Si le discours pr�sidentiel, d�abord, la charte pour la paix et la r�conciliation nationale et l�ordonnance portant sa mise en �uvre, ensuite, ont dress� une balise politico-juridique devant le retour, sous quelque forme que ce soit, du Front islamique du salut (FIS) dissous sur la sc�ne politique, la r�alit�, palpable, qu�il nous est donn� de vivre ces jours derniers n�en consigne nulle traduction par le fait. L�actualit�, meubl�e par la prompte mise en application de l�ordonnance en question, retient plut�t un Ali Benhadj, l�ex-num�ro deux de l�ex-FIS, clamant, sit�t �largi, haut et fort � qui voudrait bien l�entendre, que rien d�sormais ne le contraint � renoncer � l�exercice de ses droits politiques. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Il est vrai que Benhadj en faisait d�j� peu de cas des restrictions qui lui ont �t� signifi�es � sa lib�ration de la prison militaire de Blida en juillet 2003, mais ce qu�il entreprend aujourd�hui, en termes d�actes et de d�clarations, va au-del� de la simple bravade. La mise en application de l�ordonnance de la mise en �uvre de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale a, en effet, grandement m�tamorphos� la sc�ne politico-s�curitaire, en ce sens qu�elle a fertilis� le champ pour l�expression islamiste. Ne serait-ce qu�en ce qu�elle a permis la retrouvaille physique � au plan id�ologique, il n�y a jamais eu de rupture � entre les animateurs politiques de l�ex-FIS et les lieutenants de sa phalange arm�e. Benhadj a �t� de l�accueil de Layada � sa sortie de Sarkadji. La paternit� politique du GIA, l�affirmation vaut pour les sceptiques, est assum�e. On n�en est pas encore dans la restitution organique mais l�id�e est d�ores et d�j� lanc�e. Et, en l�occurrence, le r�le se trouve plus ouvertement assum� par Benhadj que la charte a exon�r� des �restrictions � sa libert� dont il faisait l�objet. Ce dernier multiplie, depuis sa sortie de la prison d�El Harrach, les d�clarations, lesquelles v�hiculent en fond commun la perspective d�un retour de l�ex-FIS sur la sc�ne politique. Ainsi Benhadj juge �in�quitable� et �partiale� la politique de la r�conciliation nationale. Donc, dans l�appr�ciation de l�ex-num�ro deux de l�ex- FIS, il y aurait un fragment manquant pour que la r�conciliation soit v�ritable. Et ce segment confine, il est clair, en la r�habilitation de l�ex-FIS. Benhadj ainsi que d�autres anciens du parti dissous qui en formulent la revendication esp�rent, apr�s cette victoire d��tape, vaincre sur tout le parcours. La r�ussite ou l��chec d�une telle entreprise d�pendra, dans une proportion large, de l�attitude du pouvoir en place. Une nouvelle aventure partisane pour les anciens de l�ex-FIS sera un dividende difficile � engranger si le pouvoir veille � la stricte application des dispositions de l�ordonnance de la mise en �uvre de la charte pour la paix et la r�conciliation, c'est-�-dire y compris et surtout en termes de balises mises devant le retour de l�ex-FIS. En revanche, la perspective, pour les ex-fisistes, reste possible si, comme par les temps de la concorde civile, le pouvoir venait � exag�rer sa �g�n�rosit�. D�aucuns se rappellent en effet comment la gr�ce amnistiante a vid� de sa substance la loi sur la concorde civile. Rien n�indique que le pouvoir ne serait pas aujourd�hui dans une disponibilit� similaire pour davantage de largesses en faveur des islamistes de l�ex-FIS. L�ordonnance de la mise en �uvre pour la paix et la r�conciliation nationale dispose que le pr�sident de la R�publique peut prendre toutes les mesures qu�il jugera n�cessaires pour asseoir la r�conciliation nationale. Le retour de l�ex- FIS inclu. Qu�en sera-t-il ?