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TRAVELLING 17e : C�ETAIT LA GUERRE
Benjamin Stora revient sur un pan de l�histoire de l�Alg�rie L'�quilibre fragile entre la v�rit� et la version officielle
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 03 - 2006

Au cours du festival de cin�ma Rennes M�tropole, une journ�e a �t� consacr�e � la guerre de Lib�ration alg�rienne. Travelling 17e a vu le passage entre autres de personnalit�s � l�exemple de Benjamin Stora. L�historien d�origine alg�rienne a pr�sent� Alg�rie �t� 62, l�ind�pendance aux deux visages.
Une �uvre de cinquante trois minutes, r�alis�e par Jean-Michel Meurice et produite en 2002 par la soci�t� Point du jour (France). Alg�rie, �t� 62 r�v�le un chapitre fondamental de l�histoire de la guerre d�Alg�rie. Ce film donne enfin la parole aux colonis�s et � tous ceux qui ont tenu les maquis de l�int�rieur au cours de la p�riode de 1955 � 1962. Benjamin Stora a essentiellement point�e l�index sur le d�s�quilibre des conflits entre les arm�es r�guli�res d�un Etat puissant et des maquisards en mettant l�accent sur l�absence d�images du c�t� alg�rien en comparaison aux images officielles produites par l�arm�e fran�aise. Il offre des t�moignages historiques sur la face cach�e d�une histoire double, sur la p�riode o� Ben Bella prend le pouvoir avec l�appui de l�arm�e dirig�e par Houari Boumedi�ne des enjeux de la bataille politique pour Alger et des luttes pour le pouvoir au sommet � partir de 1962. Benjamin Stora a restitu� un travail de quinze ans, il a construit un r�cit historique par l�image, il capt� la parole des acteurs et les images sont ensuite venues en renfort. Il a remont� les traces du cin�ma alg�rien post-colonial. Un cin�ma qui s�est fondamentalement d�ploy� autour de la propagande et l�autod�termination de l�Etat dans l�espoir d�effacer des m�moires l�image de l�indig�ne muet, et qui se mouvoit dans des d�cors pittoresques. Benjamin Stora a montr� sur grand �cran l�histoire en train de se faire. A souligner qu� Alg�rie �t� 62, montre en outre la derni�re interview de Salah Boubnider (d�c�d� en 2005) accord�e l�historien. Un t�moignage pr�cieux pour l�avenir historique de l�Alg�rie. Reste � tous ceux qui d�tiennent la v�rit� occult�e de r�veiller leur m�moire et retranscrire, somme toute, l�authentique r�cit de l��pop�e alg�rienne. Sam H.

BENJAMIN STORA AU �SOIR D�ALGERIE�
�Le bilan des martyrs alg�riens estim� � moins de 400 000�
En marge de Travelling 17e, Benjamin Stora a bien voulu r�pondre � nos questions concernant le travail historique qui a �t� men� par les Alg�riens au lendemain de l�Ind�pendance. Benjamin Stora n�a pas h�sit� un instant � d�noncer les exactions commises � l�encontre des journalistes alg�riens et les atteintes port�es au quotidien � l�encontre de la libert� d�expression.
Lors d�une intervention sur Berb�re T�l�vision, vous �tes revenu sur le bilan des martyrs de la guerre de Lib�ration. Pouvez-vous en dire un peu plus ?
A partir d�une s�ries d�articles, de pyramides des �ges, de s�ries d�mographiques, le bilan des martyrs de la guerre de lib�ration alg�rienne a �t� estim� entre trois et quatre cent mille morts du c�te alg�rien. Ce qui est l��quivalent du nombre des Fran�ais morts pendant la Premi�re Guerre mondiale, en terme de proportions de population. C�est une estimation qui remet en question le chiffre officiel qui a �t� annonc� toute suite apr�s l�ind�pendance qui est de un million et demi de martyrs.
Comment l�expliquez-vous ?
C�est vrai qu�il y a toujours une contradiction entre le travail historique et la n�cessit� de l�affirmation identitaire par les gouvernants alg�riens. La question centrale pour moi est de ne pas nier l�incroyable guerre livr�e par la France contre les Alg�riens. Il ne faut pas nier ou minimiser. C�est l� l�enjeu principal et surtout il ne faut pas interdire aux historiens de travailler.
Vous pensez que les historiens alg�riens ont reproduit la v�ritable histoire de la guerre d�Alg�rie ?
Il y a des choses qui ont �t� faites par les historiens alg�riens. Je parle de Mohamed Harbi, du remarquable travail de Mahfoud Kaddache et qui est tr�s important. Celui de Daho Djerbal, de Sadeki Semaoune, Mahfoud Mernassi,� c�est quand m�me des analyses et des �tudes tr�s essentielles qui ont �t� men�es sur cette guerre. Il y a aussi un d�bat qui a lieu sur les archives. Comme il y a une volont� des historiens et des actions qui sont conduites � Alger pour affirmer une position d�autonomie par rapport � l�Etat.
Il sera donc possible un jour de r��crire la version officielle ?
Il y a un d�sir de connaissances de la part des jeunes g�n�rations et des personnes �g�es de laisser une trace. L�essentiel maintenant, et toute suite, est de recueillir le maximum d�informations, notamment aupr�s des gens qui ne sont pas d�accord avec la version officielle.
Existe-t-il un rapport entre la d�cennie noire et la guerre d�Alg�rie ?
Oui et non, il y a toujours des continuit�s mais, fondamentalement, ce n�est pas la m�me histoire. Il existe des continuit�s, en particulier dans le probl�me du rapport � la violence dans la d�finition du politique mais principalement, c�est un autre type de probl�me. Il s�agit d�un conflit entre Alg�riens sur la d�finition de l�identit� nationale. Est-ce que c�est un �tat th�ocratique ? Est-ce que c�est un Etat d�mocratique, on est plus dans la probl�matique coloniale. Les islamistes ont voulu s�enfermer dans cette probl�matique.
En fait, c�est un probl�me de d�mocratie politique. En parlant de d�mocratie, comment percevez-vous la libert� d�expression et le harc�lement judiciaire contre la presse alg�rienne ?
En premier lieu, je suis solidaire avec Le Soir d�Alg�rie, que je lis tous les jours sur Internet. Je pense qu�il ne faut pas porter atteinte � la libert� de la presse. On peut dire que la presse n�est pas parfaite� mais on ne peut pas pratiquer de harc�lement, c�est pr�judiciable � la libert� d�expression. On sort d�une trag�die, c�est par l��largissement d�mocratique et non pas par la restriction des espaces d�mocratiques que l�on permettra de consolider l�Etat de droit. Sinon les forces de l�obscurantisme vont encore s�vir.


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