Plus de 2,5 milliards de centimes ont �t� d�tourn�s entre 1993 et 2000 � la Caisse nationale d�assurance (Cnas). Cette affaire d�escroquerie dans laquelle 18 employ�s de la Caisse sont impliqu�s, est pass�e jeudi dernier en d�lib�ration au tribunal Abane-Ramdane de Sidi M�hamed. Ce n�est que vers 4 heures du matin, apr�s une journ�e compl�te de proc�dures, que le verdict est tomb�. Dix � douze ans d�emprisonnement ferme ont �t� prononc�s contre les principaux accus�s dont les chefs d�agence Belouizdad1 et Belouizdad 2 se trouvant � El-Hamma. Le procureur de la R�publique avait requis la perp�tuit�. En tout, dix-huit employ�s de la Cnas, entre chefs d�agence, sous-chefs de centre, v�rificateurs, liquidateurs et caissiers sont impliqu�s dans ce gigantesque d�tournement. Les accus�s ont d�tourn� les sommes vers�es aux femmes en cong� de maternit�, dans le cadre des arr�ts de travail et des remboursements des frais m�dicaux. La m�thode employ�e �tait toute simple et d�une efficacit� extr�me. Certains inculp�s utilisaient d�anciennes ordonnances d�j� rembours�es apr�s avoir d�livr� un ordre de paiement. Les sommes d�j� vers�es aux assur�s �taient une seconde fois vers�es mais dans la poche des accus�s, ceci d�une part. D�autre part, des correspondants m�dicaux ont invent� des dossiers complets pour avoir des indemnit�s de cong�s de maladie et de maternit�. C�est par un concours de circonstance et d�un pur hasard que le pot aux roses fut d�couvert. Apr�s une enqu�te interne, la Cnas d�pose une plainte, selon une des versions, aupr�s de la S�ret� nationale de Sidi M�hamed. En 2001, une enqu�te a �t� diligent�e par ce service. Cinq ans plus tard, et apr�s avoir d�terr� plus de seize mille dossiers des archives, le gigantesque trou financier est mis au jour. Comment, durant cinq ans, ces employ�s de la Cnas ont-ils pu d�tourner, ou plut�t grignoter une somme aussi colossale ? Selon certains avocats, tout simplement, du fait que le syst�me de contr�le �tait obsol�te, notamment durant la d�cennie noire. Profitant ainsi de cette conjoncture, les accus�s, qui ont pass� 56 mois de d�tention provisoire, ont pu escroquer la caisse d�assurance. En outre, l�inexistence de syst�me informatique, � l�instar d�autres d�partements, a facilit� la t�che aux inculp�s. A cela s�ajoute l�inexp�rience de certains agents de la caisse ayant jou� le r�le �de boucs �missaires�. Selon la plaidoirie de certains avocats, les employ�s devaient traiter entre 300 et 400 dossiers par jour. Ce qui les emp�chait de �faire attention�. Cette affaire d�montre, si besoin est, les carences de contr�le ayant caract�ris� la Cnas. Pour y mettre un terme, ou bien un frein, le minist�re du Travail et de la S�curit� sociale, a mis en place une nouvelle politique de lutte contre la fraude en tous genres.