Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
SOMMET DES CHEFS D'ETAT ET DE GOUVERNEMENT EUROPEENS A BRUXELLES Entre patriotisme �conomique et mondialisation
Du si�ge du Conseil europ�en � Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Le sommet des chefs d�Etat et de gouvernement, qui s�est achev�, hier, � Bruxelles, consacre, comme c��tait pr�visible, les limites de la construction europ�enne. Fragilis�s � l�extr�me par le �non� fran�ais et le �nee� n�erlandais au projet d�une Constitution commune, les Vingt-Cinq n�arrivent m�me plus � g�rer convenablement les affaires dites courantes. Ni sur l�emploi, ni sur la fiscalit�, ni sur les syst�mes sociaux ou �ducatifs ou encore moins sur les politiques �nerg�tiques de chacun des Etats membres, Bruxelles n�est arriv�, hier et avant-hier, � proposer du concret, du solide, du durable consensuel. Depuis le d�part de Gerhard Shr�eder et la mort politique de Jacques Chirac apr�s le refus fran�ais de ratification d�une Constitution europ�enne, les alliances se font ou se d�font selon des angles techniques et de strict int�r�t commun bilat�ral en fonction de tel ou tel enjeu, �conomique, limit� dans le temps et l�espace. Le d�c�s, cliniquement av�r� et act� dans les chancelleries mondiales, offre, dor�navant, l�image d�une Europe hybride, d�figur�e, sans projet et sans avenir. Les principales capitales des puissances qui, historiquement, ont tir� l�Europe vers l�avant n�h�sitent plus d�sormais � clamer haut et fort la primaut� du bilat�ral sur le communautaire et celle du souverainisme sur l�europ�anisme. Paris, par exemple, sans aucune pudeur, ni retenue a parrain�, �tatiquement, la fusion Gaz de France/Suez contre l�Italien Enel, alors que Madrid tente, par tous les moyens, de mettre hors jeu l�Allemand E pour prot�ger Endesa. M�me les formules alambiqu�es du pr�sident de la Commission, l�ex�cutif, jadis, de la grande Europe en marche, ou celles, plus directes et pointues du pr�sident du Parlement europ�en, J. Borelle n�arrivent plus � masquer l��vidence : l�Europe traverse une crise majeure, sans pr�c�dent. A telle enseigne que l�on assiste, m�me, � des sentences ou d�clarations impensables, il y a deux ou trois ann�es. Qui eut imagin�, par exemple, qu�en pleine mondialisation et lib�ralisation plan�taire de tout ou presque tout et alors que l�OMC, l�Organisation mondiale du commerce, dont la pr�sidence est assur�e par un Europ�en, ex-commissaire � Bruxelles, pousse vers le d�mant�lement de toutes les barri�res protectionnistes, que Bruxelles en arrive � �couter les insanit�s du couple Chirac-Villepin relatives au �patriotisme �conomique� ? Toujours est-il que l�un des points importants trait� lors de ce sommet avait trait � l��nergie. Comme attendu, cette dimension essentielle, strat�gique a �t� jug�e �trop importante� pour �tre confi�e � la Commission europ�enne. Les relations bilat�rales, c�est-�-dire les int�r�ts d�Etat pris s�par�ment, continueront de g�rer cela. Le rapprochement francobritannique sur la question montre, si besoin en �tait, que nous assistons � des alliances � fond renvers�. Pour rappel, signalons que l�Alg�rie est un fournisseur �nerg�tique essentiel de l�Europe. Notre pays qui alimente l�Europe � hauteur de 30% de ses besoins, le reste est pourvu par la Norv�ge et la Russie, est appel� dans les ann�es � venir � augmenter ses exportations gazi�res vers le Vieux Continent. Ouyahia, le chef du gouvernement alg�rien, avait, d�ailleurs, en f�vrier dernier, lors de son passage, ici, plaid� pour un partenariat �exceptionnel� avec l�Europe, vu l�importance �nerg�tique de l�Alg�rie par rapport � l�Europe. Russie, Norv�ge, Alg�rie : les principaux fournisseurs d��nergie des Vingt-Cinq sont hors UE. Ce n�est pas fait pour apaiser les inqui�tudes de l�Europe. La �vieille� ou la �nouvelle�.