Le ministre de la Sant� et de la Population, Amar Tou, a invit� hier plusieurs membres du gouvernement et des deux Chambres du Parlement � visiter le NIPA (le Nouvel Institut Pasteur d�Alger) apr�s l�ouverture des laboratoires de microbiologie, de g�n�tique, de contr�le des produits pharmaceutiques et de pharmacovigilance. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - - Conscient de l�ampleur de l�affaire de ce gros scandale de la gabegie, Amar Tou a d�clar� qu�il �ne reviendrait pas sur le pass� mais qu�il prendrait en charge le dossier du NIPA de mani�re � reprendre les vocations initiales du projet. Implant�e � Dely-Ibrahim sur une superficie de 28 hectares, une carcasse de b�ton, une centaine de conteneurs et des �quipements ultramodernes croupissent � l�air libre depuis plus d�une vingtaine d�ann�es. C�est ce qui restait du projet de ce qui allait �tre le plus grand complexe de production de vaccins en Afrique. Un projet inscrit par d�cision en ao�t 1975 dans le premier plan quadriennal avec l�objectif de produire des vaccins et des s�rums pour satisfaire les besoins alg�riens et aller m�me vers l�exportation. Pour rappel, l�affaire du NIPA remonte � l�ann�e 1975 lorsque le gouvernement alg�rien avait d�bloqu� la somme de 1,2 milliard de francs fran�ais o� la soci�t� fran�aise Sodetec a �t� d�sign�e pour la r�alisation de ce projet et l�institut M�rieux comme bailleurs de licences. En 1978, l�institut M�rieux fut remplac� par l�Institut Behring Werre, une filiale du groupe allemand Hoeschst. L�institut fran�ais obtint en guise de compensation l�exclusivit� de l�approvisionnement en vaccins et en s�rums de l�Ipa, (Institut Pasteur d�Alger), et ce, jusqu�� l�entr�e en production du NIPA. En 1984, les travaux ont �t� arr�t�s, le chantier abandonn� avec un taux d�avancement de r�alisation avoisinant les 50% pour manque d�argent. Cet arr�t de travaux avait alors absorb� plus de 700 millions de dinars uniquement pour les gros �uvre. A cette �poque-l�, les �quipements �taient d�j� sur le site. Une centaine de conteneurs plac�s sans la moindre surveillance. Un �tat de fait qui durera jusqu�en 1987 date � laquelle le gouvernement alg�rien avait ordonn� au Comit� des grands �quilibres de l��poque de prendre en charge l�affaire. Ce comit� avait command� � la soci�t� belge Tractebel une expertise afin d��valuer le NIPA. Cependant et pour des raisons occultes, les conclusions du rapport �tabli par la soci�t� belge, n�ont pas �t� retenues. Le 15 avril 1992, une commission regroupant les repr�sentants des minist�res de la Sant� et de la Population et de l�Industrie a �t� install�e pour �tudier une fois encore le dossier. Le P-V �tabli le 17 mai de la m�me ann�e faisait part d�une proposition de subdivision du NIPA en trois entit�s ind�pendantes et compl�mentaires : formation recherche et diagnostic, production de m�dicaments essentiels et laboratoire de contr�le. La proposition de cette commission n�a pas �t� retenue et le P-V de r�union n�a pas �t� sign� ! L�ensemble du projet devrait �tre confi� � Saidal et au Fonds de participation Chimie-pharmacie, un holding de l�Etat. Par contre, la gestion du Nouvel Institut Pasteur d�Alger a �t� toujours appropri�e au niveau du minist�re de la Sant� et de la Population. 1996, le gouvernement dirig� par Ahmed Ouyahia d�cide la r�ouverture du dossier. Un communiqu� a �t� diffus� � l��poque expliquant la situation catastrophique du NIPA par �des contraintes r�sultant de l�absence de maturit� des �tudes men�es, de l�impr�cision des objectifs et de l�inexistence d�une d�marche coh�rente de mise en �uvre�. Ahmed Ouyahia chargera les minist�res concern�s de l��poque � prendre les mesures n�cessaires pour mettre un terme � ce qu�il a qualifi� �d��tat d�abandon et de d�gradation� de cette structure. En octobre 1996, un avis d�appel d�offres national et international a �t� lanc� par l�Institut Pasteur pour la r�alisation d�une �tude de red�ploiement du NIPA. Un avis d�appel rest� sans �cho. Une ann�e plus tard, un autre avis d�appel national a �t� �galement lanc� pour la construction d�un mur de cl�ture de 2000 m�tres lin�aires autour du site o� les �quipements se d�t�rioraient � l�air libre. En avril 2005, le pr�sident de la R�publique a d�cid� de maintenir le NIPA au niveau du minist�re de la Sant� et � sa vocation initiale, contrairement � la tendance et � la proposition de le transf�rer � un autre secteur. Les actions engag�es au niveau du NIPA � partir de cette date sont : sauvegarder et s�curiser le site, redonner progressivement vie � ce site et l�installation des activit�s de l�institut. Le total des paiements au 15 juin 2006 pour ce projet s��l�ve � 588 milliards de dinars. Le contentieux est de l�ordre de 95 milliards de dinars. I. T.