieurs projets d'envergure et destin�s en majorit� � l'exportation, pr�vus par Cevital, sont bloqu�s, en attente d'obtention de permis de construire", selon Issa�d Rebrab, citant les projets de trituration des graines ol�agineuses, le lancement d'une deuxi�me raffinerie de sucre, la construction de centrales �lectriques et un projet de 29 lignes de conditionnement de sucre en sachet, ainsi que la fabrication de verre plat. Mais aussi la mise en valeur de 10 000 hectares pour la production d'agrumes, la construction de fermes laiti�res � Gol�a (dans le Sud), Issa�d Rebrab d�plorant la propension � privil�gier les �trangers et non les nationaux pour la concession des terres. Un blocage qui concerne aussi, selon Issa�d Rebrab, le projet de construction d'un nouveau port d'�clatement et d'une zone industrielle au centre du pays, � Cap Djinet, � l'embouchure du oued Issers et qui permettra la r�duction du co�t des conteneurs. Un projet en BOT (Construire, poss�der et transf�rer) que des investisseurs europ�ens, am�ricains et du Golfe sont pr�ts � accompagner Cevital dans sa mise en �uvre, en attendant n�anmoins l'obtention d'un permis. D�plorant la propension � "vouloir tirer les entreprises vers le bas", le Pdg de Cevital a, ainsi, estim� que la n�cessit� est de favoriser le d�veloppement des infrastructures et modes d'am�nagement du territoire, d'am�liorer l'appui aux entreprises performantes, innovantes et comp�titives et mettre un terme � toutes les contraintes et blocages bureaucratiques. En fait, les entreprises combatives en d�pit des conditions inhibitrices sont, selon lui, les seules cr�atrices de richesses et d'emplois et sources fondamentales de la comp�titivit� du pays � l'�chelle internationale et investissant dans des cr�neaux de march� porteurs et efficients et de derni�re technologie. Cela en insistant sur la n�cessit� de d�velopper la logistique et l'utilisation des derni�res technologies, Issa�d Rebrab �voquant l'int�gration de toute la cha�ne agroalimentaire, le d�veloppement, en toute autonomie, d'un r�seau de surfaces de grande distribution des produits Cevital et autres. D'autre part, le Pdg de Cevital a appel� � la reconversion des trois unit�s de production de sucre de l'Enasucre, aux �quipements obsol�tes, dont les taux de pertes avoisinent 12% et dot�es de sureffectifs, celle de Mostaganem dans la p�trochimie et celles de Guelma et de Khemis-Meliana dans la fabrication d'aliments de b�tail.