Bouha Seif Eddine, Seifou pour les intimes, a remport� le prix de la meilleure interpr�tation masculine lors du premier colloque du monologue, qui s�est tenu du 20 au 30 du mois de mars � Tarf (Dr�an). Il est, de ce fait, le septi�me et ce, en cinq ans seulement d�activit�s th��trales �s�rieuses�. La cons�cration est au bout de la fulgurante pr�sente sc�nique de cet acteur. Et de la supr�matie de l�amour du m�tier sur les effets conjugu�s des bas pr�jug�s, des conflits de pacotille et des inconv�nients de �la culture administr�e�. Une passion pour le th��tre qui ne cesse d�avoir des prix de reconnaissance depuis maintenant cinq petites ann�es. Elle fut motiv�e et encourag�e par les d�plorables conditions de travail dans lesquelles l�acteur s�est forg� et a affin� son talent, aid� en cela par ses insp�rables comp�res, Tayeb Chidouh et Abdou Rahai, ses protoganistes dans la troupe Russicada, devenue depuis Essarkha. Ainsi depuis le temps o� ces trois personnes cherchaient un petit endroit, m�me � ciel ouvert ou dans un projet au stade des fondations, pour faire des r�p�titions, jusqu�� la profil�ration de prix, et en passant par les harassantes soir�es des sketches et one man show dans les campus et centres universitaires, le trio a bouscul� bien des entraves. La marque de fabrique de ce relatif succ�s n�est autre que l�amour du m�tier, la volont� de croire en ses possibilit�s et la modestie toute tremp�e de �gourmandises� en mati�re d��volution progressive et constante. Et pas seulement dans le domaine th��tral. L�empreinte des gens du m�tier, qui l�ont soutenu, encourag� et conseill� tout au long de sa carri�re, ne peut �galement ne pas �tre � l�origine de cette gloire. Les noms de Rabah Guennoun (qui l�a d�couvert et lanc�) et Ahmed Boutata (qui lui a sign� ses plus belles �uvres), seront inscrits � jamais sur l�obit et l��pitaphe de Se�fou. La tentation de devenir grand n�a jamais quitt� l�esprit de Madani ould el mensi, le personnage du one man show qui l�a propuls� sous les feux de la rampe, et pour lequel il a re�u son premier prix, le prix �Iktichef�, � l�issue de �Rabie el masrah� (le printemps du th��tre) en l�an 2001 � Skikda. C�est � cette occasion aussi que son avenir artistique sera �d�tect�, d�cortiqu� et analys� par Djamel Hamouda, qui verra en lui un acteur de premier plan. La suite donnera raison � ce dernier et � tous ceux qui ont cru en cette pr�visible ascension au rang de star locale et nationale, et ce, � commencer par les centaines d��tudiants et surtout d��tudiantes qui se d�pla�aient �hyst�riquement� dans des bus pour assister � ses spectacles, sous l��gide de Salim Faquhaoui du service des affaires culturelles et scientifiques de l�universit� des Fr�res-Bouhadja (Merdj Eddib). Bien sur la �gloire� de Bouha Se�f Eddine ou Se�fou, c�est avant tout... El Madani ould el mensi. Deux noms diff�rents mais indissociables, car ils n�identifient au bout du compte qu�un seul. Comme, la comparaison est abusive et hors de propos, le nom de Chaplin est et restera li� au souvenir du personnage de Charlot qui l�a rendu universellement c�l�bre, Bouha Se�f Eddine tra�nera � jamais dans ses bagages l�ultime reconnaissance de la qu�te d�sesp�r�e de son personnage El Madani ould el mensi�, celui qui l�a fait conna�tre pr�alablement au public skikdi. Il lui collera � la peau comme la cape de Nessus, bien que l�acteur tente de s�en d�gager instinctivement et pratiquement. La t�che n�est pas facile en raison entre autres de la faible production th��trale locale pouvant donner � l�acteur l�occasion de braver d�autres aventures sc�niques et endosser des personnages � la mesure de son talent. Et aussi de l�attitude bien ancr�e dans le monde du quatri�me art et/ou du cin�ma, qui fait que les acteurs se soumettent p�rennement � �l�oppression� du personnage qui les a rendus c�l�bre. Une sorte d�incommodante auto-reconnaissance difficile � surmonter. Le talent de Se�fou n�est ni immense ni moindre. Tout est relatif. Il est un m�lange de comique gestuelle et de mimique faciale remarquable, d��tonnante pr�sence sc�nique et de flexibilit� d�routante du passage du comique au drame. Il a cette facult� de camper plusieurs r�les � la fois et de donner � chacun de ses personnages la juste mesure des tons qui leur conviennent. Avec parfois des d�passements langagiers. Des spectacles pour public averti auraient pu se tenir sur la sc�ne du th��tre municipal (il deviendra r�gional dans quelque temps suite � l�approbation par l�APC de ce projet) et eu ainsi leur place dans le c�ur du public skikdi. Tout cela caract�rise Bouha Se�f Eddine. Dans une sc�ne finale du one man show El Madani ould el mensi, le personnage aurait, apr�s une qu�te d�sesp�r�e trouv� son �amel� (espoir) qui pourrait repr�senter une fille, l�Alg�rie, l�espoir, ou tout autre ambition dans la vie. Elle est aussi le... succ�s ! Et Bouha Se�f Eddine l�a trouv� au d�tour d�une carri�re sinueuse. C�est �a aussi la magie de la sc�ne ! Il lui restera maintenant � le pr�server et � prendre les responsabilit�s que lui conf�re son statut d�artiste. Et qui mieux que son ma�tre Boutata Ahmed peut nous parler de cet acteur. Laissons-le parler : �Le succ�s de Se�fou est d� surtout � sa discipline. Il est un com�dien s�rieux et attentif aux remarques qu�on lui fait. Il ne dit jamais �je sais�, et est toujours pr�dispos� � apprendre et � aller vers l�avant�. Le palmar�s de Bouha Se�f Eddine Prix Iktichef en 2001 �Rabie el masrah� (printemps th��tral) Skikda 1er prix au festival du monologue 2002, Skikda 1er prix au festival du th��tre universitaire 2003, Constantine 1er prix au festival du monologue, 8e �dition 2004, Chlef Le prix de la meilleure interpr�tation masculine au festival du th��tre universitaire 2005, Blida 2e prix au festival du monologue 2005, Biskra 1er prix au premier colloque du 20 au 30 mars, Tarf, ainsi qu�un prix d�cern� � sa troupe Essarkha.