Apr�s la petite meute de challengers, c�est enfin le tour du Champion du monde en titre et super favori pour la succession � lui-m�me de faire son entr�e dans ce tournoi o� ceux qui veulent lui ravir le troph�e se sont tous, pour le moment, content�s d�assurer l�essentiel. Un Br�sil qui, comme tout le monde le dit, semble parti pour une balade, tellement cette cuv�e 2006 est d�une qualit� exceptionnelle. Les superlatifs, les sp�cialistes de par le monde en usent � profusion pour dire que quelle que soit l�adversit�, et les ambitions d�clar�es de certaines s�lections, europ�ennes notamment, les Auriverde n�ont jamais donn� la nette impression d��tre aussi inaccessibles, pour redonner au galvaud� �galactique�� son vrai sens. Pour tout dire, m�me l�inoubliable Dream team de 1970 n�a pas produit le m�me attrait que celui que suscitent aujourd�hui Ronaldinho et ses fr�res. Reste, maintenant, la seule et unique v�rit� du terrain. Commencer par le pr�sum� plus difficile adversaire du groupe, apr�s s��tre content� de �tr�s petits� sparring- partners, si l�on excepte la respectable Nouvelle- Z�lande, est un choix que beaucoup, au Br�sil particuli�rement, ont qualifi� de pas �tr�s intelligent��. Mais, � se rem�morer les performances individuelles, dans leurs clubs respectifs, de la bande � Carlos Alberto Parreira durant cette saison pleine qui vient de s�achever, il semblait clair que Kaka et consorts n�avaient pas trop besoin de se mesurer avec de gros sparring-partners pour travailler l�homog�n�it� ou quelque autre aspect puisque, depuis qu�ils ont �t� pris en main par Parreira, au lendemain du succ�s de 2002 en Cor�e-Japon, c�est � quelques exceptions pr�s, ce sont les m�mes larrons qui ont appris � vivre, � s�vir et � conqu�rir ensemble. Mais voil�, comme ce n�est pas dans le monde du football qu�on trouve le moins de superstitieux, ce match-l�, face � la Croatie, �veille quelque motif d�attention chez plus d�un Br�silien, ceux qui se rappellent que depuis l��dition de 1938, les hommes au c�l�bre maillot jaune n�ont subi qu�un seul affront pour leur premier match de campagne. C��tait lors du premier Mondial allemand, en 1974, lorsque la Sele�ao auriverde avait �t� accroch�e par la d�funte Yougoslavie dans laquelle foisonnaient les Croates � l��poque. Cela ne veut peut-�tre rien dire, mais pour les Br�siliens, connus pour ne pas �tre les moins superstitieux au monde, �a rappelle quand m�me quelques souvenirs. Et puis, il y a un fait ind�niable : la Croatie de 2006 inspire, elle aussi, le respect m�me si elle est loin d��galer, sur tous les plans, la g�n�ration des Zvonimir Boban, Davor Suker et autre Dejan Savicevic, qui avaient donn� des sueurs froides aux Fran�ais lors de leur Coupe du Monde, il y a huit ann�es. Du spectacle en perspective sur le gazon du tout beau Olympiastadion de Berlin que les Br�siliens, selon tous les sondages et pronostics, devraient retrouver le 9 juillet prochain� Azedine Maktour Z� ROBERTO- EMERSON Duo de labeur derri�re le carr� magique Loin du battage m�diatique autour des stars, Ronaldo, Ronaldinho, Adriano et Kaka qui forment le carr� magique offensif du Br�sil, Emerson et Z� Roberto devront, dans l'ombre, boucher les espaces laiss�s par les vedettes, lors du Mondial-2006 de football. Quand le Br�sil marquera, on dira sans doute que c'est gr�ce � l'exploit d'une star. Quand le Br�sil prendra un but, ce sera s�rement les milieux d�fensifs Emerson ou Z� Roberto qui n'auront pas fait leur travail... �On sait qu'� notre poste, on ne peut pas se rater. On sait qu'on aura du travail, beaucoup de travail�, confie Emerson. Avec le pari os� du s�lectionneur, Carlos Alberto Parreira, de faire �voluer quatre joueurs � vocation offensive, pas vraiment habitu�s au travail d�fensif, le duo Z� Roberto-Emerson est appel� � courir. D'autant plus que les mont�es de deux lat�raux Roberto Carlos et Cafu sont encourag�es et que le d�fenseur central Lucio a �galement �la permission de monter�, selon Parreira. L'espace laiss� derri�re les attaquants peut donc �tre titanesque. Et de titanesque � Titanic, il n'y a qu'un pas... �La pression fait partie de notre travail m�me si l�, notre t�che est d�licate�, pr�cise Emerson. �Il n'y a pas de pr�occupation particuli�re. On a jou� comme �a pendant toute la campagne de qualification. Emerson et moi, on se conna�t bien sur le terrain�, analyse Z� Roberto, qui admet toutefois : �On peut prendre des buts, c'est vrai, on le sait. Mais, on n'est pas inquiet pour autant.� �Le secteur du milieu d�fensif est crucial mais toute l'�quipe va aider�, pr�cise Gilberto Silva, champion du monde titulaire en 2002 et un des rempla�ants � ce poste en Allemagne. �Le syst�me (avec le carr� magique) ne fonctionne que si l'�quipe travaille comme un group collectif. Il faut que tous participent � la d�fense. S'il n'y a qu'Emerson et Z� Roberto qui d�fendent cela ne marchera pas. Il faut qu'il y ait coop�ration, collaboration. Si on r�ussit �a, je ne vois pas comment on ne serait pas en finale�, ass�ne Parreira, qui a organis� de nombreux exercices de placement et de circulation de balle avec les deux milieux. Emerson et Z� Roberto devront prot�ger l'arri�re-garde br�silienne et tenter d'enrayer le jeu adverse quand les stars perdent le ballon. Mais, ils devront aussi se montrer vigilants. �Ce qu'il faut, c'est qu'il y ait au moins quatre hommes en d�fense quand l'un de nous monte�, pr�cise Cafu. �Avec tout ce travail d�fensif, c'est vrai que ce sera dur de me voir devant, affirme Emerson. Ce n'est pas mon poste habituel mais peu importe. C'est la s�lection br�silienne : c'est bon d'�tre l� et de se remettre en cause dans la vie.� Z� Roberto a lui un peu plus de latitude: �Non seulement, il a la permission de monter mais il doit le faire, car un milieu d�fensif qui monte perturbe beaucoup les d�fenses adverses�, explique Parreira. �Je dois penser � ce qu'il y a derri�re moi�, nuance toutefois Z� Roberto. Aucun des deux ne semble prendre ombrage d'�tre pr�pos� aux basses oeuvres. �Ce n'est pas du �sale boulot�, je ne le vois pas comme �a�, explique Z� Roberto. �On fait �don de soi� � l'�quipe, comme nous le dit Parreira. Il faut toujours donner plus � l'�quipe�, ajoute �Saint� Emerson qui puise sa force chez les supporteurs: �On est conscient de la responsabilit� que l'on a en portant ce maillot. Au moment de l'hymne, on pense aux millions de Br�siliens qui nous soutiennent et que l'on peut rendre heureux. Jouer pour la s�lection, c'est la passion.� Le Br�sil rencontre mercredi la Croatie dans le groupe F, avant de jouer l'Australie le 18 juin et le Japon le 22 juin.