Quelle est la place de la langue tamazight en tant que langue nationale ? Quelles sont les retomb�es au plan juridique et institutionnel apr�s l�amendement op�r� au niveau de la Constitution alg�rienne, notamment par l�introduction de l�article 3 bis ? Cette reconnaissance a-t- elle des retomb�es susceptibles de faire sortir tamazight de la marginalisation d�lib�r�ment entretenue depuis plusieurs d�cennies ? Les sp�cialistes de la question berb�re, qui ont particip�, jeudi dernier, � ces journ�es d��tudes ont souhait� apporter des changements au statut donn� � cette langue. Ils ont proc�d� � une r��valuation de la place actuelle de tamazight en tenant compte de la nouvelle donne, c�est-�-dire depuis son institutionnalisation comme langue nationale et l�ouverture des institutions alg�riennes pour �promouvoir� cette langue et rendre effectif son statut de langue nationale. Unanimes, ils estiment qu��aucune avanc�e n�est enregistr�e�. L�enjeu est de d�mystifier cette langue pour qu�elle reste vivante. Aujourd�hui, les probl�mes restent pos�s diff�remment. Le gouvernement alg�rien, qui avait annonc� il y a deux ans la cr�ation d�un centre national p�dagogique et linguistique d�enseignement de tamazight, n�a pas accompagn� cette mesure d�instruments capables de prendre en charge, sur tous les plans, la promotion de cette langue. Son premier responsable, qui conna�t mieux la maison pour avoir g�r� �seul� cette institution, �num�re toute une kyrielle d�obstacles. M. Dourari, directeur de ce centre, pr�cise que la r�ussite linguistique exige des solutions politiques. �Le centre n�a pas d�ennemis d�clar�s dans les institutions� n�anmoins, il vit un �probl�me institutionnel global�. �De par son statut actuel, le centre ne peut recruter de chercheurs ou de p�dagogues. Nous avons soumis un projet de modification du d�cret qui est accept� par le minist�re de l�Education nationale�, et � partir de l�, dira encore M. Dourari, �on souhaite � ce que la tutelle proc�de � la classification de la notion de poste de chercheur�. De toute fa�on, �la r�vision institutionnelle et la reclassification du d�cret s�imposent�. Par ailleurs, Bela�d Abrika, qui animait aussi une conf�rence-d�bat sur �La place de tamazight en Alg�rie, enjeux et r�alit�s�, pense que le statut donn� aux langues officielles ou nationales ne peut s�acqu�rir qu�� travers �une codification� juridico- institutionnelle. �L�article 3 bis est truff� de contradictions. D�un c�t�, on annonce le statut de langue nationale et de l�autre, on avance que sa promotion se fera dans ses diff�rentes vari�t�s. Est-ce un d�but de r�gionalisation ?�, s�interroge Abrika. La cons�cration de tamazight depuis 2002, comme seconde langue nationale �ne suffit pas�. Selon le leader du mouvement des archs, �depuis cette date aucune mesure ni dispositif juridique institutionnel et financier pour garantir sa promotion et sa g�n�ralisation ne sont pris. L�aspect symbolique ne suffit pas m�me si en conc�dant le statut de langue officielle � la langue amazighe�. R�it�rant la revendication portant application des r�sultats �nonc�s, dans le cadre de l�accord global sign� entre le gouvernement et le mouvement des archs portant sur la promotion de la question amazighe, Abrika estime que �la r�habilitation de cette question passe par une politique linguistique nationale qui prendra en charge les r�alit�s linguistiques nationales en apportant des changements partout sur la g�n�ralisation de la langue arabe�. Pour ce qui est du statut de langue officielle, Abrika pr�f�re renvoyer l�assistance � cette citation de Joseph Turi : �L�officialisation d�une ou plusieurs langues nomm�es dans un contexte politique donn� n�est que de nature d�claratoire. Son sens et sa port�e juridique d�pendront du traitement juridique r�el de la langue vis�e.�